La Galerie Loire du théâtre du Dôme s’est parée d’œuvres comme si la nature avait repris ses droits au sein de cet espace de pierre blanche baigné de lumière. L’artiste Salomé Fauc y a installé plusieurs créations pour son exposition « Arrière-Pays, mon âme », qui s’y tiendra du 8 juillet au 27 septembre. Elle y présente deux séries créées lors de résidences à Angers puis à Avignon en 2024. Des créations qui se prolongent et se font écho même si le travail n’est pas tout à fait le même et le medium diffère. Dans la première salle, de grandes tentures représentant des arbres bloquent l’horizon obligeant à serpenter entre elles et à prendre le temps d’observer et de s’interroger. « J’ai fait cette série, autour de l’apocalypse de l’arbre, après avoir visité les tapisseries de l’apocalypse à Angers et le musée Jean Lurçat et son Chant du Monde. Je souhaitais, sur du papier cette fois, reproduire cet aspect tapisserie », explique-t-elle. Au cœur de son exposition, le motif végétal, qu’elle travaille inlassablement depuis presque toujours. « Ce sont des paysages totalement imaginés. Je trouve les arbres particulièrement inspirants. Tout d’abord parce que je me sens bien en nature. Puis, ils ont un quelque chose d’indescriptible qu’il est difficile de capturer. Je passe des heures à les dessiner, je suis satisfaite de mon travail et une fois je sors de mon atelier, je me trouve face à un véritable arbre et je me dis que j’en suis encore loin et que je dois encore et toujours travailler. L’arbre est aussi porteur de tellement de sens, de l’arbre de vie que l’on retrouve dans toutes les cultures et les religions à l’arbre nourricier et celui qui abrite… C’est vertigineux », explique-t-elle. Au fil du cheminement du visiteur, celui-ci pourra observer le cycle de vie l’arbre, sa mort, puis sa renaissance verdoyante. Dans la seconde salle, des œuvres créées lors d’une résidence à Avignon. « Cette salle sera baignée dans le noir. Cela me semblait logique puisqu’elles ont été dessinées dans une ancienne chapelle à la seule lumière d’un vieux projecteur. Elles m’ont été inspirées par les fresques du Palais du Pape et par l’époque à laquelle j’y étais : l’automne. » Le regard sur les œuvres est toujours le contrefort du « vrai lieu », celui que l’artiste porte en lui – qui a été perdu ? – et qu’il doit faire advenir. Ainsi « l’objet » rencontré – le verger et son arbre fruitier – constitue-t-il un nouveau point de départ mais nécessairement paradoxal puisqu’il est un essai de retour. Retour au « pays » d’une essence plus haute. C’est une quête, une approche, le franchissement d’une distance jamais complètement abolie.
Infos pratiques : Exposition visible du 8 juillet au 27 septembre au Théâtre Le Dôme à Saumur. Gratuit. Plus de renseignements sur Salomé Fauc sur http://salomefauc.com/.
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés