Saumur. Budget, impôts, sécurité… Un dernier conseil municipal aux airs de débat électoral

Ce mercredi 17 décembre 2025 se tenait le dernier conseil municipal de la ville de Saumur avant les prochaines élections de mars 2026. A l’ordre du jour, le vote du budget primitif de 2026 a accaparé une grande partie de celui-ci et qui a servi de tribune pour une échéance de plus en plus proche.

L’adjoint en charge des finances, Thomas Guilmet a présenté un budget avec un coût de fonctionnement à environ 40 millions d’euros et des investissements à environ 27 millions d’euros d’investissements avec une capacité d’autofinancement de 5.5 millions d’euros environ. Une situation financière « globalement saine » selon la municipalité dans un contexte particulièrement difficile où les collectivités voient les différents coûts s’envoler. En effet, plus de la moitié du budget de fonctionnement de la ville correspond aux charges de personnels avec « une augmentation des salaires, l’augmentation du taux de cotisation sans avantage supplémentaire pour les agents (ndlr 1 million d’euros supplémentaires pour 2026), mais aussi près de 400 000 euros supplémentaires liés au coût de l’assurance avec deux fois moins de couverture », détaille Thomas Guilmet qui dénonce ces augmentations imposées à la collectivité. Malgré tout, la ville peut compter sur quelques ressources comme le casino qui devrait apporter environ 1 million d’euros en 2026, la fiscalité des ménages qui rapportera 19 millions d’euros sans que la ville n’augmente, ni ne baisse, le taux pour autant (augmentation générale des bases au niveau national). Cela permettra ainsi à la ville de terminer son programme d’investissement (restauration collective, écoles, place Kleber, place Verdun, salle Beaurepaire…) et de poursuivre le désendettement aujourd’hui à 29 millions d’euros. A noter que la ville de Saumur compte notamment sur des subventions à hauteur de 8.8 millions d’euros (seulement 400 000 euros de cette somme ne sont pas encore actés) et un emprunt de 6.9 millions d’euros pour réaliser ces investissements.

Et la sécurité ?

A la fin de cette présentation l’opposant Bertrand Chandouineau a pris la parole pour donner sa vision et a assuré « ne pas vouloir faire de cadeau de Noël » – même si le maire avait sorti son plus beau pull de Noël arborant un renne au nez rouge – en épargnant les décisions et le budget de la majorité. Il s’est notamment interrogé sur plusieurs points, notamment et sans surprise, sur la sécurité. « Je ne comprends pas à quoi correspond cette somme de 194 000 euros, inscrite dans les imprévus, et que M. Guilmet a indiqué être fléchée pour la tranquillité publique. Est-ce la poursuite de votre programme de tranquillité publique ? Mais dans ce cas, en quoi cela consiste-t-il ? Je me souviens aussi que lorsque nous avons voté pour la mise en place de caméras de vidéosurveillance et l’accroissement du volume de policiers municipaux (relire notre article), vous aviez dit que cela était une première étape avec la poursuite de ce programme en 2026. Qu’en est-il ? », a-t-il demandé. Le maire a rétorqué que la ville dépensait plus de 600 000 euros chaque année en fonctionnement pour la sécurité et plus de 700 000 euros en 2026. Il a ensuite indiqué que « les premières caméras ont été posées et sont en fonctionnement sur la ville et les 36 seront en place pour février 2026, tout comme la brigade cynophile (ndlr qui représente une augmentation de 115 000 euros à elle seule sur le fonctionnement). » Et d’ajouter : « Nous avions convenu que l’on se donnait du temps pour regarder comment cela fonctionne. Si j’avais remis une somme pour des caméras supplémentaires, vous m’auriez accusé d’électoralisme. »

Faire un geste sur la fiscalité

Par ailleurs, Bertrand Chandouineau, parlant visiblement au nom de l’ensemble des minorités, a attaqué sur la fiscalité des ménages « en augmentation d’année en année ». « La fiscalité ramenait 10 à 11 millions d’euros à la ville il y a 5 ans, aujourd’hui nous en sommes à 19 millions d’euros. Il est clair que l’Etat est responsable pour une part de cette hausse, mais la ville a une responsabilité en terme de décision des taux, notamment sur la taxe foncière bâtie. Pendant 6 ans j’ai suivi votre avis qui était de ne pas augmenter le taux décidé par la ville, aujourd’hui, je pense qu’il est nécessaire de faire un geste envers les Saumurois », a-t-il commenté. L’opposant a ainsi proposé de baisser par exemple cette fiscalité de 1% qui pourrait être en partie pris sur la capacité d’autofinancement de la ville de 5,5 millions d’euros. Même si ce changement d’opinion s’insère dans un calendrier particulièrement opportun, Bertrand Chandouineau s’est défendu d’une position « électoraliste ». Et Jackie Goulet de répondre : « Vous me demandez à la fois de faire preuve de prudence au vu des charges grandissantes que nous aurons à payer et à la fois de baisser les impôts ». Le maire a également rappelé qu’en 2014 la ville avait un endettement de 39 millions d’euros, aujourd’hui inférieur de 10 millions d’euros en multipliant par deux l’investissement : « 9 millions d’euros par an en moyenne sur les 20 dernières années à 20 millions d’euros par an en moyenne depuis 2018 », poursuit l’édile. Et de poursuivre « c’est très démagogique de votre part. Si on cumule toutes les augmentations des bases liées à l’Etat, on arrive à 17.2% d’augmentation depuis 2020. Si on prend l’inflation sur cette même période on est à 16.2%. » L’élu a rappelé qu’en 2022 la taxe d’habitation a été supprimée « représentant une baisse de 35% (malgré les 17% d’augmentation) pour les propriétaires occupants que l’Etat a compensé en partie seulement pour la ville. Nous avons perdu bien plus de 1%». Par ailleurs, Jackie Goulet a rappelé que si le montant global de la fiscalité a augmenté depuis plusieurs années à Saumur, cela est dû non seulement à l’augmentation des bases, mais aussi à l’augmentation du nombre d’habitants. Un peu plus tard, lors d’une délibération qui concernait la fixation des taux de la fiscalité, que la municipalité a proposé de ne pas toucher, l’opposition est revenue à la charge. Josselin Merceron aurait aimé que la ville « fasse un cadeau de Noël » à ses concitoyens en baissant symboliquement les taux comme une « main tendue et reconnaissante » face à un « cumul démesuré de prélèvements ». Le conseiller déplore le fait que la ville voit sa fiscalité augmenter par le jeu des bases national permettant d’obtenir « un matelas de 5.5 millions d’euros ». Selon lui, cette assise ne correspond pas à « la réalité des Saumurois qui aimeraient eux aussi avoir un matelas et un juste retour de ce qu’ils donnent. » Une fiscalité qui finance selon lui le « tout ludique » et non « l’essentiel de nos vies quotidiennes ». Pour le maire, cela a au contraire servi tous les Saumurois et financé de nombreux projets : « réfection du centre-ville, réfection des écoles, piste cyclables, mobilités, maisons médicales… »

 

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