Beaufort-en-Anjou. Pourquoi la commune laisse-t-elle pousser l’herbe ?

La commune de Beaufort-en-Anjou a décidé de gérer ses espaces verts autrement en s’affranchissant des produits phytosanitaires et en mettant en place une fauche tardive. Objectif, préserver l’environnement grâce à un entretien adapté, même si cela implique que quelques herbes, pas si mauvaises, ne poussent ici et là.

Riche d’un patrimoine remarquable, mais minéral par nature, la commune de Beaufort-en-Anjou se veut une commune verte, de par ses aménagements et les entreprises de son territoire. Elle se définit comme « pôle végétal et ville à la campagne, Beaufort-en-Anjou associe à son patrimoine urbain une présence végétale évidente. Récompensée aux concours de l’arbre et des villes et villages fleuris, la ville se développe en harmonie avec son environnement. Les actions menées sont issues de réflexion sur l’environnement et le développement. » Depuis 2006, Beaufort-en-Anjou fait partie des communes labellisées 3 fleurs. Dans le cadre d’une démarche de développement durable, la ville de Beaufort-en-Anjou a souhaité que soient mises en place des zones de fauchage tardif. Celles-ci assurent le maintien d’un réservoir de biodiversité et respectent le cycle de vie de la nature. Les espaces concernés sont signalés par la mise en place, sur site, d’une affichette « Ici, zone de fauchage tardif ». Lancé il y a plusieurs années, ce dispositif a été complété en 2023 par un programme de préservation et de mise en valeur des arbres. En effet, dans le centre-ville, des clôtures naturelles en bois ont été posées au pied des arbres afin de protéger leurs bases du piétinement. Dans la ville, les pieds d’arbres ne sont plus tondus. « Cette action protège leurs troncs des outils mécaniques et favorise les zones refuges des animaux », précise la collectivité. En plus de participer à l’effort écologique, cette fauche tardive permet également de « réduire l’utilisation des machines, de libérer du temps et de réduire l’émission de gaz à effet de serre ». À Beaufort-en-Anjou, la période de tonte se déroule chaque année de mars à octobre. La commune voit trois avantages de la fauche tardive : « Les plantes naturelles peuvent mener leur cycle grainer et se reproduire ; la faune peut y trouver nourriture, gîte et abri pour survivre ; les insectes butineurs profitent du nectar des fleurs où la pollinisation est accrue. » Sur le territoire de Beaufort-en-Anjou, une gestion différenciée a été mise en place. Trois zones de tontes sont identifiées dans la ville. La zone 1 avec une tonte deux fois par mois avec ramassage. Elle concerne les lieux ouverts au public comme les mairies, le monument au morts, la piscine, la bibliothèque… La zone 2 avec tonte une fois par mois avec ramassage uniquement sur les premières tontes. Elle concerne les lieux très fréquentés comme les aires de jeux, les écoles, les abords de circulation des marais… Et enfin, la zone 3 avec une tonte deux fois par an avec broyage au fauchage. Elle concerne les espaces de biodiversité comme les marais et les grandes parcelles.

Zéro phyto et éco-pâturages

« L’utilisation de produits phytosanitaires est réglementée en raison du danger que ces produits représentent pour l’environnement, l’eau et la santé. Depuis plusieurs années, la ville a pour objectif de développer un cadre urbain esthétique et agréable, tout en respectant l’environnement », précise-t-elle. L’abandon de ces désherbants se traduit par de nouvelles techniques d’entretien et de jardinage plus naturelles mais plus gourmandes en temps. « Ces nouvelles techniques de désherbage nécessitent une fréquence de passage beaucoup plus élevée par rapport à l’utilisation de produits phytosanitaires ». Toutefois cela demande parfois quelques changements d’habitudes et de nos paradigmes et canon de beauté urbanistiques. En effet, exit les trottoirs et espaces décapés et aseptisés, pour la commune, « la présence d’une végétation spontanée sur les trottoirs et aux pieds des arbres n’est pas un signe de laxisme. Ces herbes ne sont pas « mauvaises » : elles sont utiles à la biodiversité et doivent retrouver leur place dans l’espace urbain. Tester les techniques alternatives au désherbage chimique implique d’accomplir une véritable révolution culturelle ! Tolérer quelques herbes, c’est protéger notre environnement. » Dans le cadre de la gestion différenciée des espaces verts et afin de poursuivre la démarche « zéro phyto » une zone éco-pâturage sur la butte du château a été mise en place en 2017. Ce mode de fonctionnement permet, contrairement à des fauches mécanisées, de favoriser la biodiversité en multipliant les espèces végétales et en créant des micro-habitats pour la faune. Cela permet ainsi de « préserver la richesse biologique des espaces verts, maintenir la vie sur des espaces vides, générateurs de lien social, favoriser un mode d’entretien non mécanisé, adapté aux besoins de la faune et de la flore, respecter l’objectif zéro-phyto, réintroduire des races ovines et caprines en voie de disparition, un gain de temps pour les équipes chargées de l’entretien. Un agent municipal passe tous les deux jours voir si les animaux sont en bonne santé. » D’ailleurs, de nouveaux locataires viennent d’élire domicile sur la butte du Château. 4 moutons Ouessant et 1 mouton Jacob sont arrivés mercredi 10 avril au matin. Ils ont naturellement pris possession des lieux dans cet espace de verdure. Ils sont présents sur le site jusqu’à l’automne, n’hésitez pas à aller les découvrir. « Surtout, ne les nourrissez pas. Un agent municipal passe régulièrement voir les animaux », prévient la commune.

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