Dossier. Des nouvelles mesures contre le harcèlement scolaire

Prévenir et traiter plus rapidement les situations complexes de harcèlement scolaire, notamment dans le premier degré, tel est l'objectif des nouvelles mesures annoncées par le Ministère de l'Éducation nationale.

Le harcèlement scolaire est une violence répétitive, physique, verbale ou psychologique perpétrée par un ou plusieurs élèves à l’encontre d’un de leurs camarades. Il est reconnu comme un délit depuis la loi du 2 mars 2022. Depuis 2017, la politique de prévention contre le harcèlement et le cyber-harcèlement est structurée autour du programme pHARe. Face à la multiplication des actes de harcèlement dans le cadre scolaire, ce dispositif doit s’étendre à de nouvelles dispositions à la rentrée 2023. 700 000 élèves sont victimes chaque année de harcèlement à l’école, selon le ministère de l’Éducation nationale.

Le programme pHARe étendu aux lycées et sur 100 % des écoles et collèges : Le programme pHARe, lancé en 2021 dans les écoles et les collèges, va être étendu aux lycées à la rentrée 2023. Par ailleurs, alors que 60 % des écoles et 86 % des collèges sont inscrits dans le programme, un objectif de 100 % doit être atteint.

Une meilleure visibilité sur les numéros d’urgence : Alors que le programme repose sur deux numéros d’urgence, le 3018 et le 3020, la communication de ces numéros dans les carnets de correspondance et sur les supports de communication numériques des établissements sera systématisée.

Former tous les personnels à la lutte contre le harcèlement scolaire : La loi du 2 mars 2022 indique que tous les personnels devront être formés à la lutte contre le harcèlement scolaire, à commencer par la formation systémique des professeurs stagiaires. Les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPE) et les Écoles académiques de la formation continue (EAFC) devont intégrer cette formation.

Une nouvelle disposition dans le premier degré pour permettre de séparer les élèves : La lutte contre le harcèlement consiste à prévenir le harcèlement et à protéger les élèves. Il n’existe pas à l’heure actuelle de mesure disciplinaire dans le premier degré (contrairement au second degré), deux nouvelles réponses éducatives supplémentaires (2e et 3e niveaux) sont ainsi prévues :
– 1er niveau : situation prise en charge par l’équipe éducative, les élèves et les parents adhèrent à la méthode et la situation est résolue.
– 2e niveau : malgré une tentative de conciliation, la situation de harcèlement perdure. Dans ce cas, une équipe départementale d’intervention pourra être sollicitée ; des psychologues de l’éducation nationale ainsi que les personnels de santé pourront être associés à la réflexion.
– 3e niveau : lorsque, par son comportement intentionnel et répété, l’enfant auteur de harcèlement fait peser une menace grave sur la sécurité ou la santé des autres élèves, il pourra être affecté dans une autre école sans que l’accord des représentants légaux soit nécessaire. Le code de l’Éducation doit être modifié pour prévoir cette mesure de sauvegarde de la sécurité et de la santé des élèves. La scolarisation dans une nouvelle école doit faire l’objet de l’accord du maire de la commune concernée.

Les numéros à contacter en cas de harcèlement

3020 : numéro d’écoute et de prise en charge au service des familles et des victimes (ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h, sauf les jours fériés).

3018 : ligne d’appel nationale des situations de cyberharcèlement (gratuit, anonyme, confidentiel, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h).

L’application 3018 : un nouveau point d’entrée pour signaler toute situation de cyberharcèlement pour une prise en charge rapide (tchat, questionnaire, fiches pratiques et possibilité de stockage des preuves). Application disponible sur les plateformes iOS et Google Play.

Les numéros académiques de signalement des situations de harcèlement : 380 référents harcèlement sont répartis sur tout le territoire. Un service en ligne vous permet de cliquer sur votre académie pour obtenir le numéro de téléphone du référent.

Commentaires 1

  1. Harceler les harceleurs says:

    Si les harceleurs craignaient davantage l’autorité, ils cesseraient.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?