Depuis 2017, les communautés de communes du Thouarsais et du Pays Loudunais ont engagé une démarche de réflexion autour de l’aménagement et du développement du secteur de la Dive, cette rivière qui traverse les territoires, les départements et les régions, à savoir les Deux-Sèvres, la Vienne en Nouvelle-Aquitaine et le Maine-et-Loire en Pays de la Loire. D’une longueur de 73km, ce cours d’eau dispose également d’une partie canalisée au 18e siècle. Si quelques mises en tourisme ont eu lieu ponctuellement et quelques sites sont visitables à proximité, la Dive reste globalement méconnue du grand public et sans identité forte. En 2021, l’agglomération Saumur Val de Loire a rejoint ses voisins du sud pour s’allier à cette réflexion. Les trois collectivités ont alors fait appel aux cabinets d’études MDP Consulting et Indigo pour lancer une étude de faisabilité et créer des scénarii chiffrés de développement touristique. En 2023, ces deux cabinets ont réalisé des visites sur les terrains, des concertations avec les élus, les producteurs et les professionnels du tourisme sur le bassin de la Dive.
Les 3 scenarii
Ce jeudi 10 octobre 2024, les bureaux d’études ont présenté aux professionnels du secteur, en présence des élus, les 3 scenarii proposés pour développer le tourisme sur la Dive. Plus que trois propositions différentes, celles-ci se veulent plus comme trois niveaux d’aménagement et d’investissement. Le premier scenario propose de centrer les efforts sur la clientèle de proximité. Il comprend notamment la création d’une zone nautique et ludique sur le site du Pont de la Reine Blanche à Curçay-sur-Dive dans la Vienne. Il prévoit aussi le développement et l’identification de l’itinérance pédestre, vélo et équestre à la fois le long du canal, mais aussi aux alentours en s’appuyant sur les chemins et itinéraires déjà existants. L’idée est donc de réaménager les passages les moins adaptés et de recréer de la signalétique. Enfin, il prévoit la création d’un événement autour de la Dive. Le tout pour un budget global d’environ 3.5 millions d’euros. Le deuxième scenario reprend la même base mais va un peu plus loin en créant des balades nautiques (pour canoës, paddles, et petit bateaux électriques) sur 5km entre le pont de la Reine Blanche et Pas-de-Jeu. Il prend également en compte des études de faisabilité pour la mise en tourisme de 5 sites majeurs sur le territoire. L’aménagement de l’itinérance et du cyclotourisme se veulent également plus poussés dans ce scenario qui représente un budget de 6.6 millions d’euros. Enfin, la dernière proposition, beaucoup plus ambitieuse, veut faire de la dive une véritable destination touristique nature, à plus grande échelle. Pour ce faire, en plus des éléments précités, le scenario envisage d’autres balades nautiques, notamment en direction de la confluence entre la Dive et le Thouet à Saint-Just-sur-Dive, et de l’itinérance plus importante. Ce dernier nécessite un budget de 24 millions d’euros selon les projections.
Quelle organisation ?
La gouvernance de ce dispositif d’aménagement touristique de la Dive se fera avec la création d’un comité d’itinérance et d’animation de la Dive (CIAD) avec la présence des trois intercommunalités et avec une présidence tournantes tous les deux ans. La première présidence sera assurée par Joël Dazas, président de la communauté de communes du Pays Loudunais. « Les investissements seront partagés par les EPCI en fonction du positionnement des travaux sur les collectivités », explique-t-il. Forts de cette analyse, les élus mettront en place un programme d’action. A court terme, il prévoit la mise en place de cette gouvernance et la création d’un événementiel pour faire connaitre la Dive à la population locale. A moyen terme (dans les 5 ans), ils comptent créer un réseau d’itinérance (pédestre, cyclable, équestre), améliorer les espaces de pique-nique sur le site du Pont de la Reine Blanche, et définir une image marketing. A long terme (environ 10 ans), les élus envisageront le développement de la filière nautique. « On peut commencer à réaliser des choses et aller plus loin ensuite. Ce projet est réaliste, mais dépend de l’ambition que l’on veut pour nos territoires. Nous sommes dans quelque chose que l’on sait faire, que l’on est en capacité de financer, surtout si l’on réparti la charge et que l’on compte sur des aides des Régions, Départements, de l’Europe et de l’Etat qui est par ailleurs propriétaire des ouvrages et du canal », estime Bernard Paineau, président de communauté de communes du Thouarsais.
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