Cette instance de dialogue social s’est reformée dans toutes les régions à l’issue de la crise sanitaire, afin que toutes les parties prenantes, État, collectivités et syndicats se rencontrent régulièrement pour dialoguer sur les questions professionnelles d’emploi, de formation ou de protection sociale dans les secteurs du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel. Trois groupes de travail sont actifs depuis trois ans. Le Coreps des Pays-de-la-Loire est co-présidé par la DRAC et le Conseil Régional. Les syndicats de salariés et d’employeurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel ont lu en propos liminaire de l’assemblée plénière leur position commune pour réfuter la co- présidence de cette instance par le Conseil Régional des Pays-de-la-Loire. Les représentants des syndicats ont ensuite quitté la plénière du Coreps. En effet – « sans aucune consultation préalable », déplorent-ils – à l’occasion du vote de son budget 2025, les 19 et 20 décembre 2024, le Conseil Régional des Pays de la Loire a voté une baisse drastique du budget culture, et a supprimé ainsi tous les dispositifs de partenariat avec les structures culturelles. « Quasiment toutes les structures de diffusion et de production ont donc subi une baisse de 100% de leur financement régional, avec des conséquences désastreuses pour l’emploi et la richesse culturelle du territoire ligérien. » « Depuis sa création […] il nous a semblé que cet espace de dialogue et de concertation pouvait être important pour nos métiers et le développement d’une idée simple que nous pensions partager avec tous les organismes présents autour de la table : la reconnaissance des services que la Culture apporte à la population de nos territoires. Aujourd’hui nous nous levons devant vous pour vous le dire solennellement : nous constatons que ce consensus autour de la question culturelle a volé en éclat », ont déclaré les syndicats*.
Un dialogue rompu
« Chaque jour les attaques contre nos métiers, contre les salariés et les structures de notre secteur se font plus dures. Les coupes budgétaires pleuvent et la précarité qu’elles engendrent nous fait perdre le sens de nos actions au détriment de ce service public qu’est la Culture. » Il ont ajouté : « Le COREPS est co-présidé par la Région des Pays-de-La-Loire, qui a démantelé son service culturel. Cette co-présidence constitue peu ou prou la seule action de cette collectivité territoriale en matière de Culture hormis les opérations de communication qu’elle organise et la sauvegarde du patrimoine. Nous ne pouvons accepter ce démantèlement qui fragilise une filière et fait perdre par la même occasion toute légitimité à cette instance. La Région des Pays-de-la Loire nous a envoyé un message très clair au travers du vote de son budget des 19 et 20 décembre 2024 et par la communication dont elle a usé à cette occasion. Elle a montré le peu de considération qu’elle a pour les actrices et acteurs de la Culture. Pire encore, elle a montré son désir de mettre à bas l’idée que la culture est utile aux habitantes et habitants des Pays de la Loire avec une rhétorique toujours plus proche de celle de l’extrême droite. » Ils estiment qu’à ce jour, les conditions du dialogue ne sont pas réunies et ne comptent « pas se taire » sur le sujet. « Nous ne pouvons pas continuer à cautionner, par nos présences, cette politique de l’autruche ! »
Un plan social sans précédent
« C’est un plan social sans précédent qui est en cours, et de nombreux salarié.es vont perdre leur emploi. Les rencontres et forums organisés ces derniers mois faisant la promotion de l’auto-entreprenariat et de l’entrée massive de fonds privés dans le secteur public ne sont pas des réponses à la crise. Il nous apparaît qu’au contraire ce sont des modèles économiques vecteurs de précarité et poussant à la « survie » les professionnels de nos secteurs d’activité. Ces fausses solutions sont des remises en cause et des attaques directes du système redistributif qu’est le salariat. Nous ne pouvons pas nous y résigner », ont-ils ensuite déclaré. Les syndicats du secteur de la culture en appellent aujourd’hui à la Ministre de la Culture pour que des groupes de travail soient créés sur l’ensemble du territoire national. Ils ont par ailleurs souhaité que la Région Pays de la Loire démissionne de la co-présidence du Coreps pour « assumer son vote de décembre 2024 et son discours contre un service public de la Culture émancipateur pour tous les Ligériens ». « Nous faisons ce geste pour que la Culture vive, loin de toute idéologie et de toute instrumentalisation, pour qu’elle soit libre et puisse remplir pleinement son rôle dans la société. Pour qu’elle ne soit pas mise dans les mains du secteur marchand et pour qu’elle ne se réduise pas à une culture « low cost », instrumentalisée et utilitariste » ont-ils encore lancé avant de se retirer de la séance.
*Syndicats signataires : GRue – Fédération Régionale des Arts de la Rue en Pays-de-la-Loire ; SCC – Syndicat des Cirques et Compagnies de Création ; Scène Ensemble – Organisation Professionnelle des Arts de la Représentation ; SFA CGT – Syndicat Français des Artistes-interprètes ; SMA – Syndicat des Musiques Actuelles ; SN3M-FO – Syndicat National des Musiciens et du Monde de la Musique – Force Ouvrière ; SNAM CGT – Union Nationale des Syndicats d’Artistes Musicien·nes (Enseignant·es et Interprètes) de France CGT ; SPIAC – Syndicat des Professionnel·les des Industries de l’Audiovisuel et du Cinéma CGT ; SYNAVI – Syndicat National des Arts Vivants ; SYNDEAC – Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles ; SYNPTAC CGT – Syndicat National des Professionnel·le·s du Théâtre et des Activités Culturelles.
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