Avoine. Centrale nucléaire : Huit ans pour s’entrainer au démantèlement du réacteur

EDF vient d’inaugurer son tout nouveau centre d’entrainement au démantèlement d’anciens réacteurs du parc nucléaire français. Un site de très haute technologie où les techniciens s’entraineront durant huit ans avant de s’attaquer au démantèlement des vrais réacteurs.
©Graphitech-Nuclear

Le chantier avait officiellement débuté le 6 octobre 2020 (relire notre article), le centre d’entrainement pour démanteler les réacteurs nucléaires du parc français a officiellement été inauguré le 23 juin dernier près de Chinon. Après plusieurs mois de travaux, le très imposant site est désormais opérationnel. 70 mètres de long, 35 mètres de large, 20 mètres de haut, 2 500 m2, autant dire Que la construction ne passe pas vraiment inaperçue dans la zone « Belliparc » de Beaumont-en-Véron, non loin de la centrale de Chinon. Unique au monde, le démonstrateur aura pour objectif de préparer le démantèlement des caissons réacteurs UNGG. Ce projet s’inscrit dans l’engagement d’EDF d’assurer ses responsabilités sur l’ensemble du cycle de vie de ses installations et conforte l’expertise du Groupe dans la déconstruction des centrales nucléaires. Situés à Bugey, Chinon et Saint-Laurent, le Groupe déconstruit 6 réacteurs UNGG (relire notre article) à l’horizon 2030. « Compte tenu de leur conception et des volumes de matériaux à évacuer, ces réacteurs graphites sont particulièrement complexes à démanteler. Beaucoup plus que les réacteurs à eau pressurisée comme on trouve à Fessenheim. C’est là que le démonstrateur entre en jeu : il permettra de tester, valider et optimiser l’ensemble des procédés et outils envisagés pour déconstruire ces réacteurs », indique EDF.

Huit ans d’entrainement avant le vrai chantier

Centre d’essai industriel, cette plate-forme est ouverte à tout organisme/entreprise concerné par ce type de démantèlement. « À l’aide de maquettes physiques et numériques, il permet : d’améliorer la sûreté en sécurisant le planning des opérations de déconstruction grâce à un scénario optimisé ; d’assurer la radioprotection et la sécurité des intervenants, en les formant au plus près des opérations ; de réduire les volumes de déchets ; de maîtriser les coûts en procédant à des essais préalables en grandeur nature ; de faciliter la collaboration entre les acteurs du projet de déconstruction. » Sur ce centre d’entrainement, les équipes pourront se préparer durant huit ans avant de se lancer réellement. Cela permettra de mieux appréhender les difficultés, de former les opérateurs et pourquoi pas imaginer de nouveaux outils pour procéder à ce démantèlement. Celui-ci débutera en effet en 2030 et il faudra 25 ans pour démanteler entièrement l’unité de production. EDF indique que « le réacteur A2 de Chinon est arrêté depuis 1985. Aujourd’hui 99% de la réactivité a disparu. »  Le montant de l’investissement de ce démonstrateur industriel s’élève à 15 millions d’euros. Une coquette somme pourtant loin des 2,5 milliards annoncés pour le démantèlement complet. Le site emploiera une vingtaine de salariés.

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