Nos conseils diététiques de la semaine. Le miel comment bien l’utiliser sans perdre ses bienfaits

Anne Manteau, diététicienne nutritionniste installée à Saumur et Avoine, nous prodigue chaque mercredi quelques conseils. En cette période hivernale, les affections ORL sont fréquentes : rhumes, rhinites, maux de gorge, toux ou voix enrouée. Face à ces inconforts, le miel revient naturellement dans nos habitudes. Une cuillère pour adoucir la gorge, un mélange citron-miel, parfois ajouté dans une tisane bien chaude. Ce geste est devenu presque automatique. En tant que diététicienne, il me semble essentiel de redonner au miel sa juste place : ni aliment miracle, ni simple produit sucrant interchangeable avec le sucre blanc. Pourtant, le miel est souvent mal utilisé, ce qui lui fait perdre une grande partie de ses propriétés.

Le miel est une substance vivante et fragile, c’est pour ça qu’il ne doit jamais être chauffé. Le miel ru est naturellement riche en enzymes actives, en antioxydants, en composés antibactériens et en polyphénols. Ce sont ces éléments qui participent à son intérêt, notamment pour la sphère ORL. Or, ces composés sont très sensibles à la chaleur. Dès 40 à 45 °C, ils commencent à se dégrader. Lorsque le miel est ajouté à une boisson brûlante ou utilisé en cuisson, il perd l’essentiel de ses propriétés. La chaleur favorise également la formation d’un composé appelé HMF (hydroxyméthylfurfural), issu de la dégradation des sucres.

Une question de quantité avant tout 

Même de bonne qualité, le miel reste un produit très concentré. Il ne s’agit pas de le consommer comme un sucre du quotidien, mais plutôt comme un soutien ponctuel, notamment en hiver. Une petite quantité suffit : une demi à une cuillère à café, utilisée de manière ciblée. Consommé en excès, le miel peut générer des pics glycémiques et solliciter inutilement l’organisme. D’un point de vue nutritionnel, le miel est composé à 75 à 80 % de sucres, principalement du fructose et du glucose, mais aussi de15 à 18 % d’eau , d’enzymes, d’acides organiques, de polyphénols et autres antioxydants, et d’oligo-éléments facilement assimilables. Le miel a la particularité de passer très rapidement dans le sang, ce qui en fait un aliment intéressant dans des contextes spécifiques, par exemple chez les sportifs d’endurance, pour un apport énergétique rapide, sans surcharge digestive. En revanche, consommé en dehors des repas, surtout en grande quantité, le fructose peut solliciter excessivement le foie et favoriser des déséquilibres métaboliques. Là encore, tout est question de dose et de contexte. Le miel reste à limiter ou éviter chez les personnes diabétiques ou présentant des troubles de la glycémie, en cas d’infection aiguë ou de fièvre, et chez les nourrissons (risque de botulisme).

Aujourd’hui, une part importante des miels vendus est frauduleuse

On estime que 30 à 50 % des miels commercialisés dans le monde ne sont pas de vrais miels. Ces faux miels sont souvent composés de : sirops de glucose-fructose ; sirops de riz, de betterave ou de maïs (HFCS) ; ou issus d’abeilles nourries artificiellement au sucre. Résultat : un produit sucré, pauvre en antioxydants, sans réelle valeur thérapeutique, ou délétère pour les abeilles. À éviter absolument :
– les mentions « mélange de miels UE et hors UE »,
– l’absence d’origine précise,
– les miels très bon marché,
– les miels excessivement liquides (hors exceptions naturelles comme l’acacia).
Un bon miel est souvent cristallisé, traçable, avec un terroir et parfois un apiculteur clairement identifié.

Quels miels pour quels usages ?

Miel de thym : goût intense, intéressant pour les maux de gorge.

Miel de sapin : saveur marquée, souvent utilisé pour la sphère respiratoire.

Miel de lavande : doux et floral, adoucissant.

Miel de châtaignier : goût puissant, riche en antioxydants.

Miel d’acacia : très doux, à consommer avec modération.

Miel de manuka : usage ciblé, propriétés antibactériennes reconnues.

Le miel n’est ni un aliment banal, ni un sucre anodin. C’est une substance vivante, puissante, qui mérite d’être utilisée avec respect, parcimonie et discernement. Cru, de qualité, bien choisi et bien dosé, il retrouve alors sa place, notamment en cette période hivernale : celle d’une médecine naturelle, au service du corps, et non d’un simple plaisir sucré.

La recette de la semaine : Sablés de Noël IG bas aux épices

Pour 6 personnes / préparation15 minutes / cuisson12 minutes

Ingrédients 150 gde farine de blé ou de petit épeautre (T80 ou T 110 ) / 50 g de poudre d’amande /50 g d’huile de coco ou beurre clarifié / 40 g de sirop d’érable /1 œuf / 1 cuillère à café de cannelle en poudre / 1/2 cuillère à café de gingembre en poudre /1 pincée de muscade /1 pincée de sel

Dans un saladier, mélangez la farine, la poudre d’amande, les épices et le sel.

Ajoutez l’huile de coco (ou le beurre) et travaillez le mélange pour obtenir une texture sableuse.

Incorporez l’œuf et le sirop d’érable, puis mélangez jusqu’à obtenir une pâte homogène. Si la pâte est un peu sèche, ajoutez une cuillère à soupe d’eau froide.

Formez une boule de pâte, enveloppez-la dans du film alimentaire et laissez reposer au réfrigérateur pendant 15 minutes.

Étalez la pâte sur une surface farinée sur une épaisseur d’environ 5 mm. Découpez des formes festives avec des emporte-pièces.

Disposez les sablés sur une plaque recouverte de papier cuisson.

Faites cuire dans un four préchauffé à 170 °C pendant +/-  12 minutes, jusqu’à ce qu’ils soient légèrement dorés.

Laissez refroidir avant de les manipuler et de les saupoudrer éventuellement d’un peu de cannelle ou de cacao non sucré.

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