La France cherche un budget. Nul ne peut encore l’ignorer, et nos élus en charge de l’ouvrage louvoient dans de spécieuses postures pour expliquer qu’il faut tantôt augmenter les recettes, tantôt baisser les dépenses. A l’unisson, ils se fourvoient dans un concours Lépine d’innovations clientélistes dictées par les prochaines échéances électorales, les municipales et la présidentielle. Qu’importe le fond, l’heure est au « speed dating » pour séduire et ménager une liaison sentimentale en corrélation avec des patientèles incommodées et souffreteuses. Il faudrait donc que l’Etat gagne plus, pendant que les profiteurs, les tricheurs, tous ceux qui coûtent cher gagnent moins ! Il suffirait donc que les nantis, milliardaires, retraités… garçons de café mettent la main au portefeuille et, qu’à l’inverse, se vide le gousset des fraudeurs en tous genres, du RSA, de la sécu, des paradis fiscaux, de France ou de Navarre. On entend tout et n’importe quoi, sauf l’expression de l’essentiel, du tabou, de l’impérieuse nécessité de réformer en profondeur l’Etat. Une initiative bien trop périlleuse pour le microcosme politique solidaire de ses pairs, inféodés, reclassés dans le confort de comités Théodule, dans les strates épaisses de certaines collectivités territoriales. « Sans qu’on ne s’en rende compte, on a dérivé vers un système kafkaïen », a expliqué Jean-Louis Borloo. « Le problème, c’est qu’on s’est habitués à la folie de notre organisation » a-t-il expliqué appelant au sursaut, à l’écriture d’une nouvelle « épopée commune ».
Oh, la belle vie
A priori, ce n’est pas pour demain ! Aucun téméraire ne lèvera la main pour s’emparer de ce dossier sensible, de longue haleine. Hors de vigueur d’un post, d’un tweet, de formules chocs associées au pouls de populations sanguines. « Face à un grand problème, c’est l’indifférence et l’apathie qui font problème. » Les Français sont unanimes à pester contre les ultras riches, les resquilleurs, pour autant, il devient indécent de ne pas les concerner dans un dessein plus volontaire, à hauteur des enjeux de demain. Loin de toutes les spéculations de « ceux qui ne s’occupent point du lointain avenir. Gagner d’abord, marcher sur un chemin pavé d’argent, et l’on verra plus tard ; les enfants se débrouilleront ! « Après nous le déluge ! »* On s’y croirait. En attendant, les débats continuent, stériles, grotesques et couards. Si nos députés souhaitent vraiment poser un ectoplasme ou un sparadrap sur la plaie béante de nos finances, ils n’ont tout simplement qu’à taxer… les hommes. Tous ces masculinistes dont les comportements coûtent à la collectivité quelque cent milliards par an ! C’est ce que démontrent Lucile Peytavin et Jean Claude Bernheim dans un strict constat statistique. Si les hommes étaient des femmes, les comportements violents et asociaux liés au virilisme s’exerceraient peu ou prou. Les prisons seraient vides, les accidents de la route mortels rarissimes, comme les viols, violences psychologiques et physiques, les féminicides. Les budgets de la justice, des forces de l’ordre et de la santé, reprendraient des couleurs, notre pays aussi. La vie serait bien plus belle.
Georges Chabrier
*Elisée reclus (1899)
S'inscrire gratuitement à la newsletter
Nous contacter
Lettre d'infos
écrire
communiquer Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés
