Montreuil-Bellay. Un chantier pour préserver les milieux naturels sur la Réserve Naturelle Régionale de Méron

Créée en 2023, la Réserve naturelle régionale de la Champagne de Méron à Montreuil-Bellay, regorge d'un patrimoine naturel unique. Le maintien des prairies sèches et ouvertes permettant l'accueil d'une faune et d'une flore rare et protégée est plus que nécessaire. Pour entretenir le milieu, un chantier écologique a été mené ce lundi 28 avril avec 4 écovolontaires en service civique à Unis Cité Saumur, venus prêter main forte au Parc Loire-Anjou-Touraine et à la Communauté d'agglomération Saumur-Val de Loire.
Alice Quéré et Guillaume Delaunay entourant Pauline, Quentin, Brayan et Maxence volontaires à Unis Cité et Morgane stagiaire au PNR.

La Champagne de Méron à Montreuil-Bellay accueille nombre d’espèces végétales et animales rares et menacées. Elle constitue le ou l’un des derniers refuges régionaux pour plusieurs d’entre elles. Pour préserver ces richesses exceptionnelles le site a été classé « Réserve naturelle régionale » (RNR) en 2023. Un espace fragile qui nécessite un entretien du biotope. La Réserve naturelle régionale de la Champagne de Méron forme un territoire d’exception. Son climat particulier favorise l’installation de plantes des steppes et messicoles rares dont certaines ne sont recensées qu’ici. Les pelouses rases et les jachères constituent un milieu ouvert favorable pour de nombreuses espèces d’oiseaux protégés par l’Union Européenne. Méron accueille aussi l’une des dernières populations d’Outarde canepetière de la région, un oiseau migrateur très rare en France. « La réserve naturelle régionale de la Champagne de Méron est un site véritablement unique. On retrouve ici de très nombreuses espèces floristiques et faunistiques uniques endémiques de ce site, situé en plein cœur d’une zone industrielle. Un inventaire récent a par exemple révélé la présence de quelque 120 espèces différentes d’abeilles et de guêpes, dont une vingtaine identifiées pour la première fois en Maine-et-Loire. C’est un véritable Versailles de la biodiversité », s’enthousiasme Alice Quéré, conservatrice de la réserve pour l’agglomération Saumur Val de Loire.

Préserver les milieux ouverts

La présence de prairies sèches est essentielle au maintien de la flore et de la faune locale. Sur cet espace fragile, le développement du couvert ligneux constitue une menace pouvant conduire à un changement écologique majeur et à la disparition d’espèces caractéristiques et protégées. Un chantier d’entretien a ainsi été mené au cœur de la Réserve, ce lundi 28 avril. 4 écovolontaires d’Unis Cité Saumur sont venus  épauler le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine et la Communauté d’agglomération Saumur-Val de Loire pour réaliser un travail fin et précis sur ce milieu extrêmement sensible. « L’objectif est de couper plusieurs de ces buissons épineux de manière à recréer des milieux ouverts et créer une mosaïque d’écosystèmes pour accueillir différentes espèces. Il faut donc trouver le bon rapport entre pelouses sèches pour les plantes et les insectes, et arbustes nécessaires aux oiseaux », poursuit Alice Quéré. A l’aide de sécateurs et de forces, les 4 jeunes en service civique créent progressivement des espaces dégagés. Avant de débuter le travail ardu, ils ont eu le droit à une présentation du site et des enjeux de la réouverture des pelouses sèches par la conservatrice et son homologue du Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine Guillaume Delaunay. « La création de la Réserve régionale est assez récente, aussi nous travaillons encore à trouver la meilleure façon de gérer et entretenir les espaces pour favoriser le développement de la biodiversité et la protection des espèces présentes. C’est vraiment du cas par cas. Il faut également trouver le bon équilibre entre action de l’homme, indispensable pour favoriser la création d’un milieu adéquat, et le fait de laisser la zone vivre d’elle-même pour ne pas occasionner de dérangements. Nous essayons également différents types de pâturages pour entretenir les espaces, mais cela n’est pas évident car il y a des périodes de pâture à éviter pour préserver certaines fleurs et il faut trouver les bons animaux qui mangent les bonnes plantes », explique ce dernier.

Faire comprendre et accepter les enjeux

Au quotidien, le Parc et l’agglomération travaillent de concert avec les industriels et de la zone et les agriculteurs présents sur la zone Natura 2000 qui s’étend plus largement que la réserve. « L’objectif est de sensibiliser les différents publics pour faire comprendre les enjeux de préservation de ce patrimoine naturel unique. Cela n’est pas forcément évident à comprendre de prime abord, d’autant que visuellement le site ne semble pas présenter de caractéristiques particulières. Et pourtant ! Depuis une vingtaine d’années nous voyons que les visions ont évolué et que toutes les contraintes sont mieux acceptées et mieux comprises. Nous avons une véritable responsabilité de conservation et d’études pour transmettre toutes ces connaissances aux générations suivantes. C’est pourquoi ces moments de transmission, notamment avec les jeunes d’Unis Cité, sont riches », témoigne Guillaume Delaunay. Un travail de sensibilisation d’autant plus important à une période où l’on observe de nombreux reculs à différentes échelles concernant les politiques publiques et les budgets alloués à la protection de la biodiversité. « Une chose est sûre, il sera difficile de revenir demain sur tout ce qui est classé aujourd’hui. Est-ce que cela est suffisant ? Probablement pas, c’est pourquoi il faut continuer à travailler, créer de nouveaux espaces préservés, créer des trames vertes et bleues pour faire des liens entre les zones protégées et permettre l’épanouissement et une meilleure conservation des espèces », poursuit-il.

4 volontaires engagés pour la nature

Maxence, Brayan, Quentin et Pauline sont engagés auprès d’Unis Cité depuis le mois d’octobre dernier pour une période de 8 mois. Au quotidien, ils mènent des actions de sensibilisation dans les écoles du territoire, au sein de la Mission Locale ou encore directement sur site comme à l’étang de Joreau à Gennes afin d’expliquer aux promeneurs les règles de protection et les enjeux. Ils réalisent également des chantiers nature, comme celui-ci, ou des plantations de haies avec la fédération de chasse. Tous partagent « un amour de la nature » et la volonté de la préserver avec chacune des accointances pour la faune pour la flore. Que ce soit pour se laisser le temps de réfléchir à une orientation ou pour mener une opération concrète, cette expérience devrait tous les mener à prolonger vers la sphère professionnelle en s’engageant dans des formations en Gestion et Protection de la Nature ou de soigneurs animaliers.

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