Édito du Kiosque : Le vent des moulins

Les budgets de la Culture et du Sport sont les grands sacrifiés du régime austère proposé par le gouvernement. Le bien-être et la cohésion sociale de notre société sont menacés.
©AFP

« Sur le marché qui s’éveille, viennent danser les couleurs (…), et ça grouille et ça vit dans cette vieille rue de Paris », rue Lepic. La célèbre, érigée en « col » de la butte Montmartre escaladé par les coureurs pour l’apothéose du Tour de France, un an après la grande première proposée par les J.O. Un an après, toujours dans la ferveur, la liesse exubérante d’un public compact, douché par la pluie, mais régalé par les prouesses, le sacré cœur des artistes livrés sans retenue aux pavés mouillés de leurs exploits. Paris est magique, la France est belle, dans l’œil sublimé des caméras relayant le frisson aux quatre coins du monde. L’an passé, notre douce nation s’est sublimée dans l’osmose du sport et de la culture, dans les valeurs universelles qui unissent, transcendent par-delà toutes les différences, les mœurs et les coutumes. Autour, simplement, du bonheur et du plaisir de partager, de vivre ensemble. Le sport et la culture sont les vecteurs capitaux du bien-être social et de la cohésion de nos sociétés éreintées par le repli silencieux, l’exclusion et l’individualisme.

Le vent du bonheur

Pourtant, nos dirigeants politiques ont fait le choix incompréhensible de raboter de façon drastique les budgets de ces deux ministères. Par confort, par aise et bassesse, pour prélever des milliards. Économies forcées par leurs incompétences solidaires et durables, à puiser dans les poches de portefeuilles échappant aux risques majeurs, aux lignes rouges signifiant la chute accélérée du gouvernement. Que la 101ᵉ édition du Critérium du Ballon d’Alsace, l’A.S Trizac ou le Montreuil Football Club, que les « Nuits de Fourvière » ou les « Heures musicales de Cunault » disparaissent ne perturbe guère le sommeil des attentistes assoiffés de censure. Aussi différents, équivoques ou sincères soient-ils. Personne ne mène courageusement bataille pour sauver ces piliers de l’éducation, fondements de notre société pour les générations futures. Les « Tours » passent sous les moulins, de Montmartre à Saumur, leurs ailes protègent les amoureux de la vie, dans le vent d’un été qui commande encore au bonheur. Ce sont les vacances !

Georges Chabrier

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