Saumur Val de Loire. L’agglomération veut fortement investir pour le territoire

Réunis en conseil communautaire ce jeudi 17 novembre 2022, les élus de l'agglomération Saumur Val de Loire ont échangé sur les orientations budgétaires pour l’année 2023. Malgré un contexte général très compliqué et tendu, l'agglomération forte d'un faible endettement poursuit sa volonté d'investissement sur le territoire.

Comme la ville de Saumur il y a quelques jours, l’agglomération Saumur Val de Loire, réunie en conseil communautaire ce jeudi 17 novembre 2022, a dû se plier à l’exercice des orientations budgétaires. Le rapport d’orientations budgétaires est une obligation pour les collectivités d’une certaine taille. Elles définissent les grandes lignes du budget de l’année suivante qui sera voté prochainement par la collectivité. A l’image des orientations de la ville de Saumur, celui de l’agglomération s’inscrit également dans un contexte particulier entre « la guerre en Ukraine, la croissance en baisse, la hausse des prix de l’énergie, le coût de la vie qui augmente et l’inflation record depuis les années 80 », détaille le président de l’agglo, Jackie Goulet. Toutefois, la collectivité se trouve impactée et contrairement à Saumur n’a pas dû rayer quelques lignes de ses projets. « Pour 2023, nous maintiendrons, comme nous nous y sommes engagés auprès de la population, à maintenir un fort niveau d’investissement pour le territoire », poursuit le président.  Ainsi, le budget de la collectivité pour 2023, s’élève à 120 millions d’euros répartis comme suit : 80 millions pour le budget de fonctionnement et 40 millions d’investissement. A ces 120 millions s’ajoutent 20 millions d’euros pour les budgets des Sociétés Publiques Locales (1). Parmi les principaux enjeux pour le président de l’agglomération : « le développement économique avec une certaine sobriété foncière que nous impose la loi de non artificialisation des sols. Pour ce faire, nous mènerons un gros travail sur les friches industrielles. » L’écologie, l’emploi et l’aménagement du territoire constituent eux aussi des leviers essentiels au développement et à l’attractivité du territoire.

Un faible endettement pour mieux investir

Le président de l’agglomération s’est également réjouit du faible endettement de la collectivité qui lui permet ainsi un investissement fort. En 2022, la dette s’établit à un peu plus de 20 millions d’euros, soit un endettement de 2.82 ans, et en 2023 les prospectives prévoient un endettement de 25 millions d’euros, soit un endettement d’un peu plus de 4 ans. « Actuellement, l’endettement de l’agglo s’élèves à 208 euros par habitant alors que la moyenne nationale est de 369 euros. 88% de cet endettement est à taux fixe. Le seuil de vigilance pour les collectivités est fixé à 7 ans d’endettement, 10 ans pour le seuil d’alerte et 15 ans le seuil indépassable. Nous avons donc encore de la marge pour investir sur le territoire et ainsi favoriser son développement », précise le président. Les prospectives, qui sont un exercice de projection sans pour autant connaître le contexte économique dans les années à venir, prévoit un endettement en 2026 de 44 millions d’euros, soit 6.99 ans. Un point qui a alerté plusieurs élus, notamment Guy Bertin (maire de Neuillé) et Armel Froger (maire de Bellevigne Les Châteaux) qui précisent qu’il « convient de rester vigilant à ne pas trop s’endetter et à bien réviser chaque année cet endettement en fonction du contexte général car il y a des choses que l’on ne maîtrise pas comme les taux d’intérêts… » Pour Jackie Goulet « il faut voir les choses autrement. C’est justement le moment d’investir parce que nous en avons la capacité et que cela participera au développement du territoire et à son attractivité. Par ailleurs, il y a un besoin d’investissement car certaines choses n’ont pas été faites en leur temps. A la fin du mandat, nous aurons un endettement plus élevé, bien qu’en dessous du seuil de vigilance, mais nous aurons également réalisé des investissements très importants comme les piscines, les médiathèques et autres équipements sur lesquels nous n’aurons pas besoin de revenir durant de longues années. » Propos pleinement soutenus par le vice-président et maire de Longué-Jumelles, Frédéric Mortier qui salue vivement « cette volonté politique d’investir sur le territoire. C’est justement le bon moment. »

Des économies d’énergie à faire

Si la revalorisation des salaires a moins impacté l’agglomération que la ville de Saumur en raison d’un plus fort taux de catégorie A et B que C, la hausse des coûts de l’énergie est quant à elle suivie de très près. « Nous devrons maîtriser notre consommation d’énergie et ce au travers des mesures que nous avons déjà annoncées en octobre (relire notre article) et des autres mesures complémentaires que nous annoncerons dans le courant de l’année 2023. Par ailleurs, ces mesures seront probablement pérennes, il est difficile d’imaginer que les coûts reviendront au niveau d’avant crise », indique Jackie Goulet. Ce qui impacte notamment l’agglomération dans cette crise énergétique ce sont les équipements. Notamment les piscines de l’agglomération. Cela représente pour cette année un coût supplémentaire de 1.2 million d’euros.

