Pays de la Loire. Selon une étude, plus de 2400 entreprises de l’artisanat seront à céder dans les 5 ans

La nouvelle édition du baromètre ISM-MAAF dresse le bilan des créations d’entreprises artisanales sur l’année 2024 en Pays de la Loire. Avec 11 800 nouvelles entreprises créées en 1 an, soit une hausse +8 % sur un an, la région affiche une dynamique entrepreneuriale remarquable dans l’artisanat. Si tous les secteurs et départements profitent de cette tendance favorable, des disparités persistent. Cette dynamique ne doit pas masquer les inquiétudes sur le devenir des entreprises qui pourraient être à céder d’ici peu. Alors qu’un peu moins d’1 création sur 10 est issue d’une transmission, on estime que 2 460 sociétés artisanales seront à céder sous 5 ans dans la région. Dans ce contexte, le baromètre identifie les activités les plus exposées aux cessions potentielles.

L’artisanat en Pays de la Loire signe une année record avec 11 800 entreprises artisanales créées en 2024. En très forte hausse sur un an avec +16 % de créations (vs. -7 % en 2023), l’artisanat dans la région dépasse largement la dynamique observée dans le secteur au niveau national (+11% sur un an). En 2024, 25 % des créations d’entreprises en Pays de la Loire relèvent de l’artisanat. Une dynamique positive particulièrement marquée pour les entreprises individuelles (+17 %) et pour les entreprises pourvoyeuses d’emploi (+11 % chez les SA, SARL, SAS). L’ensemble des départements de la région bénéficie de cette dynamique positive mais des disparités persistent. Les départements qui enregistrent le plus grand nombre de créations d’entreprises artisanales en 2024 sont la Loire-Atlantique (4 970) et le Maine-et-Loire (2 370). En parallèle, le département de la Sarthe (+29 %) affiche le plus fort taux de croissance, approchant les +30 % de créations.

Quels secteurs sont porteurs ?

Après une année 2023 marquée par une baisse des créations dans la région (-7 %), le bilan 2024 est particulièrement positif dans l’ensemble des secteurs de l’artisanat en Pays de la Loire. Une tendance particulièrement marquée dans l’artisanat des services (+21 %) mais aussi dans celui de la fabrication (+18 %), du BTP (+9 %) et de l’alimentation (+6 %). Au top 3 des activités qui concentrent le plus grand nombre de créations dans la région, on retrouve : le nettoyage des bâtiments (1 700 installations ; +26 %), les soins de beauté (740 ; +19 %) et la création artistique des arts plastiques (520 ; +8 %). Parmi les activités qui présentent les plus forts taux de croissance des créations*, on observe les services d’aménagement paysager (+31 %) dans le BTP, les taxis (+39 %) dans les services et la fabrication d’articles de bijouterie fantaisie (+25 %) dans la fabrication.

Près d’1 entrepreneur sur 2 a changé de métier en lançant sa nouvelle activité

 L’entrepreneuriat en artisanat est bien souvent le fruit d’un projet de reconversion. Lors de la création de son entreprise en 2022, près d’un créateur sur deux (48 %) en Pays de la Loire indiquait s’être orienté vers une activité différente de son métier principal. Ces reconversions entrepreneuriales sont particulièrement fréquentes dans l’artisanat de fabrication (70 %), dans les services (60 %) et l’alimentation (51 %), tandis qu’elles restent limitées dans le BTP (23 %). 

D’ici 5 ans, 2 460 sociétés artisanales pourraient être cédées dans la région

Parmi les nouvelles entreprises créées, on estime que seules 8 % ont été le fruit du rachat ou de la reprise d’une entreprise existante (enquête INSEE/SINE 2022). Les reprises restent très minoritaires, à l’exception de certaines activités dans l’artisanat de l’alimentation (boulangerie, restauration) où elles concernent 19 % des créateurs. Les reprises offrent l’avantage de reprendre de bons emplacements, des équipements et une clientèle existante. Les entreprises artisanales structurées sous forme de société et employant des salariés sont les plus susceptibles d’être transmises. On estime que parmi elles, 2 460 ont un dirigeant ou une dirigeante de plus de 60 ans (soit 4 % des sociétés artisanales) et pourraient être cédées d’ici 5 ans. La transmission de ces entreprises constitue un enjeu central pour la stabilité du tissu économique en région et pour la préservation de compétences, notamment dans l’artisanat de fabrication (8 % des dirigeants sont âgés de plus de 60 ans et les salariés dans ces secteurs souvent détenteurs de savoir-faire rares et recherchés). En nombre d’entreprises, les secteurs qui seront potentiellement les plus concernés par les départs à la retraite sont le commerce alimentaire sur les marchés, la réparation automobile, la maçonnerie générale et le nettoyage de bâtiments.

 

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