Histoire locale. Julie d’Antain, 36e et dernière abbesse de Fontevraud

Dans le cadre de son projet A tout Volée qui consiste à recréer les cloches de l'Abbaye de Fontevraud, une nouvelle cloche décorée par l'article Vincent Olinet vient d'être créée. Celle-ci se prénomme Julie. Julie-Sophie-Gilette de Pardaillan de Gondrin d’Antin (1725-1797) sera la dernière et 36ème abbesse de Fontevraud, de 1765 à 1792. Elle est aussi l’arrière-petite fille de madame de Montespan (favorite de Louis XIV).

Elle est née à Paris, le 2 avril 1725. Elle est issue de la très haute noblesse. Son père, surintendant des bâtiments du roi, est aussi gouverneur de l’Orléanais. Elle passe quasiment toute sa vie à l’Abbaye royale de Fontevraud, puisqu’elle y entre dès l’âge de 2 ans, confiée par ses parents à sa tante Louise Françoise de Rochechouart, qui dirige alors l’abbaye. Elle quitte cette enceinte à 14 ans, pour assister, à la cour de Versailles, au mariage de la fille ainée de Louis XV. Confrontée au monde qui la heurte, elle choisit alors d’assumer son avenir de moniale. A 16 ans, elle devient novice. Peu à peu, elle gravit tous les échelons de la hiérarchie monastique. Tour à tour maitresse des novices, institutrice d’une des filles de Louis XV envoyées à l’abbaye, puis grande prieure, elle prend finalement possession de sa dignité d’abbesse en 1765, à 40 ans. L’abbaye n’a jamais été aussi riche malgré la crise des vocations. Toutes catégories confondues, l’abbaye mère accueille encore 120 religieuses et une vingtaine de moines. En 1786, l’abbesse s’illustre dans les derniers aménagements urbanistiques de « la cour du dehors », à l’image du logis, du Porche ou de la Fannerie, anciennes écuries aujourd’hui transformées en musée d’Art moderne. En novembre 1789, les biens du Clergé sont déclarés propriété nationale. Plus tard, les vœux monastiques sont supprimés. En France, ce sont alors près de 100 000 religieuses et religieux qui ne sont pas rattachés à une paroisse. La légende raconte que l’abbesse s’enfuit, déguisée en paysanne, par les souterrains de l’abbaye. Avant son départ, elle aurait offert sa bague de bénédiction constituée d’un anneau d’or serti d’une agate au fils de son administrateur. Ayant quitté l’abbaye le 25 septembre 1792, Julie d’Antin décède à Paris, 5 ans plus tard, à l’âge de 72 ans.

Pour aller plus loin : Relire notre article sur la création de la nouvelle cloche sur ce lien : https://www.le-kiosque.org/abbaye-de-fontevraud-une-nouvelle-cloche-voit-le-jour/.

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