Histoire locale. La Ménitré, une jeune commune entre Loire et Vallée et entre Saumur et Angers

Pour ce nouveau volet de l’histoire locale, direction les bords de Loire à la frontière entre les terres saumuroises et les terres angevines à La Ménitré. Une commune étonnement récente comme ne le laisse absolument pas présager son riche patrimoine.

La Ménitré est en réalité une commune relativement récente puisqu’elle est née en 1824. Elle est issue de la réunion de plusieurs hameaux répartis en trois communes voisines. Ainsi, « La Ménitré se dote d’un urbanisme monumental peu habituel pour un village rural angevin, qui cohabite avec un habitat ancien de qualité dont le manoir Jeanne de Laval est le représentant le plus remarquable », peut-on lire sur le site de la ville qui retrace son histoire. Un urbanisme étonnant qui démontre la volonté d’entrer dans la modernité économique du XIXe siècle, à cheval entre la Loire et la vallée. L’initiative en revient à un jeune instituteur et secrétaire de mairie, Joseph Pessard : « En 1825, celui-ci conçoit un urbanisme peu commun pour les villages des bords de Loire : construire le centre du village autour de deux pôles, l’église et la mairie, suivant un plan orthogonal. Il est assisté dans son projet par un architecte angevin de renom à l’époque, Jacques-Louis François dit François-Villers. Le chemin historique venant de Beaufort-Loire devient ainsi l’axe autour duquel s’articulent des deux pôles distants de 125 mètres. L’église sera terminée en 1837 et en face la mairie inaugurée en 1870. » La Ménitré est donc dotée malgré tout d’un patrimoine riche.

La mairie

Jusqu’en 1864, la mairie n’est qu’une simple chambre prise sur l’école de garçon. Depuis un demi-siècle, la commune de La Ménitré s’est dotée de tous les édifices et établissements qui lui sont nécessaires tels que l’église, le presbytère, les écoles de garçons et de filles, la salle d’asile (aujourd’hui l’école maternelle). Il ne lui manque donc plus qu’une mairie. En 1864, le moment est venu pour la commune de posséder une mairie convenable, qu’elle pourra construire grâce aux ressources dont elle dispose. Elle sera belle, grande et bien située, comme l’avaient prévu les élus et les urbanistes de l’époque, conseillés par Joseph Pessard, instituteur et secrétaire de mairie. Quant à l’emplacement choisi pour la construction de la mairie, il semble évident que celle-ci s’impose au levant face à l’église à l’autre extrémité de la place. René Pelé, maire de La Ménitré, soumet donc cette proposition au Conseil municipal du 17 mai 1864 qui l’approuve à l’unanimité. Une somme de 12 000 francs Or est allouée sur le budget de 1864 pour l’exécution du projet. En 1866 débute la construction de la mairie dessinée par Louis-François Dainville. Les travaux s’achèvent le 11 mai 1869. M. Bodin sculptera les ornements de la façade et les jardins seront réalisés par M. Guérif.

L’église Saint-Jean-Baptiste

Avant 1789, les seules messes célébrées à La Ménitré l’étaient dans la chapelle du Manoir, par les prêtres des Rosiers-sur-Loire. Cette chapelle est bien entendu fermée pendant la Révolution. La paroisse de La Ménitré est officiellement établie le 5 mars 1803 par Monseigneur Montault, évêque d’Angers. La Ménitré est érigée en commune sous la Restauration par l’article 9 de la loi du 21 juillet 1824, promulguée par le roi Charles X. La vieille église existe toujours. Promise aux démolisseurs après la mise en service de la nouvelle église, le maire André Pelé, qui habite tout près, la rachète. Il l’utilise en grange. Elle servira aussi d’écurie. En juin 1856, les levées cèdent. L’inondation abîme encore le vieil édifice. En 1904, elle revient dans le giron communal, par legs d’André Pelé, fils de René qui fût lui aussi maire de La Ménitré. La nouvelle église présente la particularité d’être édifiée parallèlement à La Loire. Toutes les autres églises de l’époque ont été construites perpendiculairement au fleuve. Conçue selon le schéma palladien (Palladio, architecte de la Renaissance 1508-1580) et d’inspiration antique, elle est totalement symétrique et de proportions harmonieuses. Le décor est sobre et met en valeur le volume architectural. En façade, un porche ionique surmonté d’un clocher carré à lanternon.

Moulin de la Vierge et moulin du Goislard

Le moulin de la Vierge fut construit en 1839 par M. Chauveau-Doublard sur la parcelle du Pignon Blanc. C’est un moulin pivot surélevé par un rez-de-chaussée et un étage pour mieux prendre le vent d’ouest dominant. En 1856, lors de la grande inondation, le grain et la farine montés à l’étage furent sauvés. Ce moulin qui se voyait de loin s’arrête de fonctionner en 1901. Une minoterie industrielle construite à Saint-Mathurin-sur-Loire le supplante. Mademoiselle Adèle Chauveau, dernière héritière, en entrant chez les sœurs hospitalières à Beaufort-en-Vallée, fait don du bâtiment à la cour Saint-Laud d’Angers en janvier 1906. Le 18 mai 1906, Marie Meignan est guérie miraculeusement à Lourdes. Elle habite tout près du moulin. En juillet 1908, elle revient d’un pèlerinage à Lourdes et fait don d’une statue de la Vierge de 2,4 mètres de haut et pesant 1 500 kg. La statue est montée à dos d’homme en haut du pivot du moulin le 22 octobre 1908. Elle est solennellement bénie le 25 octobre par Monseigneur Pessard, vicaire général du diocèse d’Angers.

C’est en 1977 que le moulin du Goislard apparut. Ce moulin, alors implanté sur la commune de Saint-Mathurin-sur-Loire, à quelques centaines de mètres de sa situation actuelle a été acheté par la société Vilmorin pour être transféré devant l’entrée de l’usine. Le transfert ne s’est pas fait dans la facilité, puisque le moulin s’est écroulé après quelques mètres. Ce moulin à pivot fut reconstruit à l’identique.

Manoir Jeanne de Laval

L’élégant manoir, de son vrai nom « Grenier-aux-Rentes », date du 15e siècle. Ce manoir voulu par le Roi René fut construit spécialement pour sa seconde épouse Jeanne de Laval, d’où son nom. En 1824, ce fut le lieu que choisit la nouvelle municipalité pour son installation avant de construire la mairie telle que nous la connaissons actuellement. Elle fut inaugurée en 1870 et le manoir abandonné. Le manoir connut plusieurs locataires qui transformèrent ce domaine en réserve de graines. L’entreprise Vilmorin-Mikado est l’actuel propriétaire du manoir. Les établissements Vilmorin en avaient fait l’acquisition en 1972.

Sources : https://www.lamenitre.fr/Histoire.html et « La Ménitré, une histoire entre Loire et vallée ».

Commentaires 1

  1. Desagnat Françoise says:

    Pour fêter le bicentenaire, des projets se font jour.

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