La commune de Beaufort-en-Anjou fait le point sur l’avancement de la demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite à la sécheresse de l’année dernière occasionnant de nombreux dégâts sur les habitations. La commune indique que dans le cadre de l’avancement du dossier, « tous les administrés sinistrés ayant fait une demande de reconnaissance de catastrophe naturelle pour le retrait et gonflement des argiles en 2022 avaient été informés par courrier qu’une nouvelle commission interministérielle se tenait en Juin. Nous confirmons que cette commission s’est réunie. L’arrêté est en cours de rédaction. Nous restons très attentifs à sa parution dans le journal officiel. Dès que l’arrêté sera publié, chaque administré sinistré sera notifié par la commune afin de l’informer des suites données à la demande de reconnaissance de catastrophe naturelle. »
Qu’est-ce que le retrait-gonflement des argiles ?

Certains minéraux argileux présents dans les sols peuvent varier de volume en fonction de la teneur en eau des terrains. Ils se « rétractent » lors des périodes de sécheresse (phénomène de « retrait ») et gonflent lorsqu’ils sont à nouveau hydratés (phénomène de « gonflement »). Si ce processus génère des dégâts sur la structure des bâtiments (fissuration des murs et du sol), il ne constitue pas de risque majeur pour la population. Ces mouvements lents, peuvent néanmoins atteindre une amplitude assez importante pour endommager les bâtiments localisés sur ces terrains. La variation de leur teneur en eau peut survenir suite à une situation météorologique inhabituelle (sécheresse ou fortes pluies), à une fluctuation du niveau des nappes d’eau souterraines, ou encore à des modifications hydrologiques dues à l’intervention humaine. Des arbres situés à proximité de bâtiments peuvent aggraver le retrait des argiles par le prélèvement d’eau de leur système racinaire.

Second poste d’indemnisation au titre des catastrophes naturelles

À l’origine d’une déformation progressive du sol ou du sous-sol, le retrait-gonflement des argiles peut provoquer des désordres dans les bâtiments (notamment fissuration des éléments porteurs). Il affecte principalement les maisons individuelles, aux structures légères particulièrement vulnérables en raison de leurs fondations généralement superficielles et de leurs structures dimensionnées sans la prise en compte de cet aléa. Parmi les périls couverts par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, la sécheresse constitue le second poste d’indemnisation (36 %) après les inondations (55 %). Depuis 1989, date d’intégration des mouvements de terrain dus aux retrait-gonflement des argiles dans le régime catastrophe naturelle, le coût des dommages consécutifs à ce phénomène atteint 13,8 milliards d’euros (Md € 2019) (CCR, 2020). Cela représente une sinistralité moyenne de 445 M€/an et un coût moyen par sinistre estimé en 2015 à 22 000 €. Sur la première période (de 1989 à 2014), la sinistralité représentait un peu plus de 9 Md€ de 2014, soit une sinistralité annuelle moyenne de 370 M€ et un coût d’indemnisation moyen par sinistre sécheresse de 12 700 €. Les dégâts constatés les plus forts correspondent à ceux de l’année 2003, année marquée par une sécheresse exceptionnelle. Elle a entrainé des fissures sur plus de 100 000 bâtiments en métropole. Plus de 4 400 communes ont alors été reconnues en état de catastrophe naturelle sécheresse géotechnique, pour une indemnisation totale de 1,2 milliards d’euros (en euros de l’époque) par les assurances.