Pays de la Loire. Rétropédalage de la présidente de région sur la tarification sociale des cantines : un mauvais signal pour les familles

Les élus de majorité présidentielle à la région Pays de la Loire* dénoncent le rétropédalage de la présidente de région sur son engagement à faire la tarification sociale dans les cantines des lycées ligériens, "à rebours du nécessaire soutien au pouvoir d’achat des familles de la région". Le communiqué :

« La présidente de la région des Pays de la Loire Christelle Morançais a annoncé au cours d’une interview sur France 3 faire le choix de renoncer à un de ses engagements de campagne, la tarification sociale dans les cantines des lycées de notre région. Après être revenue en 2023 sur sa promesse électorale de ne pas augmenter la taxe sur les cartes grises, ce nouveau pas en arrière de la présidente n’est clairement pas un bon signal envoyé aux familles, surtout en période d’inflation. Nous regrettons que la présidente choisisse de ne plus tenir cet engagement, car cela va à rebours du nécessaire soutien au pouvoir d’achat, alors même que le gouvernement vient d’annoncer 120 millions d’euros supplémentaires pour accompagner les collectivités à respecter les objectifs de la Loi Egalim (20% de produits bio et 50% de produits durables dans la restauration scolaire), excuse derrière laquelle se retranche la présidente de région pour ne pas faire la tarification sociale (alors que la région reste loin des objectifs fixés par Egalim). Il ne faut pas se cacher derrière le fait qu’il y a un surcoût pour les collectivités. Mais cette décision est pour le moins surprenante : d’une part, les Pays de la Loire ont largement le potentiel maraîcher local pour atteindre Egalim, la région devrait ainsi se saisir de la filière bio pour la commande publique de nos cantines ; d’autre part, la tarification est une nécessité pour permettre à plus de familles d’accéder à la restauration scolaire dans le contexte actuel. Pour nous, favoriser l’égalité des chances est donc avant tout, une question de volontarisme politique.

Faire preuve de volontarisme pour la santé de nos jeunes via leurs assiettes n’est pas incompatible avec l’adaptation à leurs revenus : d’autres régions l’ont fait (en Bretagne cela ne représente qu’un surcoût de 30 centimes par repas) ou sont en train de l’expérimenter, et des communes pratiquent autant la tarification sociale que des mesures pour rendre les repas de leurs écoles plus écologiques et sains. C’est donc que c’est possible, il convient de recentrer les choix budgétaires et redoubler d’efforts pour tenir cet engagement !

Nous déplorons enfin la méthode autour de cette annonce : à presque chaque conseil régional, nous demandons un point sur les études pour la tarification sociale. A chaque fois, la majorité régionale ne nous les a pas présentées et s’est bornée à justifier que le travail était en cours. Des points d’étape transparents sur les études nous auraient pourtant permis de faire des propositions pour atteindre la tarification sociale et éviter son dommageable abandon. »

*François de Rugy, ancien ministre, ancien député de Loire-Atlantique, conseiller régional
Sophie Cascarino, conseillère régionale, conseillère municipale de Vallet
Stéphane Gachet, conseiller régional
Françoise Fontenaille, conseillère régionale, ancienne maire d’Avrillé
Eric Frémy, conseiller régional, ancien maire de Thorigné d’Anjou

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