Ils étaient plus de 200 invités à avoir répondu présents en cette journée inaugurale du 12 juillet. « Il a seulement quelques mois que nous avons souhaité cette inauguration en juillet prévue initialement en septembre. Les entreprises ont accepté de relever le défi comme elles le font depuis 2022. »Ce ne sera pas facile, mais quand même possible ». Et elles l’ont fait. Le chantier, fruit d’un long travail collectif est abouti en ce 12 juillet », félicitait Philippe Chalopin, Maire de Baugé-en-Anjou en mot d’accueil. S’en est suivie une visite du site, parfaitement orchestrée par les élus et services baugeois, par groupe de 40 personnes et sous le regard particulièrement impressionné de Stéphane Bern, le VIP de l’événement. Il ne manquait que la Ministre de la culture Rachida Dati, annoncée. Celle-ci n’a peut-être pas souhaité voler la vedette. N’oublions pas que c’est aux termes de sa réforme en 2008 que le tribunal comme beaucoup d’autres en France a été fermé. Y revenir en tant que Ministre de la Culture, aurait pu constituer un parfait exemple de soutien de l’état.
Un patrimoine majestueux préservé
Situé en cœur de bourg à proximité du Château de Baugé, le Tribunal de Baugé a été construit entre 1862 et 1866, d’après les plans de l’architecte tourangeau Léon Rohard, inspirés par le Palais de Justice de Paris. Son majestueux style néo-classique traduit l’hégémonie des Beaux-Arts sous le second Empire. Mais l’édifice souffrait de nombreuses malfaçons dès les années 1870 qui, conjuguées avec un mauvais entretien expliquent son état de dégradation. « Afin de sauvegarder ce patrimoine, il était devenu urgent de pouvoir le réhabiliter. Mais pas seulement : nous souhaitions repenser l’usage du bâtiment et en faire un nouveau lieu de vie, d’échanges et de citoyenneté », assume le maire de Baugé en Anjou, Philippe Chalopin. Et de rajouter, très fier : « Le projet de réhabilitation a été retenu dans les 18 projets emblématiques de la Mission Bern. C’est un honneur qui nous a été fait. »
Un parfait exemple
« Si j’ai adhéré dès le départ en 2020 à ce projet, c’est que c’est un parfait exemple de redonner de la vie à un patrimoine d’exception, concept qui me tient à cœur », a signifié Stéphane Bern. « Lorsqu’on m’a présenté le projet, j’ai dit « c’est cela que je veux ». Je me suis personnellement impliqué et je l’assume volontiers (…) Ici, vous avez su faire le lien entre l’histoire et la modernité.(…) On parle toujours du patrimoine pour ce qu’il coûte mais pas pour ce qu’il rapporte. Or le patrimoine crée de la cohésion, crée du lien, crée de l’attractivité touristique et donc économique. Il nous unit, il raconte notre histoire collective, il fait battre le cœur de nos territoires, il redonne de la fierté aux habitants. »
Améliorer l’action publique
La nouvelle vocation du Tribunal sera de devenir la Maison du Citoyen Connecté. Pour rappel, la ville de Baugé-en-Anjou a été la première commune de France labellisée RSO Lucie 26 000. Ce label reconnait l’engagement de la commune pour le développement durable et une volonté politique prégnante depuis des années par l’équipe municipale en place d’améliorer l’action publique ainsi que les services rendus aux administrés. « Nous aurions pu en faire une maison des associations, un musée de la justice, un musée du droit ou juste une salle de conseil municipal. Mais notre souhait, en accord avec la population baugeoise était autre. Face à la fracture numérique, l’idée d’en faire une Maison du Citoyen Connecté, véritable espace de partage, d’échange, de culture, ouvert à tous nous est apparu plus judicieux. Nous avons donc décidé d’en faire la 1ère Maison du Citoyen Connecté de Maine-et-Loire », a relaté dans son
discours le maire qui est aussi, en tant que 1er vice-président du département de Maine-et-Loire, Président d »Anjou Numérique. « Cette transformation du Tribunal en Maison du Citoyen connecté est désormais un outil pour prendre en compte l’une des parties prenantes principales de notre commune : ses habitants. »
