L’Assemblée a renversé ce lundi François Bayrou, qui a échoué à obtenir la confiance des députés. Les regards sont désormais tournés vers Emmanuel Macron, qui nommera un nouveau Premier ministre « dans les tout prochains jours », en dépit des appels à la dissolution ou à sa démission. Une demi-heure après le vote, l’Elysée a fait savoir qu’Emmanuel Macron recevrait ce mardi le chef du gouvernement pour « accepter la démission de son gouvernement ». Quant à François Bayrou, il souhaite « une passation la plus fluide possible pour que très rapidement, la prochaine équipe puisse se mettre au travail », a expliqué Matignon. Des réponses, indirectes, à ceux qui réclament le départ du chef de l’Etat ou une dissolution. Plus tôt dans l’après-midi, François Bayrou avait défendu devant les députés son diagnostic sur l’état des finances publiques, qui engage « le pronostic vital » du pays, selon lui. Sans conjurer le sort promis depuis quinze jours. Au terme d’un débat marqué par un sévère réquisitoire des oppositions, seuls 194 députés (macronistes, MoDem, Horizons et Républicains) ont voté pur la confiance. Largement insuffisant face aux 364 voix conjuguées de ses opposants, allant du Rassemblement national à La France insoumise. Plus dommageable pour la coalition gouvernementale, 27 députés LR ont voté pour la confiance mais 13 ont voté contre, et 9 se sont abstenus. Et si le résultat était attendu, il n’en reste pas moins historique: François Bayrou devient le Premier chef de gouvernement de la Ve République à échouer sur tel vote de confiance qu’il n’était pas obligé de solliciter, moins d’un an après la censure du gouvernement de Michel Barnier. Plusieurs « pots de départ » ont été organisés en France, notamment à Saumur, pour fêter la future démission du M. Bayrou. Les tractations pour remplacer le patron du MoDem sont déjà bien entamées, pressées par l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations « Bloquons tout » le 10 septembre, syndicales le 18, ou la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française.
Les sénateurs Emmanuel Capus et Corinne Bourcier alertent sur la gravité de la situation
Pour les deux sénateurs de Maine-et-Loire, du groupe Les Indépendants – République et Territoires, « ce scénario, jusqu’alors redouté, aggrave la crise politique que traverse notre pays, à seulement quelques semaines du débat sur les budgets pour 2026. » Les sénateurs de Maine-et-Loire expriment une vive inquiétude face à cette instabilité politique et à la dégradation des finances publiques, faisant peser une pression importante sur l’avenir économique de la France et des
Français. Le Sénateur Emmanuel Capus réagit : « Ce rejet intervient dans un climat déjà tendu, marqué par une dette publique record : au premier trimestre 2025, elle s’élève à 3 345,4 milliards d’euros, soit 113,9 % du PIB. Ce vote de l’Assemblée nationale était probable, dès lors que les extrêmes ont choisi une alliance contre-nature, avec la complicité de la gauche, précipitant ainsi la chute du gouvernement. Par calcul politicien, ils ont choisi l’irresponsabilité, préférant le chaos à l’intérêt national. En agissant ainsi, ils fragilisent nos institutions et plongent la France dans une instabilité à la fois politique et économique. Je refuse cette logique de destruction. Nous continuons d’appeler à une entente large, un rassemblement autour de priorités concrètes et partagées. Nous n’avons plus le luxe de céder aux calculs partisans alors que nos finances publiques sont au bord de la rupture. » La Sénatrice Corinne Bourcier estime quant à elle : « En unissant leurs voix, le RN, la gauche et l’extrême gauche ont choisi l’affaiblissement de l’État plutôt que la défense des Français. Ils ont préféré le calcul politicien au constat dressé par le Gouvernement : nos finances publiques vont mal. Cette décision aura des conséquences directes à l’approche des débats budgétaires ; elle fragilise nos entreprises, met en danger les Français et retarde les investissements nécessaires à notre économie. Nous devons au contraire construire des compromis solides, dépasser nos clivages et remettre la France sur une trajectoire de sérieux budgétaire. L’heure n’est pas à l’affrontement idéologique, mais à la responsabilité collective. »
Vote de confiance : pour la députée Anne-Laure Blin, « c’est non »
« La confiance, elle ne se décrète pas. Elle se gagne et se mérite. Elle se mérite par des actes, par des preuves concrètes, par une volonté claire d’agir – et d’agir sans calcul, sans intérêt personnel. Alors très concrètement. Est-ce que les 9 derniers mois écoulés permettent de répondre positivement à cette question simple : Faites-vous confiance au Premier ministre pour conduire la politique de France ? Pour moi, c’est non. Je ne fais pas partie de ceux qui se servent et vont se servir d’agit-prop pour saper nos fondations ou attiser le chaos. Il faudra faire preuve d’autorité à leur égard. Comme beaucoup de Français, je suis de ceux qui veulent une vision. Une vision courageuse. Une vision assumée. Une vision de droite, au service de la France. Une droite de vérité. Une droite d’action. Une droite de résultats. Oui, la France est dans l’impasse. Et je le dis d’autant que dès mon arrivée en 2020, à l’occasion du 1er budget que j’ai eu à examiner,
j’ai écrit pour expliquer mon vote : « Je ne peux pas voter ce budget (celui de 2021)… trop de dépenses de fonctionnement, sans financements, sans contreparties. » Et quatre ans plus tard ? Rien n’a changé. Pire : la situation s’est encore dégradée. Alors non, je ne peux pas accorder ma confiance aux mêmes qui ont créé la situation dans laquelle nous sommes. Je ne peux pas accorder ma confiance à un gouvernement qui ne connaît qu’un seul réflexe : augmenter les impôts, jamais faire d’économies. Je ne peux pas accorder ma confiance à un gouvernement qui stigmatise et culpabilise toujours les mêmes : ceux qui tiennent notre pays debout. Je ne peux pas accorder ma confiance à un gouvernement qui se laisse dicter ses décisions par une technocratie hors sol, au détriment de la France qui travaille. Je ne peux pas accorder ma confiance à un gouvernement qui a refusé d’entendre nos propositions pour trouver 40 milliards d’économies – sur la fraude, les abus, la bureaucratie, l’immigration incontrôlée, l’assistanat. Nous n’avons plus de gouvernement. Mais nous avons une France résolue. Une France qui saura se relever si elle s’en donne les moyens. Alors, retroussons-nous les manches. Bâtissons un programme de droite qui conduira la France sur le chemin du redressement. J’aime mon pays. Je me bats pour lui. Et je me bats pour Vous. C’est ma conviction, c’est mon engagement, c’est mon devoir. Je n’ai pas l’intention de lâcher. »
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