Courrier du lecteur : « Graffitis en covidie »

Pour ChEm, "La crise du covid et son actualité occupent tous les espaces, parfois les plus inattendus, même quand on pensait s'y soustraire."

« Plus que jamais, il est difficile d’échapper à l’actualité sanitaire. Elle s’acharne à se rappeler à notre bon souvenir depuis de trop nombreux mois. Partout, elle est un leitmotiv qui déchaine les passions, et de plus en plus souvent des débordements. Elle se répète du matin au soir, à la radio, à la télévision, dans la presse écrite, dans nos smartphones et sur nos écrans de PC. Vraiment partout et trop.
Au début, elle fédérait tout le corps social dans son soutien à ses soignants. Je me souviens encore de ces applaudissements tous les soirs à leur endroit. A présent, la cause commune semble avoir un peu de plomb dans l’aile. Les héros d’hier peuvent être ici ou là vilipendés, menacés ou brutalement agressés. Maintenant, cette actualité clive plus qu’elle ne rassemble. Elle oppose des « pros » contre des « antis » ; des rationalités construites à d’autres qui le sont moins. C’est ainsi.
De plus en plus, une lassitude certaine me pousse à éteindre télé et téléphone, à ne me laisser bercer que par les programmes musicaux de la radio. En ces jours frisquets, je mets un bon manteau et sors faire un tour pour me changer l’esprit et échapper au tumulte ambiant. Mais là encore, il peut encore nous rattraper.
Dernièrement, un graffiti bombé exprimait les passions du moment : « VAXXIN POISON ». M’éloignant de cette œuvre contemporaine au double X, je me suis inquiété que cette cochonnerie de Covid n’affecte les hémisphères de l’orthographe et ses ressources cognitives, si l’on n’y prend pas garde.
Là où l‘on peut voir -comme certains- l’expression de la bêtise et de ses fragilités orthographiques ; je me dis que c’est aussi tout l’intérêt de l’école qui trouve ici sa pleine expression. Considérations loin de toute polémique et de trancher pour les uns ou pour les autres : au fond, il ne s’agirait pas que ce virus prive nos enfants trop longtemps des bancs de l’école… Les effets délétères sont déjà perceptibles chez les plus fragiles et les plus exposés. Par ailleurs, l’école de la République pourrait rappeler les mérites et la contribution du bon Docteur Pasteur en matière de vaccin, et surtout le dédouaner en matière de vaxxin (peut-être poison, qui sait ?) »

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