1er mai : Quelle est la réglementation pour la vente du muguet sur la voie publique ?

« Si une tolérance existe (uniquement pour la journée du 1er mai) pour permettre à des non professionnels de vendre du muguet sur la voie publique, cette pratique est encadrée afin d’éviter une concurrence déloyale aux fleuristes professionnels », explique la préfecture de Maine-et-Loire. Les conditions de cette vente exceptionnellement tolérée font l’objet d’un arrêté municipal, que vous soyez simple particulier ou acteur associatif. Ainsi, seules peuvent être vendues, par des personnes non professionnelles : « des fleurs non cultivées, donc des brins cueillis dans le jardin ou en forêt, sans racine, sans adjonction de feuillage ou d’autres fleurs, dépourvues d’emballage et de tout contenant, sans utilisation d’installations fixes (table, chaises, tréteaux ou autres accessoires pour matérialiser votre point de vente) ». Le muguet doit donc être cueilli en forêt, vendu sans emballage et en petite quantité. Par ailleurs, les arrêtés municipaux prévoient généralement une distance minimum (au moins 40 mètres) à respecter avec le fleuriste le plus proche. « Si la vente de muguet est généralement autorisée le 1er mai, elle reste interdite tous les autres jours de l’année », rappelle la préfecture. Pour connaître les conditions de vente précises pour votre commune, n’hésitez pas à contacter votre mairie.

Rappel de la règlementation : En dehors de cette journée spécifique de 1er mai, le fait de vendre ou d’exposer en vue de la vente des marchandises dans des lieux publics sans autorisation ou déclaration régulière constitue une infraction réprimée par le code pénal (amende forfaitaire de 300 €). En cas de non-paiement dans le délai de 45 jours, le contrevenant est passible d’une amende de 3750€ et de six mois d’emprisonnement. Par ailleurs, à titre de peine complémentaire, la marchandise peut être confisquée ou détruite- art R 446-3).

Le saviez-vous ?

Parce qu’il fleurit au début du printemps, le muguet est depuis l’Antiquité la plante idéale pour célébrer la nouvelle saison et les beaux jours qui reviennent. Cette symbolique plonge ses racines dans les traditions celtes ainsi que les cérémonies romaines faites à Flora, déesse des fleurs. En France, la tradition d’offrir du muguet comme « porte-bonheur » remonterait à la Renaissance. Après avoir reçu un brin de muguet alors qu’il faisait campagne dans la Drôme, le roi Charles IX entreprit de perpétuer la coutume en l’instituant à la cour. Plus tard associé au jour républicain sous la Révolution, le muguet ne devient officiellement le symbole du 1^er mai qu’au début du XX^e siècle, d’abord à Paris, puis dans toute la France à partir de la deuxième moitié du XX^e siècle. Cette tradition, très présente en France, l’est aussi en Suisse, en Belgique et en Andorre. « À l’unité ou en pot, plus de 80 % des brins de muguet produits chaque année en France proviennent de la région de Nantes (Loire-Atlantique), principale zone productrice du muguet français. Le climat océanique doux et humide dont bénéficie le Pays nantais est favorable à la culture de cette fleur qui n’apprécie pas trop le soleil. Le reste de la production est cultivé en grande partie dans la région de Bordeaux, mais aussi dans le Var, où se trouve le leader français du muguet en pot avec une production de près d’un million de pots pour le 1^er mai. Quant au muguet sauvage (ou muguet des bois), on le trouve partout en France, excepté dans le pourtour méditerranéen. Il représente environ 10 % du muguet vendu le 1^er mai« , selon le ministère de l’Agriculture.