Ils, elles sont passé(e)s par Saumur. Chronique de Gino Blandin : Jean-Etienne de Cigongne « Le député négociant »

Cette rubrique bimensuelle, orchestrée par Gino Blandin, auteur saumurois et ancien président de la Société des Lettres de Saumur, se propose de brosser le portrait des personnalités qui, au fil du temps, sont venues à Saumur au cours de leur existence. Aujourd’hui, Jean-Etienne de Cigongne « Le député négociant » (1731 - 1813).
Jean Etienne de Cigongne, Secrétaire greffier du point d'honneur député de la commune de Saumur - Gallica – Labadye, Charles Toussaint – 1790

Jean Etienne de Cigongne est né à Nantes le 8 juillet 1731. Ses parents sont des bourgeois qui, à la veille de la Révolution, font des affaires dans le commerce du grain. Ils ont dix enfants. Monsieur de Cigongne père est maitre apothicaire. Durant un temps, il est également capitaine d’une compagnie de la milice bourgeoise de Nantes.

Négociant établi à Saumur, en 1761, Jean Etienne épouse Jeanne Maupassant. Celle-ci appartient à la riche famille des Maupassant-la-Croix. Une de ses sœurs a épousé Maurice Brizard qui sera plusieurs fois maire de Saumur. Le couple aura cinq enfants.

En 1772, Cigongne devient greffier du Tribunal. Député des négociants à l’Assemblée des habitants de Saumur en 1789, puis électeur à l’Assemblée primaire et signataire du cahier de doléances, il est élu pour le Tiers Etat, avec Maurice Brizard, à l’Assemblée Constituante. Ils signent tous deux le serment du jeu de Paume le 20 juin 1789 qui met fin à l’Ancien régime.

Cigongne participe activement aux travaux de l’Assemblée Nationale. Négociant, il connaît mieux que quiconque les problèmes d’approvisionnement des céréales. Il est favorable à la suppression de la Gabelle.

Lors de son passage à l’Assemblée Constituante, Jean Etienne de Cigongne est un ardent combattant en faveur de la création d’un département dont Saumur aurait été la préfecture, mais le projet échoue. Le 14 janvier 1790, l’Assemblée Nationale décrète que « Saumur et le Saumurois feront partie du département de l’Anjou ».

C’est en tant que député qu’il réceptionne, au cours d’une manifestation solennelle, la pierre de la Bastille offerte par Aubin Bonnemère, un des participants à la prise de la forteresse. Cette pierre sera scellée plus tard dans la façade de la partie médiévale de l’Hôtel-de-ville, où l’on peut toujours la voir.

Elu maire de Saumur par une assemblée d’habitants en 1791, il refuse la charge afin de se consacrer à ses affaires qu’une année passée à Paris a passablement dérangées.

Il est pourtant élu à la Convention Nationale après la chute de Robespierre, le 9 thermidor an II. Il combat vigoureusement Carrier le « missionnaire de la Terreur ». Réputé pour sa modération, Jean Etienne de Cigongne devient Président du Tribunal de Commerce de Saumur, de l’Administration cantonale sous le Directoire et du Conseil d’arrondissement en l’an VIII.

Il s’éteint en 1813 à Paris à l’âge de 81 ans.

La famille Cigongne habitait au n° 4 de la place aujourd’hui appelée Port-Cigongne, sur l’île d’Offard.

Bibliographie : PORT Célestin, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine & Loire, Siraudeau, Angers, 1965

 

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