La culture de la rose ne date pas d’hier puisque nous retrouvons des traces de cette activité horticole il y a déjà cinq mille ans en Asie, notamment en Chine, mais aussi en Grèce deux millénaires avant notre ère. Par sa beauté, ses couleurs et ses effluves, la rose s’est imposée, en tout cas en Europe, comme la reine des fleurs. Elle a longtemps inspiré les poètes avant de devenir un objet d’apothicaire pour les vertus curatives qu’on a pu lui conférer (son eau pour faire du collyre, son miel pour apaiser les maux de gorge, etc.). C’est évidemment le domaine de la parfumerie qui dynamise la production de cette fleur, pour ses huiles essentielles ainsi que son essence, obtenue par distillation de ses pétales. Mais tout cela n’explique pas pourquoi plus de la moitié de la production nationale de roses se fait dans les alentours de la ville de Doué-en-Anjou. On retrouve un certain engouement dès le XVIIIe siècle, les sols de la région, particulièrement calcaires, et le climat doux et tempéré, permettent en effet une bonne culture et un bon rendement, jusqu’à ce que les cultivateurs locaux ne se décident à mettre en valeur leur savoir-faire face à un marché mondial principalement dominé par les Pays-Bas, le Kenya, le Maroc ou la Turquie, en créant les Journées de la Rose, en 1959. Cet événement suivi depuis lors a définitivement ancré la fleur dans l’esprit collectif de la cité bien qu’aujourd’hui la majeure partie des roses du commerce soit importée depuis l’étranger. Bien qu’elle demeure le symbole de la passion et de l’amour et qu’on se l’échange traditionnellement pour la Saint-Valentin, elle ne pousse pourtant pas naturellement en février par chez nous ; elles nous parviennent en conteneurs frigorifiques depuis l’autre bout du monde.
Alors pour éviter les importations abusives de plantes cultivées sous pesticides, tâchons de profiter de nos roses lorsque la nature leur permet d’éclore et de resplendir pour notre plus grand plaisir.
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