Abbaye de Fontevraud : Une nouvelle cloche voit le jour

On connaît déjà Aliénor, Richard, Pétronille, Gabrielle... L'abbaye royale de Fontevraud prépare l'arrivée, pour les premiers jours du printemps 2024 de la cinquième cloche baptisée Julie dont le décor a été confié à l’artiste Vincent Olinet. Ce sera la cinquième cloche d'un programme audacieux mêlant art campanaire et art contemporain. Plus qu'une attendue pour 2025, et la sonnerie du beffroi de l'abbatiale sera complète.
©Abbaye de Fontevraud

Dans le cadre de sa programmation de création contemporaine, l’Abbaye royale de Fontevraud s’est engagée dans un projet sur six ans, pour six cloches. Chaque année une cloche est coulée chaque année et son décor est confié à un artiste (relire nos articles). L’objectif est de recréer la sonnerie complète de six cloches pour le beffroi de l’abbatiale de Fontevraud où plus aucune cloche n’avait résonné depuis la Révolution française ! Depuis 2019, l’Abbaye royale de Fontevraud a donc confié à la Fonderie Cornille-Havard en Normandie, en collaboration avec un artiste, la réalisation de la Ronde : Aliénor (2019) conçue avec Nicolas Barreau et Jules Charbonnet, Richard (2021) conçue avec François Réau, Pétronille (2022) conçue avec Makiko Furuichi, Gabrielle (2023) conçue avec Paul Cox. Et au printemps prochain, l’abbaye accueille une cinquième cloche dont le décor est signé de Vincent Olinet, Julie. Celle-ci rend hommage à la dernière abbesse de Fontevraud, Julie Sophie-Gilette de Pardaillan de Gondrin d’Antin. Cette dernière a été décoché dans l’atelier normand ce vendredi 9 février. Ces cloches sont réparties dans les jardins de l’abbaye, observant de loin le clocher dans l’attente d’y monter.

Julie vue par Vincent Olinet

« Cette cloche, en plus d’être un objet physique et plastique, est nommée après une personne. On pourrait y voir un portrait mais c’est aussi à travers elle celui de l’Abbaye d’un moment voire d’un siècle. À la lecture de la vie de Julie Sophie-Gilette de Pardaillan de Gondrin d’Antin plusieurs éléments ont retenu mon attention. Sa vie dévouée de longue date à l’Abbaye Royale, son ascension dans la hiérarchie de l’Abbaye, sa gestion prospère ce celle-ci et la fin abrupte de sa carrière concomitante de celle de l’Abbaye. C’est donc avec des textes que j’introduis la cloche Julie. D’abord une pastorale dont les louanges chantent son arrivée1, moment léger et sincère. Puis le récit de l’une des dernières fêtes donnée à l’Abbaye avant la Révolution 2, et enfin les détails sur le personnel à son service et à celui de l’Abbaye 3 dont il me plaisait d’énumérer les différents postes, parfois professions oubliées, ou chargées de tâche dont l’évocation aujourd’hui nous paraît presque insolite. J’ai imaginé un motif dense, foisonnant, joué avec la répétition des motifs, leurs enchevêtrements et combinaisons, leurs profondeurs et interactions. A la fois maladroits, non conventionnels mais marqués par la précision. Et il y a cette bague à jamais chevillée à la cloche comme un clin d’œil à celle que l’abbesse Julie d’Antin confie à son départ de l’Abbaye. Un mélange de brutalité et de finesse. Mille kilos de bronze pour une note de musique et des guirlandes partout ou il était possible d’en rajouter. »

Commentaires 1

  1. Moinet says:

    Quel autre prénom que Robert (d’Arbrissel) ou Hersende (de Champagne) les deux fondateurs de Fontevraud pour la prochaine et dernière cloche?

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