Le PSG a brillamment remporté la finale de Ligue des Champions. Que ce soit en direct ou en différé, la France entière a été interpellée par les prouesses fracassantes d’un week-end d’anthologie sportive et, malheureusement, bestiale. Tout a été dit ou écrit sur la fulgurance de cette victoire portée par la solidarité et le talent d’une équipe retrouvée. Tout a été fait et dit, pour récupérer les fruits pourris et corrompus de l’affligeante prolongation disputée sur l’asphalte gonflé, maculé du sang de la violence. Une fois de plus les biens nommés « elysii campi », les Champs-Elysées, offraient séjour aux bienheureux, dans l’enfer contigu. Dans le brasier d’une fureur incendiaire débridée, désormais reconduite dans chacune des manifestations, des liesses populaires. De quoi fort justement agacer la population et exacerber les passions d’un débat public fumeux, aiguillonné et électrisé par une classe politique défaillante, anémiée, en manque d’oxygène, d’idées et d’honorabilité. Ainsi, sans aucune vergogne, a-t-elle alimenté misérablement les clichés, de gauche à droite, rejetant pour certains la faute sur l’Etat et sa gestion du maintien de l’ordre, pour d’autres sur les barbares venus d’ailleurs pour gangréner le pays.
Exemplarité
C’est la Ligue des Champions, des histrions, des trublions entretenant sournoisement les conditions d’un affrontement communautaire par la pratique d’une démagogie grossière et couarde. Le temps des cueillettes électorales s’effiloche et chaque point gagné grise l’improvisation d’acteurs en délicatesse avec la véracité d’un récit complexe et sombre qui interroge notre société. En d’autres temps, loubards et voyous existaient déjà dans les cités où fleurissait tout simplement la misère sociale, sans renfort d’immigration. En d’autres temps, ils gravitaient dans les banlieues, ostracisés par la réalité d’un déclassement naturel hors des luxuriantes capitales, hors de la tentation consumériste, hors de l’exhortation, la fascination et les sollicitations de réseaux sociaux. Les pilleurs et les casseurs sont avant tout des délinquants opportunistes et non des militants, voire des antisystèmes assimilables aux radicaux black blocs. Ces activistes résolus, de bonnes familles, éduqués, dont les exactions émeuvent le temps d’une simple ritournelle, pas plus. Le PSG a enfin gagné, sans tricher, sans l’intervention ambigüe d’un arbitrage orienté ou corrompu. En respectant les règles d’un jeu enthousiasmant, créateur de ressources et de vitalité fédératrices, au-delà des clans, des cercles partisans, de toutes prétentions. Il a montré l’exemple, pourrait bien faire école, seule belle façon d’influencer les autres.
Georges Chabrier
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