Brain-sur-Allonnes. Une nouvelle chevalerie de Sacé devrait voir le jour en 2023

Ce mardi 26 avril la présidente du département de Maine-et-Loire, Florence Dabin, était en déplacement dans le nord-saumurois. Accompagnée des conseillers départementaux du canton de Longué-Jumelles, Isabelle Devaux et Guy Bertin et d’élus locaux, elle est allée à la rencontre du terrain et des projets. Parmi les dossiers abordés lors de cette visite de terrain, celui de la Chevalerie de Sacé à Brain-sur-Allonnes.
De G à D, Florence Dabin présidente du Département, Guy Bertin conseiller départemental, Sophie Charrier adjointe à Brain-sur-Allonnes, Isabelle Devaux Conseillère départementale.

Située sur la commune de Brain-sur-Allonnes, la Chevalerie de Sacé est un site archéologique constitué des ruines d’une maison forte datant du XIIIème siècle, de souterrains et d’un jardin botanique médiéval recensant plus de 800 espèces de plantes. Ce joyau touristique à fort potentiel de développement, déjà enclenché par l’association AREGHAT, nécessite aujourd’hui une revalorisation afin d’assurer sa pérennisation et de répondre à la logique de dynamisme du territoire. En effet, les vestiges archéologiques du site ainsi que les différentes animations déjà en place autour du médiéval composent une base historique indiscutable qui sera renforcée afin d’attirer un public plus large. En effet, la commune a repris le dossier il y a quelques années, occasionnant quelques tensions entre la municipalité et l’association AREGHAT, mais depuis celui-ci n’avait guère avancé (relire nos article ici et ici).

Un projet tourné vers le végétal

L’objectif de la commune de Brain-sur-Allonnes est d’en faire un lieu touristique majeur dans le Saumurois. « Nous avons totalement réorienté le projet par rapport à son aspect historique qu’il pouvait avoir initialement. L’idée est de réaliser un site tourné vers le végétal avec forcément un aspect et une richesse historique indéniables. Nous allons donc décomposer le site en deux parties, l’une payante et l’autre gratuite », explique Gwenaëlle Le Sage, conseillère déléguée au pôle loisirs-tourisme. « Dans la première partie, nous trouverons des jeux pour enfants, un parc, des tables de pique-nique. L’idée est d’en faire un lieu de halte pour les promeneurs, les cavaliers qui empruntent les sentiers d’itinérance équestre, les vélos… Dans l’autre partie, se trouveront les ruines, mais aussi un jardin et un parcours suspendu dans des filets qui permettent à toutes les personnes quels que soient leurs âges de profiter du site en hauteur et de manière ludique, simplement et sans être équipé de baudrier comme pour l’accrobranche », développe Sophie Charrier, adjointe au tourisme et loisirs. Le jardin sera quant à lui réduit par rapport à ce qui existe actuellement. « Cela demandait beaucoup trop d’entretien et de bénévoles. Par ailleurs, une partie sera confiée à des écoles du végétale comme l’ESA (Ecole Supérieure d’Agriculture basée à Angers) qui s’est déjà positionnée pour que les élèves travaillent et expérimentent de manière concrète. La partie non utilisée sera remise en gratuité et à la disposition du public. De nombreux chemins viennent desservir ces bois et sont propices aux balades », poursuit-elle.

Une ouverture prévue en 2023

Par ailleurs, un bâtiment sera construit de manière à s’intégrer au site. Il sera réalisé avec une toiture végétalisée et un bardage bois. Le bois ne viendra pas de l’autre bout de l’Europe puisqu’il proviendra des châtaigniers de la forêt de Brain-sur-Allonnes. Ce bâtiment permettra d’accueillir des écoles ou des groupes pour réaliser des actions de médiation, principalement autour du végétal. Il pourra aussi être loué pour des séminaires ou d’autres fêtes. « Nous avions ici auparavant un vieux bâtiment qui était loué pour des fêtes de famille ou autre. L’idée était de prolonger un peu cette tradition », indique l’adjointe. Il permettra lui aussi d’accueillir les cavaliers en itinérance en lien avec le projet de halte et d’accueil comprenant une vingtaine de couchages déjà bien avancé de La Breille-les-Pins. Ce projet a connu quelques freins, en raison notamment de la crise sanitaire et de plusieurs appels d’offres restés infructueux et sans réponse. Ils ont été relancés et se clôtureront à la fin de cette semaine. Les élus Brainois espèrent un début de chantier au mois de septembre pour une ouverture du site dans l’idéal au printemps prochain ou sinon à l’été 2023. Quant à la dénomination de Chevalerie de Sacé, le nouveau site devra également changer de nom pour s’éloigner  de l’aspect historique. Le projet a été chiffré à 1,8 millions d’euros, somme qui pourrait encore grimper en fonction de nombreux facteurs. Pour cela, la commune peut compter sur le soutien de l’Etat, de la Région et peut-être de l’agglomération Saumur Val de Loire et du Département de Maine-et-Loire.

