Saumur. Salaires, retraites, droit de grève… Les Saumurois répondent à l’appel à la mobilisation

Ce mardi 18 octobre 2022, une petite centaine de personnes se sont rassemblées sur la place de la Bilange à Saumur, à l’appel de l’intersyndicale FO, CGT, FSU, Solidaires, UNEF et MNL. Un mouvement national qui a trouvé écho en Saumurois pour défendre plusieurs points comme l’expliquent Morgane Moureaux et Bruno Moisy, respectivement secrétaire et secrétaire adjoint de l’union locale Force Ouvrière : « Nous nous mobilisons aujourd’hui pour demander une augmentation de salaire à la hauteur du coût de la vie. L’essence, la nourriture, l’énergie, tout augmente, mais les salaires eux ne suivent pas. Nous demandons simplement à pouvoir retrouver notre pouvoir d’achat. Nous profitons également de ce rassemblement pour faire entendre notre désaccord sur la réforme des retraites. Il n’est pas possible de faire travailler les gens jusqu’à 65 ans, ou même plus à en écouter l’ancien premier ministre Édouard Philippe. C’est totalement démagogique étant donné qu’aujourd’hui 50% des salariés ne travaillent plus à l’âge de 55 ans. Que l’on trouve le moyen de faire travailler les personnes dans de bonnes conditions jusqu’à 60 ans avant de parler de rallonger l’âge de départ à la retraite. » De son côté, Eric Legland, secrétaire de l’union locale de CGT détaille : « Nous demandons pour notre part un salaire minimum de 2 000 euros brut, des semaines de 32h, la retraite à 60 ans à taux plein et la prise en compte de la pénibilité. Enfin, le SMIC a augmenté de 8%, pourquoi tous les minimas sociaux n’ont pas eux aussi augmenté de cette manière ? »

Faire vivre le droit de grève

Dans les rangs, cette mobilisation était aussi l’occasion de faire entendre leur volonté de préserver le droit de grève. « La réquisition des salariés grévistes de l’entreprise Total est un affront au droit de grève. Rappelons tout d’abord qu’il n’y a pas de blocage dans l’entreprise, ce sont simplement des salariés en grève, et qui ont décidé eux même de l’être. Le public vient prendre le pas sur un droit privé. Par ailleurs, faut-il réellement attendre les négociations annuelles lorsque le porte-monnaie des salariés est vide et qu’ils ne peuvent plus vivre convenablement ? Je voudrais aussi rétablir les choses par rapport à tous les mensonges qui ont été dits. Le salaire moyen dans cette entreprise de l’énergie n’est pas à plus de 4 000 euros. Sinon il n’y aurait pas de grévistes. En France, le salaire moyen de monde ouvrier dans sa globalité est autour de 1 400/1 500 euros. Beaucoup de salaires sont dopés par des primes en tous genres, mais le salaire de base lui n’est pas haut du tout et se fait progressivement rattrapé par le SMIC », souligne Eric Legland. Il précise également que pour le moment les mouvements de grève sont peu suivis dans le Saumurois : « Il faudra pourtant que la grève passe par les entreprises pour que les lignes bougent », conclut-il.