À la suite d’une large consultation qui a reçu plus de 5 000 réponses d’artisans du bâtiment adhérents à la CAPEB sur MaPrimeRénov’ et la REP PMCB, la CAPEB alerte sur une situation devenue critique pour les entreprises artisanales. Les résultats mettent en évidence un mécontentement profond, alimenté par des dispositifs publics jugés trop complexes et instables, fragilisant directement les artisans. « L’étude révèle que 79 % des artisans considèrent MaPrimeRénov’ déterminante pour déclencher des travaux et que 60 % d’entre eux dépendent de ce dispositif parfois jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires. Mais les récentes évolutions ont créé une véritable crise. 62 % des artisans constatent une baisse d’activité, 51 % dénoncent une perte de temps massive liée à l’instabilité des règles, 46 % subissent des difficultés financières dues à des délais de paiement trop longs et 12 % rapportent même une hausse des litiges avec leurs clients. Les causes de cette exaspération sont claires : surcharge administrative, complexité excessive, instabilité réglementaire et risques financiers », souligne la CAPEB. L’enquête montre également que les artisans souhaitent le maintien d’un soutien public à la rénovation énergétique, mais dans une version simplifiée, stable et co-construite avec eux. « Le dispositif MaPrimeRénov’ tel qu’il fonctionne aujourd’hui n’est plus soutenable », poursuit la CAPEB qui appelle notamment à la « remobilisation des monogestes, essentiels aux ménages modestes et aux situations d’urgence, à la mise en place d’un parcours de travaux permettant des rénovations par étapes, à un accès simplifié aux aides, à la sécurisation des paiements et à une réforme profonde du RGE afin que le plus grand nombre d’entreprises artisanales du bâtiment puisse contribuer à la massification des travaux de rénovation énergétique. »
REP PMCB : une filière encore inadaptée
Les artisans dénoncent une mise en œuvre de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) largement inadaptée aux réalités du terrain et souhaitent pouvoir disposer d’un « dispositif simple, lisible » et qui tienne compte de leurs pratiques. « Le maillage des points de collecte n’est pas adapté aux pratiques des professionnels, les règles de reprise sont hétérogènes, les outils numériques sont multiples et non harmonisés ». La CAPEB demande la mise en place d’un maillage territorial renforcé, l’unification des règles dans tous les points de collecte, la suppression de la pré-inscription et la création d’un outil national unique regroupant l’ensemble des démarches. Elle souhaite que le maillage territorial soit établi localement en concertation avec tous les acteurs.
Mobilisation nationale coordonnée « Les artisans du bâtiment méritent mieux »
Les artisans du bâtiment ne voient pas « d’issue favorable » à ces préoccupations. C’est « déterminée à faire bouger les lignes » que la CAPEB appelle l’ensemble des artisans à se rassembler devant les préfectures de chaque département mercredi 17 décembre prochain, entre 10h00 et 12h00. Cette mobilisation « vos décisions ne sont pas des cadeaux, y’en a marre » vise à exprimer le mécontentement légitime des entreprises du bâtiment, à exiger des dispositifs publics simples, stables, accessibles et sans coût pour les finances publiques. « La CAPEB demande au Gouvernement de reconstruire, avec les entreprises artisanales du bâtiment, une politique publique de rénovation énergétique cohérente, stable et opérationnelle. Il est également indispensable de repenser le dispositif de reprise des déchets au regard des pratiques et besoins des entreprises. Il serait inadmissible que nos entreprises soit amenées à continuer à payer une éco-contribution pour un service dont elles ne peuvent bénéficier », conclut Christelle Delouche, Présidente de la CAPEB Maine et Loire.
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