En France, les noyades accidentelles sont responsables chaque année d’environ 1 000 décès, dont environ 400 pendant l’été. Les enquêtes épidémiologiques montrent que le nombre quotidien de noyades accidentelles augmente pendant les périodes de fortes chaleurs. La dernière enquête, menée à l’été 2021, a recensé 1 480 noyades accidentelles dont 27 % suivies de décès. Avec les très fortes chaleurs, les risques de noyades par choc thermique (hydrocution) sont accrus. Soyez vigilant lorsque la différence de température entre l’eau et l’air est importante.
La Loire, un fleuve dangereux…
Le Préfet de Maine-et-Loire, Philippe Chopin, rappelle que la baignade dans la Loire est strictement interdite dans le département. « Cette mesure vise à protéger la population face aux nombreux dangers que présente ce fleuve. La Loire n’est pas un fleuve aménagé pour la baignade : elle reste un milieu naturel dont les caractéristiques peuvent changer rapidement, même par beau temps », souligne le préfet. La Loire est l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe et est le plus long de France. Elle offre un paysage à couper le souffle évoluant du matin au soir au rythme des levers et couchers de soleil et des saisons. Ses bancs de sable changent de place chaque année, comme des géants silencieux et immobiles qui sculptent le paysage. Chaque été, il n’est pas rare de voir touristes et riverains, promeneurs et kayakistes piquer une tête dans ses eaux. La Loire semble en effet de prime abord tout à fait calme, notamment l’été, lorsque son niveau est bas et que l’on peut quasiment la traverser à pied. Pourtant, il ne s’agit là que d’une façade, la Loire est un fleuve particulièrement dangereux et on y déplore régulièrement des noyades. La Loire recèle beaucoup de dangers, notamment à cause des « culs de grève ». Les grèves, ces bancs de sable, semblant très fiables, peuvent s’écrouler à tout moment et vous faire passer de 30 centimètres à 3 mètres de profondeur. Entre surprise, panique, hydrocution, ou port de matériel trop lourd, il cause régulièrement des accidents. On peut aussi régulièrement observer des tourbillons se former dans la Loire, notamment près des ouvrages. Ceux-ci peuvent emmener les nageurs, les surprendre, fatiguer ceux qui tentent de s’en échapper et causer des noyades.
… et à préserver
Autre raison : l’impact environnemental des baignades sur le fleuve ligérien. En effet, lors d’une baignade, nous piétinons forcément les berges… et ce sont malheureusement la faune et la flore des bancs de sable qui subissent les premiers dégâts. L’espèce la plus menacée par ces bouleversements est la sterne de Loire, un oiseau pêcheur ligérien. Le Maine-et-Loire est d’ailleurs le département le plus occupé par cet oiseau qui y niche. Les risques et les menaces concernent également les castors, qui peuvent voir l’ensemble de leur mode de vie bouleversé par le changement de place de seulement quelques cailloux. Des risques qui ne sont pas forcément visibles pour les baigneurs, mais qui impactent réellement la vie des animaux ligériens. Enfin, les eaux de la Loire ne sont pas contrôlées régulièrement, comme dans les zones dédiées à la baignade. Il existe donc un risque sanitaire. D’autant que le fleuve est depuis quelques années maintenant le théâtre du développement de cyanobactéries. Ces algues généralement verdâtres s’y développent, notamment durant les périodes de fortes chaleurs, lorsque l’eau circule peu. Elles peuvent causer des intoxications et causent chaque année la mort de plusieurs chiens.
Où se baigner ?
Le préfet en appelle à la responsabilité de chacun, notamment en cette période estivale, et invite la population à se diriger vers les espaces de baignade surveillés mis à disposition par les collectivités locales. Pour la baignade, privilégiez les zones surveillées et autorisées, listées sur le site de l’ARS Pays de la Loire : https://www.pays-de-la-loire.ars.sante.fr/qualite-eau-de-mer-eau-douce-piscine.
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