Saumur. La tension monte encore d’un cran à RTE

Une réunion qui devait se tenir ce mercredi entre la direction nationale de RTE et les syndicats a finalement été annulée. Une annulation qui a fait monter la colère des syndicats et des salariés qui haussent le ton.
Image d'archives

Depuis le lundi 7 mars, les salariés du groupe RTE à Saumur sont entrés en grève, comme dans une bonne partie des sites dans le grand ouest (relire notre article). Les salariés grévistes demandent une augmentation salariale de l’ordre de 70 euros nets par mois, soit 5% d’augmentation, afin de compenser l’inflation de 2,8%. Les syndicats estiment qu’il s’agit d’une demande raisonnée et tout à fait accessible pour l’entreprise. « Cela ne serait qu’un juste retour du travail, de l’engagement, fourni par les personnels. L’entreprise a fait 661 millions d’euros de résultat net en 2021, cette augmentation ne représenterait que 2,7% de ce bénéfice. C’est donc tout à fait accessible. D’autant que sur les deux dernière années, le directoire s’est quant à lui augmenté de 26% et accordé des primes démesurées », expliquaient-ils au début du mois de mars. Ils demandent également de la main-d’œuvre supplémentaire. Depuis, la situation n’a pas vraiment évolué et reste tendue entre les grévistes et la direction nationale. Les salariés qui bloquent le site de Saumur depuis cette date avaient été menacés d’être délogés par les forces de l’ordre (relire nos articles ici et ici). La direction avait également déposé plainte envers l’un des délégués syndicaux, Pascal Tournecuillert, en assurant que le blocage posait des questions de sécurité sur le site. L’affaire a été portée devant le juge des référés. Le seul point retenu par celui-ci concernait la sécurité incendie, le blocage pouvant gêner en cas d’intervention, ce que les grévistes réfutent. « Nous avons reçu un avis d’expulsion il y a deux jours, mais nous n’avons pas obéi et on attend encore la force publique », souligne l’intéressé.

Un dialogue compliqué

Depuis le début du mouvement social, les syndicats demandent à pouvoir échanger avec la direction et entamer des négociations. Demande restée sans réponse. Pourtant, une réunion avait été prévue ce mercredi 30 mars 2022 entre la direction nationale et les syndicats. Toutefois, cette réunion de négociation n’a finalement pas eu lieu, d’un côté les syndicats indiquent que la direction l’a annulée au dernier moment et de l’autre, la direction assure que les syndicats n’ont finalement pas souhaité y participer. « Mercredi 30 mars 2022, les directions nationales ont franchi une nouvelle étape dans la provocation. Elles n’entendent pas les revendications, elles ont également refusé de recevoir des représentants locaux des piquets de grève et ont même fait appel par décision de justice aux CRS pour évacuer le piquet de grève des agents du GMR de Sologne », indique un communiqué de la CGT Mines Energie Centre, Bretagne Pays de la Loire ce jeudi 31 mars. Pascal Tournecuillert, délégué syndical sur le site de Saumur explique : « Alors que la réunion devait se tenir entre une délégation et la direction, celle-ci a envoyé les CRS à Orléans pour déloger les grévistes. Dans ces conditions, la discussions n’était tout simplement pas tenable. Elle nous accuse ensuite de ne pas avoir voulu faire cette réunion mais le dialogue social est simplement impossible. » Il explique également que la direction régionale s’est rendue à Saumur ce mercredi. Malheureusement, celle-ci s’est avérée tout aussi infructueuse : « Nous avons au moins pu remettre en main propre un document donnant une idée sur les négociations que nous souhaitons. Toutefois la direction s’est montrée très provocatrice et a voulu nous intimider en menaçant de faire intervenir la force publique. Cette rencontre a duré 2h30, pour rien. »

Les syndicats haussent le ton

Une annulation qui a encore renforcé la tension et qui n’a pas manqué de faire réagir les syndicats. Le syndicat CGT Mines Energie Centre, Bretagne, Pays de la Loire regrette « le mépris et le comportement des employeurs du RTE » et assure que cela « pourrait avoir des conséquences sérieuses sur le réseau, donc pour les utilisateurs. » Il annonce également un blocage total des sites et menace : « Nous invitons les établissements sensibles à tester leurs groupes électrogènes. Nous invitons les préfectures à prendre la mesure de l’état plus que dégradé du dialogue social au RTE. Face au mépris des directions nationales du Réseau de Transport d’Électricité quant aux légitimes revendications du personnel des Groupes Maintenance Réseau qui portent notamment sur les rémunérations, les grévistes ont décidé en assemblée générale la reprise en main de l’outil de travail. […] Les directions porteront, seules, les responsabilités de leur mépris qui génère l’escalade de la colère des travailleurs. » La situation risque donc de ne pas s’améliorer dans les sites en grève de RTE, dont Saumur.

La privatisation cause de l’augmentation des prix de l’énergie

« Tout cela confirme le bilan effectué par les syndicats de la Fédération Nationale Mines et Energie concernant les conséquences néfastes liées au processus de privatisation des entreprises publiques de l’énergie. La privatisation a fait exploser les prix, en gaz ou en électricité, et provoque la suppression des emplois techniques et tertiaires, tout en dégradant les rémunérations des agents. Ce sont, en effet, quelques gros actionnaires privés, dont des fonds de pension, qui viennent se goinfrer au détriment de l’intérêt général, des consommateurs et des salariés. Il faut stopper la déréglementation générée par la spéculation. Ne croyez-vous pas que c’est d’une pertinence absolue dans cette période d’explosion des coûts de l’énergie ? Les intérêts des travailleurs, des retraités, des usagers (particuliers, collectivités, industriels) et du service public de l’énergie sont indissociables », conclut la CGT.