Réinventer la citoyenneté connectée
A l’heure où les initiatives privées comme publiques se multiplient pour montrer le chemin d’un nouveau rapport entre gouvernants et gouvernés, la ville de Baugé-en-Anjou a souhaité aller vers plus de participation et de citoyenneté. C’est ainsi que pour amener les citoyens à s’intéresser plus largement à la vie locale, la commune s’est engagée très tôt dans une véritable démarche de démocratie participative. La ville fut la première en Maine-et-Loire à se doter d’une commission citoyenne, forte de 100 citoyens. « Et les outils numériques contribuent incontestablement à rendre le citoyen plus agile dans la participation », signifie Philippe Chalopin qui est aussi, au titre de 1er Vice-président du département, Président d’Anjou Numérique. « Le numérique est non seulement un outil pour rendre le citoyen acteur, mais il peut être malheureusement facteur d’isolement. L’ambition de cette nouvelle Maison du Citoyen Connecté est de faire que tous les habitants de Baugé-en-Anjou, de toute génération, participent activement à la réflexion et la construction de notre commune de demain. Avec nos partenaires dont Anjou Fibre – en charge du déploiement de la Fibre dans le Maine-et-Loire -, nos objectifs sont clairement établis : Rendre accessible aux citoyens les nouvelles technologies, le numérique ; Rendre accessible et compréhensible les politiques publiques ; Eclairer l’avis des citoyens : ouverture des données publiques, transparence, donner les moyens de comprendre le présent et d’appréhender l’avenir. »
Un espace innovant
La Maison du citoyen est un lieu de connexion avant d’être un lieu connecté. C’est un lieu convivial d’échanges et de rencontres, ouvert et accessible à tous, un espace dédié pour développer le « Faire ensemble ». « Cette Maison a vocation à partager les savoirs et les cultures en positionnant l’usager au cœur de processus à la fois d’apprentissage, de production et de diffusion des connaissances. Outre l’accueil du Conseil municipal de Baugé-en-Anjou et du conseil communautaire de Baugeois-Vallée qui se tiendront dans l’ancienne salle d’audience, c’est aussi un ensemble d’espaces aménagés high tech permettant de répondre à des besoins spécifiques de communication et dans un cadre sécurisé, dont pourront bénéficier associations et entreprises. Enfin cette Maison veut devenir un lieu de médiation ; de formation et de sensibilisation aux outils connectés », définit Samuel Guède, Adjoint à la communication de la ville de Baugé-en-Anjou.
Une fierté architecturale
« Nous sommes très fier de cette réussite sur le plan architectural : concilier le respect du patrimoine et l’art contemporain, c’était un vrai défi que nous ont confiés les élus baugeois », confiait Séverine Jeanneau, architecte du chantier, spécialisée dans le patrimoine. Elle fut tout au long de ce chantier accompagnée par Gabriel Turquet de Beauregard, architecte en chef des Bâtiments de France de Maine-et-Loire, également présent en cette journée inaugurale. « En plus, nous avons pu compter sur le professionnalisme et le savoir-faire de toutes les entreprises présentes, majoritairement des entreprises angevines ou du moins ligériennes. »
Un budget maîtrisé
Le budget global de cette Maison du Citoyen Connecté est de 8 millions d’euros (TTC), travaux extérieurs et aménagements intérieurs, et intégrant les frais d’architecte, de maîtrise d’oeuvre, bureaux d’études techniques mais aussi d’équipements multimédia. En termes de recettes, la ville a pu bénéficier de près de 45% de subventions : programme européen LEADER (55 000 €), DRAC (1.2 millions), Région Pays de la Loire (693 300 €) Conseil Départemental 49 (260 000 €), Anjou Fibre (75 000), financement participatif et mécénat (520 000 €), sans oublier la Mission Bern (500 000 €).
Relire nos articles :
– Baugé-en-Anjou. En images : Le chantier de restauration du tribunal se poursuit
– Baugé. En bref : L’histoire du tribunal
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