« Trimestre après trimestre, l’artisanat du bâtiment s’enfonce dans une crise profonde, sans réponse adaptée du gouvernement », indique la CAPEB49, qui depuis plus de deux ans, « tire la sonnette d’alarme sur le recul auquel fait face le secteur et propose des solutions concrètes et opérationnelles pour relancer le marché ». « Malgré leur pertinence, leur faisabilité et leur forte valeur ajoutée pour accélérer les rénovations tout en préservant le tissu économique local, peu d’entre elles ont bénéficié de l’écoute qui aurait été nécessaire de leur accorder au regard de la situation », ajoute la confédération. Face à ce constat accablant les artisans du bâtiment dénoncent la « non-assistance » qui est accordée à leur secteur, malgré les nombreuses solutions qui se trouvent à portée de main du Gouvernement. Ils appellent le Gouvernement à « ne plus fermer les yeux sur les conséquences extrêmement dommageables pour la société des difficultés qu’ils rencontrent. » Le volume d’activité du secteur a reculé de -5 % au premier trimestre 2025 par rapport au premier trimestre 2024. Cette dégradation touche tous les segments du marché. La chute de la construction neuve, si elle demeure marquée, s’atténue (-10 %). En revanche, elle se creuse dans l’entretien- amélioration (-2 %) et les travaux de performance énergétique (-1,5 %), ce qui constitue un paradoxe d’autant plus prononcé que l’activité de rénovation des bâtiments devrait être au cœur de la stratégie nationale bas carbone. « Cette dégradation est bien le reflet d’un déclin profond alimenté par un manque de vision stratégique de la part des pouvoirs publics », estiment les professionnels du bâtiment.
MaPrimeRénov’ : après une gestion ubuesque, place aux mesures structurelles et durables
Depuis l’annonce de la suspension de MaPrimeRénov’, le 5 juin dernier, qui a engendré une très vive colère chez les artisans du bâtiment, la CAPEB s’est fortement mobilisée pour dénoncer cette suspension et faire valoir les mesures qu’elle porte depuis de nombreux mois pour améliorer un dispositif à la gestion qu’elle qualifie de « chaotique et ubuesque ». Les annonces faites par la Ministre chargée du Logement s’inscrivent pleinement dans le sens des propositions de la CAPEB. La CAPEB exige désormais la mise en œuvre concrète des mesures annoncées. Elle détaille :
« – Maintien des monogestes : La réintégration dans le dispositif des monogestes, dans un cadre budgétaire maintenu pour l’année 2025, était donc un préalable indispensable pour la CAPEB et a été retenue par le Gouvernement.
– Sécurisation du budget pour 2025 : Depuis l’annonce de la suspension de MaPrimeRéonv par le gouvernement, de lourdes incertitudes pesaient sur le budget alloué au dispositif en 2025. Pour la CAPEB, il n’était pas envisageable que l’Etat réalise des économies budgétaires sur ce poste majeur de la transition écologique, générateur d’activité et donc de recettes fiscales. Ceci, alors même que, dans le même temps, l’Etat suspendait sa réforme du seuil de franchise en base de TVA pour les microentreprises, potentiellement génératrice d’importantes recettes. La CAPEB se réjouit donc d’avoir obtenu la sécurisation du budget pour 2025 et appelle à engager au plus vite des concertations en vue du budget 2026.
– Création d’un parcours de rénovation énergétique par gestes : La Ministre a annoncé l’engagement de travaux pour la création d’un parcours de rénovation par gestes, simple, lisible et adapté à la fois aux particuliers et aux professionnels. Les difficultés rencontrées par l’actuel parcours de rénovation d’ampleur démontrent un mauvais calibrage du dispositif, dénoncé par la CAPEB dès sa création. En concertation avec les acteurs de la filière, le parcours par gestes doit désormais être mis en œuvre au plus vite, début 2026.
– Création d’une voie d’accès simplifiée à la qualification RGE : La CAPEB obtient la création d’une voie d’accès simplifiée à la qualification RGE pour les entreprises artisanales, basée sur le contrôle des chantiers réalisés. Cette qualification des entreprises du bâtiment, nécessaire pour l’obtention des aides par les ménages, est actuellement trop complexe à obtenir pour les TPE et nuit à la dynamique de rénovation. La simplification annoncée par la Ministre doit permettre de faciliter l’accès des TPE au marché de la rénovation énergétique et de massifier les travaux.
– Facilitation du groupement momentané d’entreprises : La CAPEB obtient l’engagement du Gouvernement de faire adopter une modification législative pour faciliter la constitution de groupements momentanés d’entreprises pour les entreprises artisanales du bâtiment. Cette mesure, favorisant le regroupement formel d’artisans de divers corps de métiers sur les chantiers de rénovation, est indispensable pour leur donner les moyens de réellement se mobiliser sur le marché. »
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