La piscine d’Offard reportée

« Il nous faudra réfléchir à plusieurs points sur cette question. Notamment la question des vidanges. Sans doute faudra-t-il le faire plutôt en hiver lorsque la ressource en eau est plus abondante, qu’en été où cette ressource est plus critique. Faudra-t-il aussi que toutes les piscines soient ouvertes 365 jours par an ? Peut-être faudra-t-il envisager de fermer 2 ou 3 jours par semaine les piscines, mais qu’il y ait toujours des piscines ouvertes sur le territoire. Cela est encore à réfléchir. Mais un élu qui ne prend pas en compte ce phénomène ferait une erreur de réflexion. C’est aussi dans ce contexte que j’ai pris la décision de reporter le projet de la piscine d’Offard. L’idée initiale était celle d’une piscine nordique. Or, il est aujourd’hui très difficile d’envisager un tel projet. Je souhaite donc que l’on attende de voir comment les choses se développent. D’autant qu’il s’agit là d’un équipement supplémentaire sur le territoire et qu’il y a d’autres piscine plus Millocheau », indique Jackie Goulet. La piscine d’été Gennes sera quant à elle bien maintenue avec des études qui débuteront prochainement pour une ouverture au 15 juin 2024. 

Vers une hausse du coût de l’assainissement ?

Autre point sur lequel des modifications pourraient intervenir prochainement et sur lequel la collectivité reste vigilante : l’eau et l’assainissement. D’importants investissements seront portés pour améliorer les équipements actuels. Notamment les stations d’épuration les plus vétustes et dépassées du territoire. A savoir celle de Gennes qui arrive aujourd’hui à saturation en raison des eaux rentrantes, celle de Longué-Jumelles qui est très ancienne et nécessite des travaux de rénovation ou une reconstruction, ainsi qu’une remise aux normes pour les équipements de Vernantes et Varennes. « Ce sont plusieurs millions d’euros qui devront être investis sur ces sujets-là. C’est pourquoi je n’écarte pas l’idée de mettre à la discussion les prix et d’augmenter la taxe sur l’assainissement dès 2023. Seulement sur l’assainissement et pas sur l’eau car cela, on le contient bien », précise Jackie Goulet.  Par ailleurs dans le cadre de la préservation de la ressource en eau portable, des chantiers importants devront être menés sur les forages de Fontaine Bourreau à Montreuil-Bellay, de Boiseaudier à Neuillé, des Fontaines à Allonnes et de la Madeleine à Fontevraud. Sur les 11 captages classés à risque au niveau de la qualité de l’eau en Pays de la Loire, 3 se trouvent en Saumurois et un juste à la limite. L’enjeu fondamental de la rénovation de ces équipements est « la possibilité de développement futur des communes », pour Jackie Goulet.

(1) SPL : SPL Tourisme, SPL Saumur Agglobus, SPL Saumur Agglopropreté (Kyrielle)

Commentaires 4

  1. Adieu piscine d'Offard says:

    On le savait bien que rien ne serait jamais fait pour la piscine d’Offard, pas la peine de nous promener en gabarre. Et pour l’immeuble de l’ancien Monoprix rue Roosevelt, on fait quoi? Avez-vous vu les carreaux cassés au dernier étage et les pigeons qui prennent leurs aises? Qui a bien pu casser des carreaux à une telle hauteur?

  2. Superdeg says:

    Que c’est moche la technocratie….Est-ce qu’ils se relisent un instant? Comment en augmentant la dette de 25% la durée d’endettement augmente de plus de 40%? Pourquoi on ne prévoit pas un incinérateur pour les ordures ménagères qui produirait soit de l’eau chaude ou de l’électricité, pourquoi on a une taxe d’assainissement une des plus cher et qui doit encore augmenter, pour avoir une médaille!

  3. Florentais says:

    Bonsoir. A grigny ils ont créer un réseau de chaleur géothermique. Voilà un investissement judicieux. Quand est il du projet du réseau luminaire avec detecteur de présence? Gros chantier certes mais tellement attendus.
    Encore un projet en attente .

  4. gédéon says:

    80 millions de budget de fonctionnement ??? C’est pas un peu beaucoup ça ? + 20 aux SPL mais arrêtez de nous prendre pour des nazes !!! Bravo et merci aux maires de Neuillé et de Sy-Cyr qui s’interrogent et qui suivent vraiment.

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