Nous avons régulièrement évoqué la situation du secteur médical dans la région ces derniers temps, notamment l’accès aux soins, toujours plus complexe (notre article ici), ou encore la mise en place d’une liste d’attente pour trouver un médecin traitant (notre article ici). En effet, le phénomène de désertification médicale n’est plus à démontrer et le sentiment d’abandon se fait ressentir toujours plus intensément dans le cœur des Françaises et des Français. Pour aider à mieux quantifier ce sentiment, le site monaviscitoyen.fr a lancé une vaste enquête pour recueillir leurs opinions quant à ce sujet des plus délicats auprès de 18 650 participants dans 1 790 communes, interrogés en deux vagues (2022 et 2025). Il ressort qu’en trois ans, les interrogés estiment que la situation s’est légèrement améliorée, mais 74% concèdent qu’il demeure encore trop difficile de se faire soigner convenablement. Et ce constat se construit principalement sur une opposition entre l’accès facilité aux soins en agglomération et un parcours du combattant dans les territoires plus ruraux. « Quand un médecin ou une infirmière part sans remplacement dans une petite commune, ce sont des milliers d’habitants qui se sentent abandonnés. À l’inverse, la digitalisation constitue un levier de satisfaction… pour ceux qui parviennent à l’adopter. » confit Yves Kergall, président de Mon Avis Citoyen.
Une autre fracture se dessine entre les générations les plus jeunes et celles plus anciennes. Il est, en effet, beaucoup plus aisé d’obtenir des rendez-vous médicaux grâce aux plateformes web (comme Doctolib), mais l’utilisation du numérique n’est pas automatique ou clair pour les personnes les plus âgées qui n’en bénéficient donc malheureusement pas vraiment. Il ressort de l’enquête une véritable attente au niveau du nombre de praticiens disponibles, qu’il s’agisse de généralistes ou de spécialistes (comme des dermatologues ou des dentistes). La création de maisons de soin reste un point d’amélioration majeure qui, même s’il ne corrige pas les défauts du maillage actuel, permet d’avoir quelques têtes de pont plus localisées.
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