Saumur. Avec son premier recueil de poèmes, Alexia Dudouit écrit pour dépasser la maladie

Alexia Dudouit, née en 1992, vit à Saumur. Elle est mariée et maman d’un petit garçon de trois ans. Elle signe un premier recueil de poésie touchant et sincère. Son écriture est devenue l’exutoire d’un quotidien façonné par sa volonté du dépassement et d’avancer face à l’adversité.

« À vingt-trois ans, je suis tombée brutalement malade. À vingt-six ans, j’ai été reconnue adulte handicapée, puis j’ai été déclarée en invalidité. Mon handicap est insoupçonnable lorsque l’on me voit… L’invisible nuisible. » L’auteure dévoile à travers des poèmes percutants une vie bousculée par la maladie. Ses mots révèlent une existence où se mêlent douleurs et doutes, mais aussi courage et résilience. Ce recueil, « Vulnérable – L’Invisible Nuisible », est une confession poétique, une exploration de sentiments, une riposte à la maladie. « Le 27 avril 2016, je me suis endormie comme n’importe quel autre soir. À mon réveil, des symptômes douloureux faisaient leurs apparitions. J’avais 23 ans. C’était sans le savoir le point de départ d’une longue maladie. Malgré mes symptômes, j’ai continué à aller travailler, jusqu’à épuisement. J’ai finalement été mise en arrêt maladie, requalifié en Affection de Longue Durée (ALD) le 24 janvier 2017 », relate-t-elle. Deux ans plus tard, à l’âge de 26 ans, elle est finalement officiellement reconnue « adulte handicapée ». Malgré les « difficultés et l’adversité », elle poursuit sa vie avec son conjoint qui deviendra son mari cette même année. Ils s’installent tous deux à Saumur en mars 2020.

Un nouveau départ

« Notre souhait depuis toujours était d’avoir un enfant, mais mes problèmes de santé avaient mis en pause cette envie », explique Alexia. Finalement, après plusieurs examens, ils tentent d’avoir un enfant et Alexia tombe enceinte et leur fils naitra le 4 septembre 2021. Durant les trois premières années, elle reste très présente pour lui et le garde beaucoup. « Je sais que c’est une chance d’avoir pu autant profiter de lui les 36 premiers mois de sa vie, mais je dois avouer qu’être une jeune maman, avec un handicap, n’est pas chose aisée. J’ai souvent dû tirer sur la corde, n’écoutant pas mes propres limites et besoins. Mais je savais que c’était temporaire et que ce temps était précieux avant sa rentrée en maternelle, à ses 3 ans. Cela me permettait de rester forte et d’avancer », raconte Alexia Dudouit. A ses trois 3 ans, leur fils rentre à l’école, une nouvelle étape et « un nouveau départ » pour « reprendre des forces et ma santé en main, penser à mon avenir, mes envies et projets. » Malheureusement, dès son premier mois d’école son fils a eu des soucis de santé et « ses symptômes n’ont pu être maîtrisés qu’à partir de décembre ». Pour la maman, ces quatre mois d’inquiétude et d’incertitude furent difficiles à supporter. « Ce qui devait marquer le début d’une nouvelle étape a de fait pris une tournure imprévue qui m’a rendue encore plus vulnérable. Des souvenirs douloureux sont alors revenus à moi, me rappelant à quel point la maladie peut être bouleversante, comme elle a pu bousculer toute ma vie l’année de mes 23 ans ».

L’écriture comme exutoire

Après tous ces événements, c’est alors qu’elle a commencé à extérioriser mes émotions en rédigeant des poèmes. « Je parle de ma vie qui a été bouleversée par l’arrivée de la maladie et du long parcours médical qui s’en est suivi, non sans traumatismes. Dès lors s’enclenchait un combat physique et mental de tout temps. Malgré tout, j’essaye d’avancer face à l’adversité et malgré les difficultés. Je sais apprécier la vie et je profite de ce qu’elle a à m’offrir » commente-t-elle. Elle explique : « Dans mes écrits, j’utilise souvent les termes « la maladie » ou « le handicap », mais cela regroupe en réalité plusieurs pathologies dont je suis atteinte, invalidantes, bien qu’invisibles et insoupçonnables lorsque l’on me voit. Je peux employer des mots durs dans mes textes, laissant transparaître les séquelles de mon parcours. Malgré tout, je suis reconnaissante de toutes les belles choses qui m’arrivent, car je sais qu’après chaque période difficile, il y a des moments plus doux et légers. » Pour Alexia, l’écriture a été un exutoire. Elle a ressenti le besoin d’écrire ces textes 9 ans après l’arrivée de la maladie. « Même si j’ai encore du mal à accepter mon handicap, je me rends compte qu’il a façonné et forgé la personne que je suis aujourd’hui, vulnérable certes, mais aussi plus forte, plus courageuse et plus résiliente », conclut-elle.

Extrait : « Courbée mais pas brisée »

Je suis en plein orage
Gonfle en moi une rage
Il faut que je puisse l’extérioriser
Imaginer que c’est possible de la transformer
En quelque chose qui pourrait résonner
Peut-être à d’autres personnes concernées
Emportées comme moi dans une tempête
Dont elles ne peuvent s’extraire
La maladie est comme un poison
Elle enferme le corps dans une prison
On se sent limité, fatigué et vulnérable
Et prédire l’avenir, nous n’en sommes souvent pas
Capables
Mais la maladie nous apprend sur nous
On réalise qu’on est capable de beaucoup
On pense ne pas pouvoir la surmonter, sûrement à tort
Car chaque jour nouveau nous prouve qu’on est plus fort

Infos pratiques : Alexia Dudouit fera une séance de dédicaces le 22 novembre 2025 à L’Espace culturel E.Leclerc de Saumur. Retrouvez « Vulnérable – L’Invisible Nuisible » d’Alexia Dudouit sur https://www.editions-maia.com/livre/vulnerable-linvisible-nuisible-alexia-dudouit-9791042515324/.

 

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