Dossier. Les mers et océans vulnérables au réchauffement climatique

Alors que la surface moyenne des océans n’a jamais été aussi chaude en mai, après un mois d’avril déjà record, la journée mondiale de l'océan est l'occasion de souligner le rôle central de nos mers et océans dans le système climatique et leur vulnérabilité face au réchauffement d'origine humaine. Explications avec les informations de Météo France.

Nos océans n’ont jamais été aussi chauds au mois de mai. La température moyenne à la surface des océans (toujours hors zones prises par les glaces) en mai était d’environ 19,7 °C, soit 0,26 °C au-dessus de la moyenne 1991-2020 d’après le service européen Copernicus. Pour les températures sur l’ensemble du globe, le mois de mai a été le second plus chaud enregistré.

L’océan absorbe l’excédent de chaleur sur le globe

L’océan, tel une éponge, a absorbé environ 90% de l’augmentation de chaleur causée par les activités humaines. Son réchauffement cause des effets parfois irréversibles comme la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer, des vagues de chaleur océaniques et l’acidification des océans. La capacité d’absorber le CO2 diminue également, alors qu’aujourd’hui l’océan absorbe 25% de toutes les émissions de dioxyde de carbone. Selon le rapport spécial du GIEC Océans et Cryosphère (2019), l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire du système climatique. D’ici à 2100, il absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2 °C, et jusqu’à 5 à 7 fois plus, si les émissions sont plus élevées.

Les canicules touchent aussi nos mers et océans

La fréquence des vagues de chaleur marines a doublé depuis 1982, et leur intensité augmente. Dans le futur, elles seront 20 fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2 °C, et 50 fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Nos mers sont particulièrement vulnérables face à l’augmentation des évènements météorologiques extrêmes. En 2022, la France a connu son deuxième été le plus chaud depuis 1900. En tant que principal réservoir de chaleur du système terrestre, les océans sont en première ligne face à de tels événements, et peuvent être marquées par des vagues de chaleur marines, épisodes de chaleur intense à la surface de la mer et sous la surface. L’été 2022 a été marqué par des canicules marines, en particulier dans la Méditerranée. Une étude récente montre l’effet des vagues de chaleur sur les océans. À l’aide de mesures satellitaires, nos chercheurs (CNRM – Météo-France / CNRS) ont étudié la température de surface de la mer de plusieurs bassins maritimes (Manche, Golfe de Gascogne et Méditerranée Nord-Ouest) durant l’été 2022, pour caractériser l’effet des vagues de chaleur et des canicules sur les eaux de surface de nos mers et océans. De juin à août 2022, on a mesuré +1,3 °C et +2,6 °C au-dessus de la moyenne 1982-2011 sur les bassins maritimes français, constituant notamment un nouveau record saisonnier de chaleur pour la Méditerranée Nord-Ouest. Durant les périodes de vagues de chaleur, les températures mesurées dépassent localement 30 °C en Méditerranée Nord-Ouest.

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