Pour la septième année, l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) – en lien avec le Collectif des Associations pour le Logement (CAL), publient leur baromètre sur les enfants à la rue. Le constat est accablant : « à la veille de la rentrée scolaire 2025, au moins 20 enfants sont restés sans solution d’hébergement après un appel au 115 en région Pays de la Loire », indiquent-ils. « Malgré les promesses répétées des gouvernements successifs, la situation s’aggrave année après année. Par ailleurs, au national, la très grande majorité des personnes en famille (79%) indique avoir dormi à la rue la veille de leur appel au 115 illustrant l’ancrage des parcours de rue », poursuivent les associations. Ces chiffres ne sont pas pour autant exhaustifs. En effet, de nombreuses personnes ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 115. Par ailleurs, les mineurs non accompagnés sans abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés. Ces chiffres sont donc probablement en deçà de la réalité.
Une aggravation « silencieuse », sur tous les territoires
La saturation des dispositifs d’hébergement, cumulée à la crise du logement, a des conséquences dans de nombreuses régions. En effet, les Services Intégrés d’Accueil et d’Orientation (SIAO), les associations et les collectifs citoyens constatent une hausse significative du nombre de famille contraintes de passer la nuit dehors ou dans des conditions indignes (hôtels insalubres, gymnases, tentes…). « En France, des enfants naissent, vivent et meurent à la rue », déplorent Unicef et la FAS. « En 2024, 855 personnes sont mortes à la rue. Parmi elles, 31 enfants. Face à la saturation chronique des dispositifs d’hébergement d’urgence, même les personnes les plus vulnérables – femmes enceintes ou accompagnées d’enfants en bas âge – se retrouvent de plus en plus fréquemment sans solution. Ainsi, au national, le nombre d’enfants de moins de 3 ans en demande non pourvue au 115 ne cesse croître : 8% de plus que l’an dernier et 37% de plus qu’en 2022. » Pour eux « cette situation intolérable illustre un blocage structurel des droits à l’hébergement et au logement. » En ce sens, deux recours juridiques pour Non-assistance à personnes mal-logées engageant la responsabilité de l’Etat ont été portés cette année par le Collectif des Associations pour le Logement (en savoir plus). Ainsi, à l’heure du Projet de loi de finances 2026, les différentes organisations appellent le gouvernement à « augmenter le nombre de places d’hébergement adaptées aux besoins des enfants et des familles et à adopter une programmation pluriannuelle « de la rue au logement », incluant un plan ambitieux de production de logements sociaux et très sociaux. »
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