Commentaires 25

  1. foutusyndicats says:

    Donc ces sala.ds vont se la jouer comme la SNCF et RATP, prendre les Français en otage pour obtenir un peu plus de privilèges ? Quelle bande de bra.leurs.
    Si il ont à se plaindre, qu’ils coupent le courant de la préfecture ou du siège d’EDF, si ils le peuvent.
    Qu’ils s’étouffent avec leurs 3 sous en plus, ou mieux, qu’EDF les mette au même niveaux que leurs autres employés, ça leur fera les pieds !

  2. bourgeais says:

    Honteux quand on connaît les privilèges dont ils disposent mais ils se gardent bien de le dire …et messieurs de la CGT commencer donc par dire ce que coûte le syndicat aux français…si vous voulez être honnête

  3. Toujours la bouche ouverte..... says:

    Que ces agents regle leur facture d’électricité comme les consommateurs….. après ils pourront demander des augmentations de salaire….. je crois qu’en ce moment ils sont pas trop mal lotis !!!!
    Subissent t’ils l’augmentation d’électricité…… du gaz ???

  4. Florentais says:

    Bonsoir. De bons arguments effectivement.
    Le jour où les syndicats feront grève le dimanche face aux préfectures je serai présent.
    J ai pas vu beaucoup de syndicat lors des 15 premiers jours des gilets jaunes

  5. Aude says:

    Si ça ne bouge pas c’est juste que leurs revendications viennent d’un autre monde.
    Complètement en écart avec les réalités de la vie.

  6. Stan says:

    C’est bien connu , les agents des ieg ont des fins de mois difficiles.

  7. Jean says:

    Honteux cette grève illégitime

  8. Fred says:

    Lol comment ce syndicat arrive à manipuler les agents ???
    A croire qu’ils sont tous idiots dans cette boutique.

  9. Armor says:

    Oui enfin cet article présente la vision d’un seul côté.

  10. BenJ says:

    Ils peuvent toujours aller voir si c’est mieux ailleurs. Démission collective ? Chiche?

  11. citoyen says:

    comme les autres commentaires, je me demande comment ces privilégiés peuvent oser se plaindre. qu’ils nous disent leur salaire réel de base, leur âge de départ à la retraite, leur temps de travail….. etc ensuite on verra si on peut les plaindre ou pas… attendons leur réponse, je dirais chiche !!

  12. Ouin ouin says:

    Pour ma part pas d’augmentation de salaire depuis 5 ans, je travaille dehors été comme hivers , 41 heures par semaine toute l’année. 5 semaines de congés payés. 1438 euros net par mois.
    Chez Rte vous êtes au 32h par semaine c’est bien ça ? ….On échange ?

  13. Et plus encore says:

    Ce qui n’est pas dit dans l’article :
    32h semaine payés 35
    13 mois de salaire
    Remboursement de frais au forfait
    Primes de déplacement
    Tarif agent ( à peu près 10% d’une facture classique)
    Salaires supérieurs à la moyenne des salaires français
    Sécurité de l’emploi
    Sécurité sociale ++

    • foutusyndicats says:

      On peut aussi ajouter les camps de vacances (quasi ?) gratuits pour eux et les enfants.
      En moins glorieux, la récupération de matériel déclaré obsolète ou juste mis dans la poche avant de finir chez eux (gants de travail, vêtements, outils, et pas que 1 ou 2 tournevis…).

  14. David says:

    A noté qu’ils ne font pas vraiment grève. 1h par jour pour quelques uns. Par contre ils bloquent l’accès et la sortie de l’entreprise
    Donc en gros ils sont payés à rien faire….fidélité à leur réputation …

  15. Max la says:

    Ben voyons….chef indien menace de nous couper l’électricité.

  16. Vincent says:

    Bonjour,
    Je ne connais pas votre situation donc ne prendrait pas parti. Vous avez le droit de grèves, alors pourquoi s’en priver ?
    Je suis Saumurois et la fibre ne peut pas être déployer à cause d’un isolement de fils qui n’est pas (encore) fait ???
    Et croyez bien que si vous me couper l’électricité, je viendrai vous déloger moi même !

  17. Beaucoup d'envieux dans les commentaires says:

    Ces personnes font un métier à risques et ne sont pas payés à la hauteur du travail demandé. Je suis d’accord avec leurs revendications même s’ils ont quelques avantages par ailleurs. Je ne comprends pas pourquoi ces remontrances désobligeantes à l’égard de ces employés.

    • foutusyndicats says:

      Non, ils ne font pas tous « un métier à risques », c’est faux !
      Quelques avantages vous dites ? Nombre d’employés en France aimeraient avoir ces « quelques » avantages…
      Et si ça râle, c’est parce qu’ils menacent de couper le courant !

  18. aurélie says:

    Bonne « grève » à eux …
    Un mois sans salaire ça doit être dure!!!!

  19. Avantages avantageux says:

    LA JE PENSE QUE ÇA VA CHAUFFER POUR LEURS MATRICULES ……. SURTOUT S’ILS COUPENT LE JUS !!!!! ILS VONT AVOIR LES CONSOMMATEURS CONTRE EUX ……. ET ÇA SERA NORMAL …….

  20. Rterecrute says:

    RTE recrute: pour tous les râleurs jaloux, n’hésitez pas à postuler !
    C’est bizarre, malgré les « innombrables avantages », ça se bouscule pas au portillon…..
    Bref, les coupures sauvages ne sont certainement pas légitimes et opportunes, les revendications par contre….

Répondre à Florentais Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?