Certains minéraux argileux présents dans les sols peuvent varier de volume en fonction de la teneur en eau des terrains. Ils se « rétractent » lors des périodes de sécheresse (phénomène de « retrait ») et gonflent lorsqu’ils sont à nouveau hydratés (phénomène de « gonflement »). Si ce processus génère des dégâts sur la structure des bâtiments (fissuration des murs et du sol), il ne constitue pas de risque majeur pour la population. Ces mouvements lents, peuvent néanmoins atteindre une amplitude assez importante pour endommager les bâtiments localisés sur ces terrains. La variation de leur teneur en eau peut survenir suite à une situation météorologique inhabituelle (sécheresse ou fortes pluies), à une fluctuation du niveau des nappes d’eau souterraines, ou encore à des modifications hydrologiques dues à l’intervention humaine. Des arbres situés à proximité de bâtiments peuvent aggraver le retrait des argiles par le prélèvement d’eau de leur système racinaire.
Second poste d’indemnisation au titre des catastrophes naturelles
À l’origine d’une déformation progressive du sol ou du sous-sol, le retrait-gonflement des argiles peut provoquer des désordres dans les bâtiments (notamment fissuration des éléments porteurs). Il affecte principalement les maisons individuelles, aux structures légères particulièrement vulnérables en raison de leurs fondations généralement superficielles et de leurs structures dimensionnées sans la prise en compte de cet aléa. Parmi les périls couverts par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, la sécheresse constitue le second poste d’indemnisation (36 %) après les inondations (55 %). Depuis 1989, date d’intégration des mouvements de terrain dus aux retrait-gonflement des argiles dans le régime catastrophe naturelle, le coût des dommages consécutifs à ce phénomène atteint 13,8 milliards d’euros (Md € 2019) (CCR, 2020). Cela représente une sinistralité moyenne de 445 M€/an et un coût moyen par sinistre estimé en 2015 à 22 000 €. Sur la première période (de 1989 à 2014), la sinistralité représentait un peu plus de 9 Md€ de 2014, soit une sinistralité annuelle moyenne de 370 M€ et un coût d’indemnisation moyen par sinistre sécheresse de 12 700 €. Les dégâts constatés les plus forts correspondent à ceux de l’année 2003, année marquée par une sécheresse exceptionnelle. Elle a entrainé des fissures sur plus de 100 000 bâtiments en métropole. Plus de 4 400 communes ont alors été reconnues en état de catastrophe naturelle sécheresse géotechnique, pour une indemnisation totale de 1,2 milliards d’euros (en euros de l’époque) par les assurances.
Commentaires 1
Ce n’est pas parce que l’état reconnait la catastrophe naturelle que l’indemnisation des compagnies d’assurances sera obligatoire, un expert mandaté doit venir évaluer si réellement l’argile est la principale cause du désordre, s’il juge que ce n’est pas le cas aucune indemnisation ne sera versée au propriétaire, j’en parle en connaissance de causes…