Saumur. Après le décès d’une soignante à Reims, l’hôpital fait le point sur sa politique de protection du personnel

Après les tragiques événements survenus il y a quelques jours au CHU de Reims, le centre hospitalier de Saumur fait le point sur l'ensemble des mesures qu'il met en place pour assurer la sécurité et la protection du personnel.

Il y a quelques jours, une infirmière du CHU de Reims a perdu la vie, victime d’une attaque au couteau. Une autre de ses collègues a également été blessée. Face à ce drame, le centre hospitalier de Saumur fait le point sur la politique de protection et de sécurité mise en œuvre en concertation avec les professionnels dans l’établissement. « Nous devons toujours chercher à anticiper pour éviter ce qui peut l’être. Les médecins exerçant seuls dans des cabinets libéraux et les infirmières libérales se rendant dans les domiciles sont probablement encore plus vulnérables », indique d’emblée le directeur de l’hôpital, Jean-Paul Quillet. Ainsi le centre hospitalier a mis en place plusieurs actions pour renforcer la sécurité des personnels.

Des formations adaptées

Cela passe notamment par de la formation et de l’apprentissage des postures à tenir. L’établissement a mis en place une formation pluriannuelle dont ont déjà notamment bénéficié les services des urgences et de psychiatrie. Cette formation vise à leur enseigner les bonnes postures à tenir devant un ou des individus agressifs ainsi que quelques gestes d’auto-défense. Mais malheureusement, cela ne fait parfois pas tout. C’est pourquoi, en complément, au service des urgences un bouton « coup de poing » a été installé. En cas de situation inquiétante, l’agent l’actionne et tous les collègues du service sont invités à se rendre sur le lieu de l’incident.

Une surveillance vidéo

Le centre hospitalier est également équipé de la vidéoprotection. « Une trentaine de caméras de protection sont installées. Tant en interne qu’en externe (visualisation des parkings et alentours de l’établissement), elles filment en permanence et les images sont stockées. En cas de plainte (vol, agression, dégradation…), elles sont visualisées par l’un de nos agents autorisés. Si des images pouvant constituer des éléments de preuve sont trouvées, elles sont remises à la justice sur réquisition. Cela nous a déjà permis d’élucider des vols, de filmer des agressions physiques et/ou des menaces graves réitérées et même de confondre une incendiaire en fin d’année 2022 », précise-t-on du côté de l’hôpital. A noter également que les accès à l’hôpital sont verrouillés à partir de la soirée et pour la nuit. Les agents dits isolés la nuit (par exemple 2 agents sur un étage) sont équipés d’un dispositif de protection des travailleurs isolés (notamment en EHPAD et en psychiatrie). En cas de difficultés ou s’ils se retrouvent à terre, le dispositif se déclenche et les collègues du même bâtiment se détachent afin de constater et de porter secours. Enfin, un agent de sécurité est présent le week-end ainsi que les jours fériés.

Un contact direct et rapide avec les forces de l’ordre

Bien évidemment l’établissement est en lien avec les forces de l’ordre locales. « Nous avons un partenariat, formalisé par une convention, avec le commissariat de police. Une rencontre a lieu chaque année avec les représentants du commissariat, la Direction de l’hôpital et des représentants du service des urgences », indique Jean-Paul Quillet. Ainsi, sur appel, la police est généralement présente dans les 5 à 10 minutes maximum. « Il a été convenu que nous n’attendions pas qu’une violence ait eu lieu pour appeler. Les policiers ont eu les consignes de Mme la Commissaire pour intervenir dès que les professionnels ont appelé pour signaler se sentir en danger. Ce partenariat est très positif et a permis d’éviter des passages à l’acte », poursuit le directeur. Par ailleurs, les professionnels du centre hospitalier de Saumur sont incités à déposer une plainte en cas d’agression ou de menaces graves. En effet, l’institution ne peut pas se substituer juridiquement. Elle peut déposer une plainte liée lorsqu’il y a eu une dégradation, aussi minime soit-elle. Dans tous les cas, il est proposé aux personnes d’être accompagnées lors de leur dépôt de plainte. Enfin, lors du dépôt, c’est l’adresse de l’hôpital qui est enregistrée et non celle de l’agent. Concernant l’anonymat justement, réglementairement, le nom de l’agent doit être indiqué sur l’étiquette de l’habit professionnel. « Il est arrivé dans le passé que des proches de patients indiquent avec un air menaçant à un ou une agente qu’ils pourront retrouver son adresse avec son nom. Pour ces raisons, nous avons choisi de ne faire paraître que le prénom de l’agent », précise Jean-Paul Quillet. Et de conclure : « Si d’autres améliorations sont encore possibles, elles seront mises en place. La préoccupation doit demeurer de maintenir un équilibre entre le désir de sécurité et la liberté de circuler et d’accueillir. »

Commentaires 10

  1. Très bien et le problème est ailleurs says:

    Au-delà des réactions dans l’immédiateté des médias, le sujet réel est l’état de la psychiatrie en France qui fait que les patients ne peuvent plus être sérieusement suivis et se retrouvent seuls dans la nature.

  2. Ok mais. says:

    C’est bien mais c’est incroyable de devoir se protéger autant dans un hôpital qui est un lieu d’aide à la population. Et encore il faut voir dans les hôpitaux parisiens où on est accueillis par des vigiles et des chiens.

  3. Très très bien says:

    Toutes ces préventions contre les violences sont nécessaires et rassurantes autant pour le personnel que pour les patients. Merci pour tous.

  4. Papyque says:

    Je ne comprends pas, et l’admet encore moins les atteintes physiques envers toutes ces personnes qui sont là pour notre bien, médecins, infirmières, aides soignantes, pompiers etc..mais ce qui me paraît encore plus inadmissible c’est que les soit disant « experts » qui ont permis la remise en liberté de ce dangereux individu ne soit pas inquiété plus que ça. La peine de mort abolie, magnifique, mais que fait-on pour empêcher que ce genre de personnage s’arroge ce droit?

  5. RAMBO says:

    Si il y avait plus d’expéditions punitives et moins de laxisme de la justice il y aurait moins de  » candidats  » a la violence

  6. Contre-feu du ministre de la santé says:

    Cette malheureuse soignante se fait poignarder en plein jour par un déséquilibré et le ministre nous parle de la faute de parkings mal éclairés la nuit. C’est pourtant un médecin et il sait qu ‘un remède (réponse) n’est bon que si on pose courageusement le bon diagnostic (la bonne question). Et le problème est celui de la psychiatrie et de la jument France. Désespérant.

  7. RAMBO says:

    A@Vlady Boissin Bonjour, je veux dire par expéditions punitives…. que les  » sanctions infligées aux coupables et ‘délinquants par la justice ( juges ) étaient a la hauteur du délit……. ça en ferait réfléchir plus d’un…… mais avec un bon avocat et de l’argent les coupables n’ ont pas a s’inquiéter ……..

  8. Opale says:

    Dispositif pour travailleur isolé au CH de Saumur!! Que pour certains alors! Cela a encore été refusé dans certains services ou pourtant l’employé est seul en poste et a fait un malaise.
    Une réponse Saumur Kiosque? Ou le CH peut-être ?

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