La chambre régionale des comptes de Centre Val de Loire s’est récemment penchée sur la situation de la commune de Bourgueil. En effet, elle vient de publier un rapport en ce mois de mai intitulé « Bourgueil, un pôle d’attractivité structurant sur un territoire fragilisé. » Celui-ci commence tout d’abord par dresser le portrait de cette commune aux confins de la Touraine, à la frontière avec l’Anjou. Un portrait important pour présenter dans un premier temps les atouts du territoire. « Commune viticole, Bourgueil est une collectivité située au cœur du parc naturel régional Loire Anjou Touraine. Avec son vignoble et son riche patrimoine, cette commune s’étend sur 33 km² dans un environnement à vocation agricole. Elle bénéficie d’une bonne accessibilité à proximité de l’autoroute A85 reliant Angers à Tours et à cinq kilomètres de la gare ferroviaire sur la ligne de Nantes à Orléans. » La chambre régionale des comptes souligne également que la commune est un pôle d’activité, de commerce et d’emploi attractif pour le territoire, mais qu’elle « se heurte à certaines difficultés comme le montrent un taux de vacance des logements élevé et une population confrontée à des fragilités sociales qui de surcroît stagne depuis 2006 autour de 3 900 habitants. » Enfin, située au-delà des zones d’attractivité des pôles urbains de Chinon et Tours, la commune de Bourgueil doit « assumer des charges de centralité importantes dans un environnement de concurrence fiscale modérée. »
La patinoire plombe la commune ?
Parmi les points de faiblesse que souligne la chambre des comptes : La patinoire. Elle présente cet équipement dont est doté la commune comme « un élément d’attractivité pour le territoire mais qui compromet gravement la situation financière de Bourgueil qui est le seul financeur de l’équipement. » La patinoire est en effet gérée en régie directe et selon le rapport « l’exploitation de la patinoire a un impact majeur sur la situation financière de la commune ». La patinoire génère des charges de centralité, bénéficiant aux habitants des autres communes du territoire sans que ceux-ci n’en supportent les coûts. Le déficit d’exploitation atteint 180 000 €. Par ailleurs, pour compenser ce déficit, la commune doit apporter une subvention équivalente à 11,53 € par usager sur un coût de revient de 15,52 € en 2019. « Ce déficit récurrent a limité la capacité de la collectivité à réaliser les dépenses nécessaires à la réhabilitation de l’équipement celle-ci n’ayant, par ailleurs, pas formalisé de plans pluriannuels d’entretien. Cette situation est appelée à se dégrader dans un contexte inflationniste entrainant une augmentation des coûts de fonctionnement notamment de l’énergie », poursuit la chambre régionale des comptes.
Bourgueil peu endettée
Un peu plus loin dans le rapport, on peu lire que la commune tourangelle présente un faible niveau d’endettement. Ce qui lui aurait permis de « maintenir sa situation financière ». Toutefois, la récente « dégradation de son autofinancement net démontre la nécessité de retrouver des marges de manœuvre pour investir. » Il précise qu’en raison « d’un niveau de charges très élevé comparativement à sa strate, l’excédent brut de fonctionnement (EBF) de la commune reste insuffisant (en 2021, son EBF représente 9,2 % des produits contre 20,3 % pour les communes comparables). » Sur la période 2016 à 2021, sa capacité d’autofinancement brute s’est constamment dégradée. Dans ce contexte d’autofinancement faible, la commune a réduit ses dépenses d’équipement ce qui a donc limité le recours à de nouveaux emprunts pour les financer. « Pour l’avenir, l’amélioration de la CAF de la commune passera nécessairement par le renforcement de l’excédent brut de fonctionnement. « Pour y parvenir, la collectivité pourrait s’appuyer sur une hausse de ses produits et/ou une baisse de ses charges, étant précisé que celles-ci sont fortement liées d’une part, à sa fonction de ville-centre et d’autre part, à l’offre d’équipements et de services publics proposée. » Le rapport conclu : « Les premières données d’exécution du budget primitif 2022 montrent que la situation financière de la commune continuerait de se dégrader. Son épargne nette diminuerait de façon conséquente sous l’effet de l’augmentation de la valeur du point d’indice sur les salaires et du renchérissement du coût de l’énergie. La soutenabilité financière du projet de réhabilitation de la patinoire et du complexe socio-culturel pourrait donc être rapidement compromise. »
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