Histoire du Carrousel de Saumur : Des origines aux « Après-midi du Carrousel »

Les 12 et 13 juillet prochain, la place du Chardonnet, en plein coeur de Saumur, accueillera la 175e édition du Carrousel du Saumur. Retour sur l'histoire du plus ancien événement festif militaire de France devenu une véritable fête populaire.

Les origines

Les carrousels, spectacles équestres d’origine italienne du XVIe siècle, ont remplacé les tournois médiévaux en France sous Henri IV en raison des dangers associés à ces derniers, notamment après la mort du roi Henri II en 1559. Ces événements combinaient parades à cheval, jeux militaires et mises en scène théâtrales, atteignant leur apogée sous Louis XIII et Louis XIV. Après une période d’essoufflement au XVIIIe siècle, la tradition du carrousel a été ravivée à Saumur le 20 juin 1828, marquant le début d’une célébration annuelle du patrimoine militaire et équestre de la ville.

Le premier Carrousel

Le premier Carrousel de Saumur, organisé le 20 juin 1828, fut initié en l’honneur de la duchesse de Berry, passionnée d’équitation. Lors de sa visite à Saumur, l’école de cavalerie saisit l’opportunité de raviver cet exercice équestre oublié. Trente-deux cavaliers, répartis en quatre quadrilles, exécutèrent des figures complexes, simulant des combats à la lance et participant à des courses de la bague. Le succès fut tel que la duchesse demanda une seconde représentation le lendemain pour permettre à un plus large public d’y assister. Les festivités se conclurent par un bal réunissant environ 1 600 invités dans les salons de l’École de cavalerie.

Un rayonnement local, national et international

Après le succès du premier Carrousel en 1828, l’école de cavalerie de Saumur a organisé plusieurs représentations en 1829, notamment le 15 juillet pour célébrer le duc de Bordeaux et le 15 août en l’honneur du général inspecteur. Pour structurer ces événements, une réglementation a été établie en 1830 dans le « Cours d’Équitation militaire de Cordier et Flandrin, intégrant le Carrousel à la formation des cavaliers. La « reprise des écuyers du Cadre noir », également appelée « reprise des dieux », a particulièrement contribué à la renommée de l’événement. Cette notoriété s’est d’abord manifestée localement, avec un engouement du public saumurois, puis nationalement grâce à la couverture des grandes revues illustrées. Des personnalités comme le roi du Cambodge, Norodom Sihanouk, ancien élève de l’école de cavalerie, ont assisté au Carrousel en 1949 et 1964, renforçant son prestige mondial.

L’héritage

Au fil de près de deux siècles, le Carrousel a su évoluer pour intégrer les avancées technologiques et répondre aux attentes contemporaines. Les spectacles se sont enrichis avec l’introduction de blindés, de motos, d’effets spéciaux ou encore de jeux de lumière. Des collaborations avec des artistes de renom ont également été établies pour offrir des représentations toujours plus innovantes. En 2022, par exemple, un grand spectacle nocturne a été conçu par Bruno Seillier, mêlant projections monumentales et performances en direct. La cour Iéna a ainsi été le théâtre d’une représentation féerique, où militaires, acteurs, cavaliers et chars blindés ont célébré l’esprit cavalier. L’année suivante, le Carrousel a encore innové avec « Les après-midis du Carrousel », proposant un programme diversifié : salon du livre et de la bande dessinée, fanfare militaire, sauts de parachutistes, démonstrations de blindés historiques et de combats interarmes, sans oublier les prestations du Cadre noir. Ainsi, tout en se modernisant, le Carrousel demeure fidèle à son essence, rassemblant chaque année un large public autour de l’excellence équestre française et des traditions de la cavalerie.

Notre article par ailleurs : Saumur. Tout savoir sur le Carrousel qui va fêter son 175e anniversaire cet été

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