Développer le tourisme dans le nord de l’agglo

Ce projet touristique est structurant et important pour le territoire. C’est du moins l’analyse de Jean-François Miglierina, maire de Villebernier, élu communautaire et directeur général de la SPL Saumur Val de Loire Tourisme : « Il s’agit d’un projet touristique d’ampleur. En Saumurois, les gros attrait touristiques sont principalement dans le sud du territoire, avec en tête le Bioparc et l’Abbaye de Fontevraud. L’idée est vraiment de développer le nord du territoire. Il n’y a pas encore de site touristique tel que celui-ci dans cette partie de l’agglomération. Il pourrait permettre d’accueillir notamment des groupes et des séminaires, ce qui est intéressant sur le plan du tourisme professionnel. » Pour Guy Bertin, élu aux multiples casquettes ce jour – maire de Neuillé, conseiller départemental et vice-Président de Saumur Val de Loire – « ce projet s’inscrit pleinement dans les objectifs de l’agglomération et du Département avec le développement d’un tourisme plus vert et la filière équestre. Il répond également à des attentes d’une nouvelle forme de tourisme qui a explosé depuis la crise sanitaire. »

La présidente du Département séduite

La présidente du Département, Florence Dabin, s’est montrée très séduite par le projet. « Ce projet est extrêmement pertinent et il s’ancre parfaitement dans les compétences du Département. Il intègre les écoles, le tourisme, l’écologie, le végétal et le sport. J’aime l’idée qu’il s’appuie sur les forces vives du territoire, comme les écoles du végétal. On a sur le territoire des pépites et, quitte à vouloir être un département vert et le département du végétal, autant s’en donner les moyens et être en synergie. Il me tarde d’être dans un an pour voir ce projet terminé et, à n’en pas douter, le Département va trouver un moyen ou un autre de prendre part à ce projet », déclare-t-elle.

Un échangeur pour bien desservir le tout ?

Un autre questionnement se pose pour le développement du nord du territoire et de ce projet tout particulièrement, celui de l’échangeur de l’autoroute à Brain-sur-Allonnes. Ce projet prévu de longue date entre l’Etat et Cofiroute avait fait parler de lui et les opinions divergeaient au sein des différentes communes (relire nos articles). L’idée était de créer une sortie pour desservir cette partie du territoire et faciliter l’accès à l’abbaye de Fontevraud, ainsi qu’au Center Parc de Morton. Parmi les questions majeures qui se posaient, le passage dans les centre-bourgs de Varennes-sur-Loire et Montsoreau et le passage sur le pont très étroit entre ces deux communes. Les coûts et les travaux engagés valent-ils la peine de créer une sortie alors que deux autres existent à Vivy et Bourgueil ? C’est le débat qui avait été lancé. Loin d’être enterré, même si dans les esprits l’idée semble déjà appartenir au passé, une rencontre est prévue à la mi-mai entre la députée du nord Saumurois Anne-Laure Blin et le préfet de Maine-et-Loire. « L’objectif de cette rencontre est d’avoir plus d’informations sur le dossier et que les élus locaux aient toutes les cartes en main, ce qui n’a pas forcément été le cas jusqu’à maintenant. Je veux aussi que l’Etat réponde à ces engagements. Le but de la démarche était de développer le territoire. Si l’échangeur est abandonné, par quels autres moyens l’Etat compte-t-il tenir ses engagements ? », indique la députée.

Commentaires 2

  1. gédéon says:

    Belle initiative !!! développer le tourisme (de qualité sans tomber dans l’élitisme) autour du patrimoine historique partout où cela est possible démontre une volonté et surtout une capacité à proposer autre chose que certaines animations qui fleurissent un peu partout mais se fanent aussi vite.

  2. un bénévole says:

    L’association AREGHAT avait mis tout cela en place par du travail bénévole et non pas avec de l’argent publique. 58 ans de travail et aucun remerciement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?