Philippe Enault de Barbaucannes est baptisé le 7 juillet 1652 sur les fonts baptismaux de l’église Saint Aubin de Trèves à quelques lieues de Saumur.
Chirurgien de métier, en 1676, on trouve ce personnage de l’autre côté de l’Atlantique, en « Nouvelle France ». Il entre au service d’un certain Nicolas Denys, explorateur français, marchand et industriel de la pêche. Pour Louis XIV, il est également gouverneur et lieutenant général, propriétaire d’une partie de l’Acadie et du Canada. A cette époque, il faut entendre par « Canada » quasiment toute la côte Est des Etats-Unis, de l’Acadie jusqu’à la Louisiane.
Philippe Enault construit une maison à l’embouchure de la rivière Népisiguit, à Bathurst dans le Nouveau-Brunswick. Certes, il pratique toujours le métier de chirurgien, mais il se lance aussi dans les affaires. Il embauche des employés et pratique le commerce des fourrures avec les autochtones Mi’kmaq. Pour moudre son blé, il construit un moulin à farine et se lance dans l’élevage. En 1679, Philippe Enault épouse une Mi’kmaq. De cette union, naîtront plusieurs enfants.
Le roi Louis XIV lui accorde une concession à l’embouchure de la rivière Népisiguit en 1689. Dans ces nouveaux territoires lointains, les conflits sont fréquents. Le monarque français distribue des concessions dont il ignore et la position et la nature. Ainsi, il accorde à Jean Godin un territoire englobant les terres de Philippe Enault. Puis Godin cède sa concession à Nicolas Denys qui demande à Enault d’évacuer ses terres. Ils aboutiront à un accord : Enault devra payer 100 sols tous les deux ans à Denys.
Plus tard, Philippe Enault voit sa concession de Népisiguit transformée en seigneurerie. Ce titre est confirmé par le Conseil souverain en 1703, mais Philippe ne s’établit pas à Pokemouche et d’autres marchands en profitent pour chasser sur ses terres.
On sait le personnage encore de ce monde en 1708, mais on ne détient aucune information sur ses dernières années. On pense qu’à sa mort, ses enfants abandonnent ses possessions et retournent vivre avec les Mi’kmaq. Avec le temps les droits de propriété de Philippe Enault de Barbaucannes s’éteignent.
Célestin Port ne mentionne pas ce personnage dans son dictionnaire. Toutefois, il note que les fiefs du nom de La barbacane qui relevaient de Trèves appartenaient du XIVe au XVIIIe siècles à la famille de Maillé. Aujourd’hui, à Trèves, il y a une « rue de la Barbacanne ». Il y a fort à parier qu’il s’agit d’un vieux souvenir de la famille de Philippe Enault.
Bibliographie : MAC BEATH George, Énault (Esnault, Hénaut) de Barbaucannes (Barbocant), Philippe, dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, (1701-1740), Université Laval/University of Toronto, 1969-2025
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