Le saviez-vous ? L’origine de la levée de la Loire

Pour de nombreux touristes de passage, ou pour les angevins en goguette, la route de la levée qui longe la Loire est un axe particulièrement apprécié pour les vues qu’elle offre du fleuve et des rives sauvages. Le caractère impétueux de ce cours d’eau majeur a souvent donné du fil à retordre aux locaux, d’où la création de cette levée.

Si la Loire a permis à tous les territoires qu’elle abreuve de se développer, que cela soit au niveau du commerce (première voie navigable du pays) comme de l’agriculture grâce à ses bassins particulièrement fertiles, elle déborde régulièrement. Ses crues sont parfois dévastatrices pour la vie locale, et ce problème dure depuis… des temps bien reculés ! Depuis les premières heures du Moyen Âge, on retrouve des témoignages de la construction de turcies, sortes de petits barrages en bois permettant de renforcer localement une zone d’un débordement fluvial. Ce sont principalement les épisodes de grandes crues qui ont poussé les autorités de chaque époque à se pencher sur la question de la sécurisation des berges, notamment dès 1150, sous Henri II, avec une digue de près de 45 kilomètres. D’autres édifications similaires se multiplient dès lors pour couvrir le terrain de Gien (Loiret) jusqu’à Angers. Malheureusement, les grandes crues de la première moitié du XVIIe siècle obligent à repenser l’intégralité de ce maillage inefficace. Sous Colbert, la majeure partie des digues existantes sont alors exhaussées de sorte à les rendre “insubmersibles”. Aucune autre bonne solution n’est trouvée sinon d’augmenter toujours la hauteur des levées pour contrecarrer des débordements toujours plus dévastateurs, jusqu’à près de 7 mètres pour certains secteurs au XIXe siècle. Les déversoirs, ouvrages permettant de dériver des trop-plein d’eau vers des bras moins chargés, sont un temps étudié, mais leur réalisation coûteuse, à un moment où l’intérêt économique de la Loire n’est plus pertinent par l’avènement du train, freine leur construction. Finalement, et en complément des divers ouvrages bâtis de part et d’autre des rives de la Loire (déversoirs et barrages), la levée n’a eu de cesse que de grimper pour tenter d’endiguer les phénomènes de crues avec près de 700 kilomètres de longueur. Si la levée demeure donc notre meilleur rempart face aux humeurs de la Loire, à l’instar d’un château de sable face à la marée, l’édifice nécessite une surveillance constante, notamment à cause du phénomène naturel de l’érosion.

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