PFAS (« polluants éternels »), pesticides et leurs métabolites, nitrates, perchlorates, etc.: grâce à cet outil, appelé « Dans Mon Eau » (consultable à l’adresse https://dansmoneau.fr/), « vous pourrez savoir, où que vous habitiez, si vous êtes exposés via l’eau du robinet » à ces substances, indiquent les deux ONG, qui ont souhaité rendre plus accessibles et compréhensibles des données déjà publiques. Les données compilées pour cette carte, qui sera « actualisée tous les mois« , sont « issues du contrôle sanitaire effectué par les Agences Régionales de Santé (ARS) pour chaque unité de distribution d’eau potable (UDI)« , indiquent les deux ONG. Un moteur de recherche permet de rentrer l’adresse de son domicile et de consulter les données qui lui correspondent, avec « les résultats des dernières analyses effectuées sur chaque catégorie de polluants« , des données « actualisées tous les mois, permettant ainsi d’identifier au plus tôt de nouvelles situations problématiques« , expliquent les ONG. Il est également possible de connaître l’historique de l’exposition, avec des bilans annuels (à partir de 2020), indiquant les pourcentages d’analyses non conformes retrouvées chaque année. Cette carte révèle notamment « une grande hétérogénéité » sur le territoire, selon les auteurs de cet outil : « Le nord de la France est particulièrement concerné par la majorité des cas de non conformité et des recommandations de non consommation de l’eau« , soulignent les auteurs, qui ajoutent que « la très grande majorité des cas de non conformité à la réglementation, recensés au 29 août 2025, sont dus à la présence de métabolites de pesticides. »
Suivi lacunaire des PFAS
« De manière générale, la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec actuellement plus de 87% des UDI conformes à la réglementation et sans dépassement de limites sanitaires », indiquent Générations Futures et Data For Good. Elles précisent toutefois que ce chiffre est « à interpréter avec prudence« , car il exclut les métabolites (molécules issues de la dégradation des pesticides) classés comme « non pertinents » par les autorités sanitaires). Les ONG soulignent un suivi inégal des PFAS ou « polluants éternels », utilisés dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, mais ayant pour certains des effets délétères sur la santé. Il manque des analyses « dans plus de la moitié des UDI (52,4%) », indiquent les ONG, évoquant l’Occitanie et les départements d’outre-mer. Concernant les pesticides, 5,7% (1.377) des UDI en France sont en non-conformité pour ces substances, selon le rapport. Un métabolite est responsable à lui tout seul de 86% de ces cas de non conformités, le chloridazone desphényl, métabolite du chloridazone, un herbicide qui a été utilisé principalement dans la culture des betteraves des années 1960 jusqu’en 2020, année de son interdiction en France et en Europe.
Quelle situation en Anjou ?
En Anjou, seule une zone est en rouge sur cette carte (les communes d’Andard et Cornillé-les-Caves en Beaufort-en-Anjou et Angers). Les ONG indiquent alors dans ce cas : « Eau devant être déconseillée à la consommation pour toute ou partie de la population ». Pour autant, elles estiment également que « l’eau en bouteille n’est pas une alternative durable ». « La qualité de l’eau en bouteille est peu contrôlée alors qu’elle peut contenir des polluants chimiques, notamment des micro et nano plastiques. Elle a un fort impact environnemental et reste coûteuse », poursuivent-elles. Sur le territoire du Saumur, les secteurs sont soit en vert (aucun polluant quantifié), soit en jaune (au moins un polluant quantifié sans dépassement des limites de qualité). Le journal Le Monde a également publié une carte de France reprenant les données de ces deux ONG. On y voit une poche de la présence de PFAS dans l’eau potable servie aux habitants dans le Douessin, ce qui n’est pas le cas sur la carte originale « Dans Mon Eau ». La carte du Monde montre que les PFAS ne sont pas recherché sur une grande partie du territoire. Aussi, le Parti Radicale de Gauche de Maine-et-Loire fait le constat que « les PFAS ne sont pas recherchés sur environ un tiers du département, et que 3 territoires : Doué, Touarcé et le vihiersois ont des PFAS qui dépassent les normes recommandées. Le PRG Centre Gauche de Maine-et-Loire demande à ce que des prélèvements sur la qualité des eaux soient effectués sur l’ensemble du territoire, et que des actions soient mises en place dans les territoires concernés par les dépassements. »
Avec AFP
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