Ils, elles sont passé(e)s par Saumur. Chronique de Gino Blandin : Gustave Doussain « Le sous-secrétaire d’Etat éphémère »

Cette rubrique bimensuelle, orchestrée par Gino Blandin, auteur saumurois et ancien président de la Société des Lettres de Saumur, se propose de brosser le portrait des personnalités qui, au fil du temps, sont venues à Saumur au cours de leur existence. Aujourd’hui, Gustave Doussain « Le sous-secrétaire d’Etat éphémère » (1872-1945)
Gustave Doussain (Photographie d’Henri Manuel, vers 1932)

Gustave François Auguste Doussain voit le jour à Saumur le 1er mai 1872. Son père s’appelle Gustave Doussain, il est commis greffier au tribunal civil. Sa mère Marie-Anne Mercier est femme au foyer. Le couple habite Grande Rue à Saumur. On ne sait rien de son enfance. On le retrouve à Sciences Po à Paris où il décroche une licence de droit. Après son service militaire, il entre dans les affaires et dirige une imprimerie dans la région parisienne. Il entre au conseil municipal de Fontenay-sous-Bois à l’âge de 33 ans.

Quand éclate la première guerre mondiale, il s’engage dans l’infanterie et devient bientôt lieutenant. Il reçoit la Légion d’honneur à titre militaire. A la fin du conflit, il est affecté au Cabinet du ministre de l’Agriculture. En 1919, il est élu conseiller général du canton de Vincennes, poste qu’il occupera pendant dix ans. Gustave Doussain intègre alors l’Alliance républicaine fondée par Waldeck-Rousseau et défendue par Raymond Poincaré et Paul Doumer. Sa carrière politique est brillante et prometteuse. En 1922, il devient vice-président du Conseil municipal de Paris.

Six ans plus tard, dans la quatorzième législature de la Troisième République, Doussain est élu député Républicain de gauche dans le département de la Seine. Il va conserver ce titre dans la législature suivante jusqu’en 1936. Il devient sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale chargé de l’Enseignement technique le 30 janvier 1934 dans le gouvernement Daladier 2 qui ne dure que 8 jours !

En 1936, on note chez Doussain un certain changement d’orientation politique vers la droite. Il adhère bientôt au comité de défense des libertés républicaines du Parti Social Français, parti conservateur à tendance nationaliste. Sous le Front populaire, et sous l’impulsion du ministre de l’Education nationale Jean Zay, il milite pour la création d’une école de formation des hauts fonctionnaires, mais le Sénat s’y oppose. Il faudra attendre 1945 pour voir la naissance de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA).

Toujours en 1936, Gustave Doussain ne vote pas l’ordre du jour qui dénonce la campagne calomnieuse de l’extrême droite dont est victime Roger Salengro, ministre de l’intérieur. Quatre ans plus tard, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Gustave Doussain, député de Sceaux, conseiller général de Vincennes, fut essentiellement un député de la banlieue Est parisienne. Il termina sa carrière comme il l’avait commencée : comme élu local. En 1944, il fut appelé à siéger comme représentant de Nogent-sur-Marne au Conseil général de la Seine. Il s’éteint le 21 mai 1945 à Fontenay-sous-Bois à l’âge de 73 ans.

Bibliographie :
– JOLLY Jean, Dictionnaire des parlementaires français ; notices biographiques sur les ministres, députés et sénateurs français de 1889 à 1940. Presses universitaires de France, Paris, 1960-1977.
– Site : Base Sycomore, Assemblée Nationale 

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