Le bal des fourbes bat son plein. Dans le tempo déstructuré du Tartuffe américain, le premier violon du Kremlin s’émancipe. Encouragé par une interaction duale, complice, il sonne inexorablement la charge, la chevauchée de Walkyries donnant du cœur à son unique personne. Bien loin de toutes aspirations pour ses soldats maladifs, usés et sacrifiés par milliers pour l’irrationnelle conquête. Poutine ne gagne pas, il grignote des ares et des arpents, il épuise et tue les siens, ses adversaires, en armes ou en civil, il détruit et broie ce qui résiste à sa monomanie. Au bord de la rupture, il doit souffler, s’accorder une pause, sans avérer ses faiblesses, sa mise en échec par l’héroïque résistance ukrainienne. Malgré le concours plus ou moins assumé de ses munitionnaires chinois et coréens (du Nord), Poutine piétine, patine mais s’obstine dans le contentement d’une victoire transitoire, à la Pyrrhus, perfidement réfléchie avec son ami Trump. Les deux frères font le show dans des rhétoriques guerrières très médiatisées pour laisser libre cours aux transactions ourdies, dans la canaillerie, par leurs émissaires. Dans la difficulté, l’armée ukrainienne subit mais résiste encore, agitée par la tourmente d’affaires de corruptions affectant le proche entourage de son chef de guerre. Affaibli, le président Zelensky garde néanmoins la confiance d’une Europe en émancipation de la tutelle américaine. Les nations de l’UE se réarment pour pallier leur dépendance à la protection tutélaire américaine. L’Europe de la défense s’installe donc peu à peu dans ses frontières, dans une autonomie insupportable pour Trump et Poutine réunis par leurs sentiments belliqueux à l’endroit du vieux continent. Les planètes se sont subitement alignées pour les deux protagonistes pressés de soumettre les rebelles et leurs velléités d’autonomie, de souveraineté. Comme il l’a fait pour Gaza, Trump a décidé de sceller le sort de l’Ukraine dans un plan de paix en 28 points reprenant l’ensemble des exigences maximalistes de… Poutine. L’Ukraine doit signer, abandonner le Donbass, les territoires non conquis de Kherson et de Zaporizhzhia, reconnaître l’annexion de la Crimée, réduire son armée de moitié, ne pas accueillir de troupes étrangères sur son sol et, accessoirement, parler russe. Autant dire capituler, en bénéficiant malgré tout d’une garantie de protection américaine ! Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, salue « un règlement pacifique du conflit, par la diplomatie ». Sans L’Ukraine et sans l’Europe, humiliée, marginalisée, dénuée de toute influence stratégique.
Georges Chabrier
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