Par mon métier, je suis depuis longtemps attentive à ce que je mets dans mon assiette. Lire les étiquettes, m’interroger sur l’origine des produits, comprendre leur composition fait partie de mon quotidien. Ce sont des réflexes installés depuis des années. Mais à l’approche des fêtes, ces questions prennent une résonance particulière, parce que l’alimentation devient plus symbolique, plus émotionnelle, et plus investie. Les repas de fête sont associés à l’idée d’exception. On y consomme des aliments que l’on ne mange pas régulièrement, souvent plus rares, plus chers. Et c’est justement ce caractère exceptionnel qui m’interpelle. Qu’est-ce que je veux faire de ces prochains repas de fête ? Est-ce la profusion, ou est-ce plutôt la qualité, le soin apporté aux choix, le respect de ce que j’ai envie de partager autour de la table ?
Cette période est aussi très investie par l’industrie agroalimentaire. Les rayons se remplissent de produits « spécial fêtes », présentés comme magiques, gourmands, incontournables. Là encore, j’observe et je m’interroge. Derrière des emballages festifs et des promesses séduisantes, les compositions méritent parfois d’être regardées de plus près. Récemment, l’association Foodwatch a publié une analyse de plusieurs produits proposés à l’approche des fêtes. Parmi huit produits étudiés, trois contenaient des additifs considérés comme problématiques pour la santé. C’est le cas notamment des œufs de lompe noirs de la marque Auchan, des sucettes Fizzy Giga Twisty , ou encore d’un bloc de foie gras de canard, pointe d’Armagnac, de la marque Labeyrie. Ces produits cumulent des additifs classés comme cancérogènes ou suspectés de favoriser l’hyperactivité chez les enfants. Foodwatch résumait ce constat par une phrase qui interpelle : « Pas du tout l’idée qu’on se fait de la magie de Noël ». Ces informations nous rappellent une chose essentielle : même à l’approche des fêtes, nous avons le droit — et le pouvoir — de rester vigilants. Les produits festifs ne sont pas automatiquement synonymes de qualité ou d’exception. Et prendre quelques minutes pour lire une étiquette, comparer, ou renoncer à un produit qui ne correspond pas à nos attentes est déjà un acte fort.
Ce qui me semble important de rappeler, c’est que nous ne sommes pas passifs face à l’industrie agroalimentaire. En tant que consommateurs, nous avons un véritable pouvoir d’influence. Et ce pouvoir a déjà commencé à s’exercer. Les industriels, même s’il reste encore beaucoup de dérives, commencent à prendre en compte ce que nous ne voulons plus : trop d’additifs, des ingrédients de mauvaise qualité, des produits ultra-transformés déguisés en produits festifs. Chaque choix compte. Acheter, mais aussi ne pas acheter. Renoncer à un produit que l’on juge de mauvaise qualité. Choisir un produit plus simple, mieux sourcé, ou fait maison. Ce ne sont pas des gestes anodins. Ce sont ces décisions répétées, collectivement, qui poussent l’agroalimentaire à évoluer, lentement mais sûrement, vers davantage de transparence et de qualité. Pour moi, être acteur de son alimentation pendant les fêtes ne signifie pas renoncer au plaisir ni chercher la perfection. Cela signifie rester libre dans ses choix. Choisir en conscience, avec curiosité, exigence et cohérence. S’appuyer sur des ressources comme Foodwatch pour mieux comprendre ce que l’on achète, sans diaboliser, sans culpabiliser, mais en gardant un regard critique. À titre personnel, ce qui compte dans les repas de fête, ce n’est pas la quantité, mais le sens. Choisir un produit que l’on ne mange pas souvent, mais que l’on choisit bien. Privilégier le fait maison quand c’est possible. Respecter le travail des producteurs, des éleveurs, des artisans. Être attentive à l’impact environnemental de mes choix, sans rigidité, mais avec cohérence. Faire plaisir ne passe pas forcément par l’abondance. Cela peut aussi passer par la qualité, la simplicité, le temps accordé à cuisiner, à transmettre, à partager. Les repas de fête sont avant tout des moments de lien, et c’est peut-être là leur véritable richesse.
Je partage ces réflexions non pas comme une vérité à suivre, mais comme un point de vue qui m’accompagne depuis longtemps et qui, à l’approche des fêtes, prend une place plus visible. Chacun compose avec ses contraintes, ses envies, ses traditions. Mais je reste convaincue d’une chose : en restant attentifs, exigeants et conscients de notre pouvoir de consommateur, nous pouvons continuer à faire évoluer notre alimentation — et l’agroalimentaire — dans un sens plus respectueux, plus cohérent, et plus aligné avec ce que nous avons réellement envie de célébrer.
La recette de la semaine : Pavé de saumon, chou-fleur rôti et boulgour
4 pavés de saumon/ 1 chou-fleur/ 250 g de boulgour/ 3 c. à soupe d’huile d’olive/ 1 c. à café de cumin/ 1 c. à café de paprika/ 1 petit bouquet de persil sel poivre
Préchauffez le four à 200°C.Détaillez le chou-fleur en petits bouquets. Rincez-les, puis mettez-les dans un saladier avec une cuillère à soupe d’huile d’olive, le cumin, le paprika, du sel et du poivre. Mélangez bien pour enrober tous les bouquets puis déposez-les sur une plaque recouverte de papier cuisson.
Mettez au four pendant environ 15 à 20 minutes, en retournant les bouquets de chou-fleur à mi-cuisson, jusqu’à ce qu’ils soient tendres.
Passez le four sur la fonction grill, disposez les pavés de saumon sur le chou-fleur, salez, poivrez, arrosez d’un filet d’huile et faites griller encore 5 à 7 minutes, jusqu’à ce que le saumon soit cuit et le chou-fleur doré.
Pendant ce temps, faites cuire le boulgour dans une casserole d’eau bouillante salée selon les instructions du paquet (en général 10 à 12 minutes). Égouttez-le, puis mélangez-le dans un plat avec une cuillère d’huile d’olive.
Ajoutez le chou-fleur rôti et les pavés de saumon, parsemez de persil ciselé et servez.Servez avec une sauce au yaourt préparée en mélangeant un yaourt avec un filet d’huile d’olive,une cuillère de paprika et du sel
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