Impulsé par Ackerman et fruit d’un partenariat avec l’Abbaye royale de Fontevraud, le projet de Résidence Ackerman-Fontevraud vise à favoriser de nouvelles formes d’expression plastique au travers d’une résidence artistique, soumise à un appel à création. Chaque année, une proposition est ainsi sélectionnée et un artiste invité à investir le site saumurois d’Ackerman pour y concevoir une installation qui entrera en résonance avec son environnement. La Résidence Ackerman-Fontevraud est l’aboutissement d’un engagement ancien d’Ackerman dans le soutien à la création contemporaine qui s’inscrit lui-même dans la volonté de faire d’Ackerman un lieu de vie, de rencontre et de partage. Ancrée dans son territoire, celle-ci est en effet historiquement investie dans le développement d’une offre œnotouristique expérientielle, porteuse de sens et d’émotions. Ainsi, les visiteurs qui en découvrent les exceptionnelles caves monumentales accèdent aussi, au travers d’un parcours scénographié, à des installations conceptuelles qui dialoguent avec la topographie, la luminosité et la généalogie du lieu, hautement singulier. Pour permettre leur appropriation, les œuvres conçues intègrent toutes une réflexion quant à leur accessibilité par un public de non-initiés.
A propos de Nicolas Boulard
Né à Reims en 1976, Nicolas Boulard a fait ses classes à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Depuis, il développe une pratique protéiforme et singulière, influencée par les mouvements de l’art conceptuel et du minimalisme. Attentif autant aux processus de création qu’à l’autonomie de ses œuvres, il déploie son univers sous des formes hétérogènes : clips vidéo, photos numériques, performances, installations et sculptures empruntant aux productions alimentaires, y compris par l’utilisation de matériaux d’origine organique. La notion de fermentation est constitutive de son œuvre, qu’il explore à travers les motifs du fromage, du pain mais aussi du vin dont il transgresse les normes traditionnelles en plantant une vigne dans une remorque (Clos Mobile 2009), en produisant un millésime fantôme d’un grand cru (DRC 1946, 2007) ou en vinifiant des raisins glanés dans des supermarchés. Il est aujourd’hui un artiste exposé dans le monde entier, tant en France qu’à l’étranger (Moma de San Francisco, Machine Project à Los Angeles, S-air au Japon). En Val de Loire, ses travaux ont été présentés au musée d’art contemporain du Château de Montsoreau ainsi qu’au musée Balzac du Château de Saché.
Photosynthesis : Un triptyque d’installations enfouies dans les caves
Le dispositif imaginé par Nicolas Boulard se compose de trois installations à la fois indépendantes et résonant entre elles. Elles sont transcendées par la notion essentielle de métamorphose. Formé de 240 bouteilles en verre rétro-éclairées, un gigantesque nuancier de 3,6 mètres de long sur 1,9 de haut vient occuper l’espace ouvert d’une ancienne cheminée. Un assemblage chromatique s’étirant du vert citron au jaune brillant, donne à voir le spectre de la photosynthèse, le processus vital permettant la transformation de la lumière en énergie, et de-là la naissance et la croissance du végétal. En hauteur, un puisard sera investi par la suspension d’une trentaine de bulles en verre transparent, soufflées spécialement par un artisan nantais. D’un diamètre compris entre 30 et 40 cm, elles reproduiront la structure des molécules de dioxyde de carbone (CO2) et d’éthanol (C2H5OH) qu’on retrouve, à l’état actif, dans un verre de vin effervescent. Troisième élément du dispositif, une porte constituée de quatre battants, dont les micro-perforations, comblées par du verre vitrail de teinte jaune doré, suggèrent le mouvement des bulles, ou celui des étoiles, tout en insinuant l’idée d’une interface, d’une ouverture sur d’autres mondes. Le passage, la mutation, toujours.
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