Démission du Premier ministre Sébastien Lecornu : Les réactions de parlementaires

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a remis lundi sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée, a annoncé lundi l'Elysée dans un communiqué.
©STEPHANE MAHE / POOL / AFP

Nommé le 9 septembre, M. Lecornu était sous le feu des critiques des opposants et de la droite après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement. Son équipe ministérielle n’aura donc duré qu’une douzaine d’heures. M. Lecornu, qui restera comme le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, devait prononcer mardi sa déclaration de politique générale à l’Assemblée et donner à cette occasion ses grandes orientations budgétaires. Sa démission plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis plusieurs décennies, et place Emmanuel Macron en première ligne, alors que fleurissent des appels à une nouvelle dissolution, voire à une démission du chef de l’Etat. Le pays a connu cinq Premiers ministres depuis la réélection d’Emmanuel Macron en mai 2022. La désignation de M. Lecornu, ministre des Armées proche d’Emmanuel Macron, avait déjà suscité la réprobation de la gauche et du Rassemblement national, qui n’ont cessé de brandir la menace d’une censure rapide à moins d’une rupture claire dans la politique menée. Mais M. Lecornu a également dû faire face à une fronde à l’intérieur même de sa fragile coalition gouvernementale. Les Républicains ont fait monter la pression ces derniers jours en conditionnant leur participation à des engagements supplémentaires du Premier ministre, notamment sur l’immigration. Ils exigeaient également d’avoir un tiers des postes ministériels. Le dévoilement de son équipe dimanche soir, qui fait la part belle aux reconductions et signe le retour au gouvernement de l’ancien ministre de l’Economie Bruno Le Maire, tenu pour responsable de la situation budgétaire, a achevé d’enflammer la situation. Jusqu’à pousser M. Lecornu à la démission lundi matin.

« Ni destitution, ni dissolution » pour le sénateur Blanc qui veut un centre-gauche fort

Grégory Blanc, sénateur Place Publique de Maine-et-Loire et conseiller départemental, appelle le centre à la « responsabilité pour éviter le chaos : ni destitution, ni dissolution, mais construire une majorité stable entre la gauche et le centre. » Il commente cette démission dans un communiqué : « Une nouvelle fois depuis 2024, le pouvoir s’effondre, faute d’être clair en son sein et du fait de son refus de tendre la main. Dans ce contexte, la droite Retailleau-Wauquiez fait le choix de déstabiliser encore plus nos institutions, démontrant l’impasse que constitue pour la Macronie la recherche d’une majorité avec la droite extrême. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre solution que de construire une majorité stable représentative du Front Républicain, seul vainqueur des dernières élections. La Macronie doit sortir de son somnambulisme et saisir la main tendue par la gauche de gouvernement, afin d’éviter d’ajouter de la crise à la crise. »

« Le macronisme est dévastateur pour la France »

Anne-Laure Blin, Députée Les Républicains de Maine-et-Loire (Saumur-Nord) commente : « Les 3 pages d’une pseudo lettre « feuille de route » gouvernementale envoyées hier matin ne marquaient aucun engagement clair sur les priorités des prochaines semaines.  Rien ne démontrait la réelle volonté d’avancer sur les questions qui sont fondamentales pour les Français : la sécurité du quotidien, la valorisation du travail et la fin de l’assistanat, la lutte contre l’immigration et la nécessaire réduction des déficits. Non, rien ne le démontrait. Les conditions clairement n’étaient pas réunies. Aucun gage ne nous avait été donné. Alors même que depuis plusieurs semaines, notamment avec les députés Droite Républicaine, nous portions la ligne d’un contrat gouvernemental clair, écrit noir sur blanc. A peine quelques heures plus tard, la composition du nouvel attelage gouvernemental dévoilait au grand jour la volonté finalement d’amplifier les équipes macronistes et pire de « continuer bon gré mal gré ». Sans rupture aucune. Et ce matin, quelques heures après la démission de l’éphémère dernier gouvernement, je suis fière d’avoir dit les choses, d’avoir tenu ma ligne et ma cohérence. Le macronisme est dévastateur pour la France. Les « en même temps », les Mozart de la finance, les champions du déficit, les laxistes de l’immigration et de la sécurité ont non seulement mené la France vers les abîmes mais aussi ont conduit à une évidente perte de repères. Je n’ai jamais été sourde et aveugle. La droite doit continuer plus que jamais sur le chemin du courage et du panache. Et parce que les Français sont clairvoyants et que nous n’avons plus une minute à perdre, il faut très vite leur donner la possibilité d’envoyer un signal fort sur leurs priorités pour l’avenir en multipliant les référendums et en respectant leurs choix. Car ce n’est que du peuple que la planche de salut viendra pour la France. »

Avec AFP

 

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?