Edito du Kiosque : Une lueur dans la nuit

Derrière l’horreur se cache parfois l’espoir. Renad, une enfant de 10 ans a trouvé la recette. Elle mitonne les colis de guerre pour redonner goût aux enfants de Gaza. Son sourire innocent et essentiel perce dans l’épais brouillard du conflit.
Source : Instagram @renadfromgaza

Notre Loire, nos arbres et nos pierres flottent dans un brouillard durable acculant nos regards dans une vaine recherche de soleil clandestin. Il fait moche, ça dure et chaque jour, dès potron-minet, Monsieur météo, le nôtre, s’en remet à Zeus, à sa générosité, pour ne pas nous annoncer le pire, le tonnerre, les éclairs, la foudre, l’effondrement du ciel sur nos vulnérables têtes. Le meilleur reviendra. Patience, contentons-nous sobrement d’exalter nos chairs meurtries de quelques grâces spirituelles distillées entre les gouttes, de l’atmosphère ambiante. Soit. Il faut résolument chiner pour distinguer dans le tamis de nos quotidiens quelques raisons d’exulter, de s’évader sur les sentes éloignées des gros titres, rouleaux compresseurs qui concassent nos esprits. Mais, à observer, fortuitement, derrière l’horreur se cache parfois l’espoir, la flamme déroutante d’une inspiration ingénue, altruiste. Une luisance fugace distinguée sous les ruines et les bombardements, agitée par la douce innocence d’un bras armé de bienveillance.

Ce petit pas avant

Ainsi, Renad, petite Gazaouite de 10 ans, s’est hasardée à oublier sa guerre. Filmée par sa grande sœur, elle s’est mise en scène pour sublimer les goûts et les saveurs des colis alimentaires distribués pour la survie des populations. Malgré les soubresauts des réseaux, elle a diffusé ses vidéos, son sourire et son ardeur, pour sensibiliser en quelques mois des centaines de milliers d’abonnés. Elle est désormais ambassadrice de Human Concern International, organisme de bienfaisance international œuvrant pour éradiquer la pauvreté, et distribue des repas, de l’apaisement provisoire aux enfants de Gaza. De l’espoir, ce petit pas avant que Renad et sa communauté enjambent pour prolonger leur vie hors de l’épais brouillard stagnant sur leur destin. Le meilleur viendra pour peu que le tonnerre, les éclairs et la foudre se déchaînent sur les endurcis féroces et malveillants tentés par l’extinction des clarines de Palestine. La perfidie retourne volontiers sur son auteur.

Georges Chabrier

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