Saumur. L’Université Populaire du Saumurois alerte sur la santé financière du monde associatif

Le 11 octobre prochain, un mouvement national de mobilisation est annoncé porté par Le Mouvement Associatif qui lance un cri d’alarme sous la bannière "Ça ne tient plus !" pour alerter sur la très mauvaise santé financière de beaucoup d’associations. Ces dernières voient, en effet, leurs financements baisser drastiquement ces derniers mois. Un constat que dresse également tristement l’association de l’Université Populaire du Saumurois, alias l’Uni Pop S.
Gaëlle Chardon-Lucet, directrice de l'association pour encore quelques jours.

Alors que l’Université Populaire du Saumurois va souffler ses 10 bougies cette année, elle alerte sur la dégradation considérable de ses finances. « Nous sommes une association d’éducation populaire. Nous proposons des activités, des ateliers, des conférences, des moments de partage qui sont conçus à partir d’idées d’habitants du Saumurois avec comme ambition d’engager une réflexion commune pour élaborer des réponses locales aux enjeux écologiques et sociétales », présente Gaëlle Chardon-Lucet, directrice de l’association. L’Uni Pop S est reconnue par de nombreux acteurs, associatifs comme publics, pour ses actions d’intérêt général sur bien des sujets : « La Sécurité Sociale de l’Alimentation, réflexion autour des usages de l’eau, le mouvement « mai mois des mixités », actions auprès des femmes*… », souligne la directrice. Elle se veut également comme un lieu fédérateur et rassembleur, notamment grâce à son tiers-lieu l’Esperluette situé rue Dacier, où chacun peut apprendre à trouver sa place dans la société. L’association a vu le bénévolat se développer ces dernières années, passant de 2 200 heures en 2022 à 7 200 heures en 2024. 250 adhérents la composent.

La directrice licenciée

Pourtant, bien que celle-ci soit reconnue à bien des égards et qu’elle rassemble toujours plus de participants et bénévoles, l’association voit son futur s’assombrir. « Nous avons fait le choix, dès notre création, de proposer des activités et des ateliers entièrement gratuits pour les participants. Pour ce faire, nous faisons chaque année de nombreuses demandes de subvention pour financer ces actions, les deux postes de salariés (1.57 ETP) et le loyer du local que nous avons souhaité en cœur de ville pour des raisons de mobilité. Nous bénéficions d’une base de subventions, reconduites pluriannuellement avec la CAF (pour notre reconnaissance comme espace de vie sociale) et la Direction Régionale des Affaires Culturelles (pour Télépop reconnu comme média d’information social). Nous effectuons également d’autres demandes auprès de multiples fondations. Or, cette année, toutes (ndlr au moins 7 demandes) nous ont été refusées », explique Gaëlle Chardon-Lucet. Elle déplore également le fait que les subventions arrivent en cours d’année, ou l’année d’après, « ce qui rend les choses difficiles et demande d’avoir beaucoup de trésorerie ». Alors lorsque, durant l’été, ils se sont vu notifier ces refus, « nous nous sommes inquiétés ». L’association a perçu 60 000 euros alors que 80 à 90 000 euros sont nécessaires pour couvrir convenablement les dépenses et assurer le paiement des deux salaires. Résultat dommageable, Gaëlle Chardon-Lucet sera licenciée et quittera son poste au 15 octobre. « Nous espérons que la situation va s’améliorer et que des subventions seront acceptées au début de l’année 2026. Nous avons également fait une demande de subvention exceptionnelle auprès de la ville de Saumur, pour la première fois », souffle-t-elle inquiète et déçue. « C’est triste car nous avons beaucoup de projets, nous avons des bénévoles, des personnes intéressées et qui trouvent ici un sens, mais il n’y a pas l’argent », ajoute-t-elle toujours convaincue de l’utilité de l’Uni Pop S et du milieu associatif en général qui pallie bien souvent l’action publique dans certains domaines.

Un bal populaire et une cagnotte pour les 10 ans

L’Uni Pop S doit fêter ses 10 ans le 24 octobre prochain et prévoit pour l’occasion un bal populaire, qui devrait se transformer en bal de soutien. L’événement se déroulera au sein de la salle de l’Abbatiale au château de Saumur. Deux groupes de musiques, qui viendront jouer gratuitement, sont programmés, puis la scène sera ensuite ouverte aux artistes locaux qui souhaitent s’y produire. Pour l’occasion, l’entrée sera de 5 euros (et plus pour ceux qui souhaite soutenir l’association), une buvette et vente de gâteaux seront proposées et l’association en profitera pour lancer un appel aux dons.

*Pour en savoir plus sur les actions de l’association et pour suivre la campagne de financement participatif, rendez-vous sur https://unipopsaumurois.com/ ou encore sur https://esperluette-saumur.org/.  

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