Maine-et-Loire. L’artisanat reste positif malgré une conjoncture difficile

Nadège Dekenuydt, Présidente de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) de Maine-et-Loire et Joël Fourny, Président de la CMA des Pays de la Loire se sont rendu à l’entreprise Pichard-Balme de Saumur ce mercredi 3 septembre afin de faire un point de rentrée sur la situation économique locale des métiers de l’artisanat. Ils ont tout d’abord dressé l’état des lieux de l’artisanat ligérien : « A la rentrée 2025, l’ensemble des Pays de la Loire comptabilise près de 92 000 établissements artisanaux, dont environ 35 000 micro-entreprises, en constante augmentation depuis 2010. D’un point de vue sectoriel, la construction reste prédominante dans l’artisanat avec près de 35 000 entreprises soit 37,5% des établissements en Pays de la Loire. Suivent les activités de services aux entreprises (comptabilité, gestion, nettoyage des locaux) avec plus de 9165 entreprises soit 10% des établissements artisanaux », détaillent-ils.

Une conjoncture difficile

La rentrée 2025 est marquée par des tendances en baisse : « Nous constatons une baisse des besoins en recrutement d’apprenants exprimés par les entreprises (-28 % avec 6 168 besoins en 2024 – 4 424 en 2025). Les filières les plus touchées sont la comptabilité-gestion, les métiers d’art, le commerce/vente et la mobilité. Mais aussi une baisse des besoins exprimés par les entreprises sur le nombre d’apprenants (-7,9 % avec une demande de 6 280 apprenants en 2024 – 4 522 en 2025). La restauration, la mobilité, le bâtiment (Mayenne) et l’alimentation (boucherie) sont les filières avec le plus de baisses. Et enfin, une baisse des pré-inscriptions auprès de CMA Formation (- 17,7% avec 9 684 pré-inscriptions en 2024 – 7 968 pré-inscriptions en 2025). Les filières les plus concernées sont la comptabilité-gestion, la filière commerce/vente, la restauration, et les soins et beauté », détaille la Chambre de Métiers de l’Artisanat. Ces évolutions peuvent s’expliquer selon eux par : « Une baisse de la prime aux entreprises de 6000€ à 5000€ lors de l’accueil d’un nouvel apprenant ; Une augmentation exponentielle des établissements de formation en apprentissage en Pays de la Loire ; Les besoins des entreprises qui évoluent ; L’attentisme des entreprises dans le contexte actuel ; Des parcours de formations d’apprenants qui sont plus courts et plus aléatoires après le diplôme du CAP, notamment par la volonté des apprenants de s’insérer plus rapidement dans la vie professionnelle. »

Un regain d’optimisme malgré la conjoncture

De nombreuses entreprises artisanales en activité sont impactées par les effets incertains des crises économiques et mondiales (problématiques budgétaires, inflation, guerres et tensions internationales) et plus particulièrement les entreprises de sous-traitance, dans les secteurs de la production et du bâtiment. Malgré tout, entre 2022 et 2024, la majorité des secteurs artisanaux ont enregistré une hausse du nombre de salariés : « L’alimentation, la production et la réparation automobile : progression à deux chiffres, entre +14 % et +15 % entre 2022 et 2024. Le bâtiment : croissance de +6,6 %, soit plus de 4 000 emplois supplémentaires sur la période. » Deux secteurs font néanmoins exception et affichent une baisse de leurs effectifs salariés, à savoir le transport et le service aux entreprises (comptabilité, gestion, nettoyage de locaux). « En effet, ces deux filières, concentrent le plus grand nombre de créations de micro-entreprises depuis 2018 ». Et Joël Fourny de conclure : « Face à une consommation atone, les artisans font le dos rond. Ils attendent que l’orage passe, avec un bilan des 12 derniers mois moins négatif que prévu. Malgré les difficultés, ils restent passionnés par leur métier et ne se voient pas en exercer un autre. Pour autant, le manque de visibilité engendré par l’incertitude politique a un impact majeur sur leur confiance dans  l’avenir. Elle paralyse les chefs d’entreprise et remet en cause les projets d’investissement. Voilà comment je résumerais l’état d’esprit des Artisans en cette rentrée 2025 ».