Son entretien a été chiffré par l’architecte du patrimoine et le bilan révèle une facture de 7 300 000 €. Une somme plus que conséquente pour cette petite cité de caractère qui défend son patrimoine bâti avec constance. Isabelle Isabellon, maire du Puy-Notre-Dame, le réitère : « Cette collégiale fait partie intégrante de notre paysage et de notre quotidien, il faut la sauver en l’entretenant régulièrement, cela suppose des fonds que nous n’avons pas nécessairement. Néanmoins la municipalité participe dans la mesure de ses moyens aux travaux d’urgence ». La chapelle Sainte-Anne fait notamment partie de ce plan d’action. Afin que sa toiture, qui pour le moment n’assure plus l’étanchéité du bâtiment, soit restaurée, ce sont 380 000€ qui ont été alloués à cette partie de la collégiale. « Autant bien faire les choses puisque nous avons choisi une toiture à trois versants adossés au pignon sud de l’édifice. » Des travaux de charpente en chêne, de la maçonnerie puis la couverture sont donc prévus. De la sacristie au tympan, tout doit être restauré. Un auvent emporté par une tempête a été mis à l’abri ainsi qu’une statue attendant des jours meilleurs. L’édile décrit ce monument imposant avec enthousiasme et peste simultanément contre les nuisibles qui détériorent la pierre : « Les choucas des tours (oiseaux) sont terriblement destructeurs. Ils descellent les pierres en faisant leurs nids et ainsi les blocs de tuffeau partent par grand vent. Le problème est insoluble car c’est une espèce protégée constituée de milliers de volatiles qui détruisent les clochers. » La municipalité travaille sur ce dossier pour le signaler aux autorités compétentes. Née à la fin du XIIᵉ siècle, l’église a accueilli les prières d’Aliénor d’Aquitaine qui logeait alors dans le petit château de la rue de l’Éperon. Le lieu reçut, de même, la faveur de Louis XI qui embellit alors l’édifice d’une salle du Chapitre. Autant de pages d’histoire qui se sont écrites au fil du temps et qui attirent les touristes. Il y a eu 300 personnes aux journées du patrimoine, des visites guidées et des concerts organisés comme les chants corses qui ont eu beaucoup de succès. Isabelle Isabellon est très active et réfléchit à organiser un événement dans la collégiale : un concert ou une conférence historique ou pourquoi pas une œuvre théâtrale ? Des événements respectueux du lieu qui expliqueront aux visiteurs le parcours de visite et feront un lieu d’exposition dans la chapelle Sainte-Anne. Un écran est évoqué qui expliquerait l’histoire prestigieuse du village. D’ores et déjà une expo est organisée pour les vacances : « La fête des lumières des petites cités de caractère ». Le vendredi 12 décembre, une tapisserie de 200m réalisée par des brodeurs du monde entier et à laquelle 5 brodeuses du Puy-Notre-Dame ont prêté leur concours sera exposée. Cet événement durera toutes les vacances de Noël. Un moment exceptionnel dans cette jolie cité puisque le défi était de surpasser la tapisserie de Bayeux. Toutes ces festivités ne font pas oublier les dégradations actuelles et la recherche de fonds associée : la toiture nécessite une enveloppe d’un million et demi d’euros qu’Isabelle Isabellon et son équipe aimeraient pouvoir trouver peut-être auprès d’un mécénat, de la Fondation du Patrimoine, du département et de la Région. Dépositaire de 1000 ans d’histoire et de toute cette ferveur, la collégiale est également un lieu emblématique pour les non-croyants qui y trouvent refuge au moment d’une canicule et prennent le temps d’admirer voûtes et pierres. La vieille dame a évité toutes les attaques et s’est relevée de toutes les catastrophes. Isabelle Isabellon conclut : « C’est un poids financier certes, mais qui reste un devoir joyeux… Si nous pouvions être aidés ».
Cécile Bodeven
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